Chers habitants du nid,

Si Cupidon interrompt cette merveilleuse soirée c'est qu'il souhaite s'entretenir individuellement avec un d'entre vous. Winifred, tu dois te rendre immédiatement dans la Cabane en Bois où Cupidon a une chose importante à t'annoncer.

Sélectionnée ! Elle avait été sélectionnée, bordel c'était géant ! Elle n'avait pas mis, genre toute sa vie dans ce casting mais elle avait tout de même espéré. Fake Lover ça serait un super tremplin et surtout une occas' en or de se marrer et de rencontrer un tas de gens, des plus funs ou plus emmerdeurs. Enfin bref, le grand soir était là ! Rory avait passé la journée sur une chaise devant un grand miroir alors qu'on tripotait les cheveux, test de coiffure 1, deux, trois, quatre ... Ok break !! Son hyperactivité ne l'aidait pas à rester immobile. Elle s'excusa auprès du personnel mais elle devait bouger de temps à autre. Finalement, c'est d'un chignon haut, et parfaitement structuré dans son style sauvage qu'elle fut coiffée. Ses grands yeux noisettes traversé de rayons verts, furent mis en avant par maquillage de type smoky, foncé, faisant ressortir la couleur. Et quant à la tenue, Rory se jeta de suite dans l'immense dressing de la prod et serra tout contre elle les jeans troués de couleurs, les tee-shirt psychédélique ainsi que quelques longues robes typiquement hippies. Pas de bol. Les membres du staff, face à elle, droits comme des "i", échangèrent un petit regard avant de secouer la tête à l'unisson. C'était le prime d'ouverture, il fallait montrer de la gambette !! T'avais le corps ? Tu le montrais ! Et après, elle ferait ce qu'elle voulait. La mine boudeuse, elle participa à la sélection pour finalement accepter une robe noire, ample et mini. Techniquement c'était une blouse longue ! Mais vu la mini taille de notre jeune femme, ça suffirait. Elle se hissa sur une paire de talons à la hauteur vertigineuse et enfila quelques unes de ses bagues et bracelets fétiches. Les heures passaient, les minutes aussi et il était à présent temps de faire son entrée. Son coeur palpitait fort, elle avait hâte, tellement hâte !! En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, la voilà projetée sur le tapis rouge aux côtés d'un jeune homme brun. Il se retourne, leurs regards se croisent : WOW mec tes yeux sont ... dingues ! Superbe, franchement. Elle se dit intérieurement, qu'au moins, côté physique, elle avait été plus que bien servie. On verrait pour la suite ... Elle avança sur d'elle, passa son bras sous celui de son camarade et lui souffla son prénom à l'oreille tout en saluant la foule. C'est ensemble qu'ils franchirent la porte du vieux château et arrivèrent au coeur de l'action : Pas mal !! Un brin too much dans le style lovers gonna love mais l'espace à du sacré potentiel. Elle lâcha le bras de son pote de jeu et s'avança au milieu du petit groupe : des filles, des mecs, des canons, des moins moins canon : Salut la compagnie !! Rory dans la place ... !! Enchantée. Ses yeux se posent sur le buffet : Aaaah CHAMPAGNE ! Enfin ... il commençait à se faire soif ici ! Se tournant vers son partenaire : t'en veux ?

Ca y est, c’était le grand soir. J’étais au milieu de la foule, suivant un tapis rouge –s’il vous plaît, ici on ne faisait pas les choses à moitié- qui m’emmenait droit vers une majestueuse porte légèrement angoissante, engoncée dans une espèce de robe blanche à dentelles style hippie, une couronne de fleurs posée sur ma chevelure blonde. Je leur avais pourtant répété une centaine fois que je ne fumais pas des joints en glandouillant toute la journée, brandissant un jour par mois une pancarte avec écrit « faites la paix, pas la guerre ». Je n’étais pas une joyeuse fêtarde qui écoutait des concerts de rock totalement défoncée, mais bel et bien une militante active qui se démenait pour notre belle planète. Enfin bref, inutile de s’échauffer par une si belle soirée, ça serait vraiment dommage. D’un geste mal assuré je replaçais une bretelle indisciplinée, la trifouillant durant tout le trajet. J’étais d’une nervosité sans nom. Moi qui parlais en public régulièrement pour la bonne cause, m’adressant à des centaines de personne. Moi qui ne manquais jamais d’arguments. Moi qui affirmais à qui voulait l’entendre que je n’attendais qu’une chose : m’adresser aux hautes autorités pour les rallier à notre combat. Ah ah, la bonne blague. Devant des caméras je n’étais rien d’autre qu’une pauvre créature effrayée, une boule de nerfs prête à exploser à chaque instant. C’était surtout les cris –parfois inhumains- du public qui me faisait grimacer de temps à autre. On aurait dit que certains étaient possédés, ou avaient été grassement payés pour atteindre une tonalité suraigüe. Je me concentrai sur l’immense château qui s’offrait devant mes yeux, et un frisson me parcourut l’échine. Quitte à choisir, j’aurais préféré me prélasser au soleil et manger des noix de coco. Ce genre de choses m’avait toujours fait flipper. Le genre de décor à vous faire sursauter quand vous allez pisser au milieu de la nuit En tout cas, je l’imaginais. Car qu’était-ce une telle demeure sans ses statues, ses grands tableaux et son mobilier ancestral ? Je me consolai en songeant à l’annonce de la présentatrice. J’aurais de quoi m’occuper avec cette histoire de compétition, et la compétition ça me connaissait. J’étais du genre entêtée et avide de victoire, à me battre bec et ongles dans la boue s’il le fallait. Mais toujours en jouant fairplay, jamais de coups tordus sauf en cas d’extrême nécessité. Voilà une pensée qui apaisait les battements vifs de mon cœur, le genre d’intérêts futiles sur lesquels je rêvais de me concentrer en passant le casting de FAKE LOVER. Ce ne fut qu'après ces élucubrations que je portais mes yeux bleus sur le candidat qui avait été désigné pour être mon partenaire. Il me salua le premier. « Salut. » Léger sourire accompagné d'un signe de la main genre salut de Pocahontas. A peine arrivée devant une poignée de candidats qu'on percevait déjà des cris. Ca commençait de toute évidence aussi fort que les années précédentes . . . Lorsque le garçon me proposa un verre je me contentai de croiser les bras. « Manque plus qu'un peu de pop corn. » ironisai-je, restant volontairement à l'écart afin de ne pas me mêler aux affrontements. « A défaut je prendrais volontiers un verre de champagne s'il te plaît. » Mon regard le suivait attentivement, histoire de me faire une première impression.

Déjà la tension était palpable, les regards fusaient et les différentes personnalités avaient tendance à surgir durant cette soirée. Submergé par ce flot de visage tous aussi différent les uns des autres, Artie peinait à se diriger vers une personne pour engager la discussion… Celle avec qui il était venu s’était bien démarquée de la foule, elle avait un sale caractère et il se dit finalement qu’il allait surement devoir la faire éjecter car ce genre de fillette un peu trop vulgaire n’allait lui apporter que des problèmes à la fin. Il fut soudainement confronté à une autre nouvelle venues ...« Tu n'aurais pas un autre surnom ? » Gêné par cette approche peu commune, il reprit son état initial et s’approcha un peu plus d’elle, toujours le sourire entre les lèvres, il évita la table mais la jeune femme y tennait vraiment à avoir son verre « Mon nom ne serra pas plus attirant que le tiens j’en suis sûr et certain, mais quand même, comparé aux autres, contente toi de celui-là pour le moment… » Empoignant son verre à la main, il s’en suivit une discussion très terre à terre « Je vois que tu as eu la malchance de tomber sur une partenaire du même sexe, nous pouvons dire la même chose que moi malheureusement…tu vois ce que je veux dire » Poussant un large soupir, il laissa la parole à cette nouvelle forme féminine très attirante, demandant gracieusement par la même occasion son nom qu'il avait oublié de faire auparavant, au tout début.

Après avoir été interpellé par Cupidon pour rejoindre la Cabane en Bois, je revins quelques minutes plus tard vers mes camarades dont certains que je n'avais pas encore vu. De toute évidence, certains d'entre eux avaient fait leur entrée en mon absence. Instantanément, je me dirigeai vers celle avec qui j'étais entré dans le nid, une charmante demoiselle qui me semblait tout de même un peu plus jeune que moi. Qu'importe ! Je trouvais que nous allions très bien ensemble. « Me revoilà, princesse. Alors apparemment tu es ma partenaire... Charmante, très charmante. » Le joli minois de la demoiselle ne me laissait pas indifférent. Bien sur, je me rendais bien compte que nous n'avions pas le même âge, mais toutefois je ne cachais pas mon plaisir de me retrouver avec elle. La production avait fait de sacrés couples ! Toujours en m'adressant à ma jeune et jolie partenaire, j'ajoutai : « Je ne sais pas toi, mais moi j'ai hâte de découvrir le nid dans son intégralité. Si toutes les pièces ressemblent à l'entrée, on a pas finit d'en prendre plein les yeux. » Moi qui, de manière générale, n'était pas très friand de tant de couleurs, pour une fois je devais bien avouer que ce qui était coloré n'était pas forcément too much.

La Céleste me répond, elle est sauvage dit donc je l'aime bien elle. Elle n'est pas du genre à se laisser faire. En un sourire je lui répond : « En parlant de traumatisme, ça a dut être traumatisant franchement ton enfance. Tu veux en parler ? Oh non parle pas tu me fatigue déjà. » Au tour du petit Franckie de me répondre. Un sourire diabolique s'arque sur mon visage. Un souffre douleur ? Youpi.« J'suis pas une fille ! » On m'a toujours dit qu'il fallait pas s'attaquer au faible, j'aime pas cet adage. Je lui répond alors toujours aussi piquante. « C'est juste que t'as oublié de muer c'est ça ? » Je lui laisse pas le temps de me répondre je le laisse en plant comme ça avant d'aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs. Mon attention fit attiré par une jeune femme qui semblait bien trop heureuse et enthousiaste à mon goût. Aaaah CHAMPAGNE ! Enfin ... il commençait à se faire soif ici ! Je me dirige vers elle (Rory) et son partenaire. « Madame est contente ? Elle déborde d'énergie ? Elle peut pas se la fermer un instant t'es du genre à crier au lit toi hein ? Ouais t'es du genre à pas pouvoir la fermer. Putain qu'est ce que tu dois être chiante. » Je considère un instant son partenaire. Canon, tout à fait mon style physiquement. Faut espérer qu'il soit pas avec une personnalité aussi intéressante que celle d'une huître.

Après avoir dévoilé ma merveilleuse personne aux sélectionneurs quelques temps plus tôt, je me voyais enfin prendre part à cette émission qu'est Fake Lover. Evidemment, j'étais ravie d'avoir pu y trouver ma place mais j'étais plutôt moins enchantée de ce qui m'attendait juste avant ce qui me semblait être la renaissance de Jésus-Christ. « Eh toi là-bas ! La petite rousse potelée à la ceinture armée de pinceaux de toutes les tailles, si tu m'approches, je te mords ! » Sauvage, ou peut-être violente, appelez ça comme vous le voulez, dans tous les cas, il était inconcevable que cette maquilleuse ne me transforme en pot de peinture, qu'elle garde son fond de teint pour les autres minettes qui prendraient le large ce soir. Qui prendraient le large, ou pas d'ailleurs, m'enfin. Sur le point de faire mon entrée j'étais alors vêtue d'une longue robe à motifs abstraits de différentes couleurs, enfin, surtout rouges, mais dans des nuances plus foncés, que j'avais moi-même pris l'initiative d'assembler avec une veste en cuir noire, et d'une banale paire d'escarpins noirs eux aussi. Que les téléspectateurs en profite, j'allais rarement sortir ce genre de chaussures...pour ce qui est du reste, comme à mon habitude, aucunes grandes excentricités. Mes cheveux étaient détachés, ondulés comme à leur naturel et j'étais rapidement arrangée d'un bref passage de crayon et de mascara. Je m'avançais lorsque je fus assez chargée en fils de micro et autre bidouilles du genre, et ce jusqu'à mon partenaire. « Winifred, enchantée. Enfin non...je serai enchantée quand je saurai ce que tu vaux, mais vu que t'es blond je préfère te dire que c'est mal plutôt mal parti. » Mes présentations faites, je lui fis un grand sourire gorgé d'hypocrisie avant de le dévisager puis de me lancer dans un grand et long soupir. « Oh et, avant que tu n'aies le temps de te présenter, saches que je vais oublier ton nom, alors en fait perds pas ton temps à me le dire maintenant. » Enfin, je lui passais devant en avançant vers les autres. Remarquant que mon partenaire ne suivait pas, je me retournais en soufflant. « Bon alors, tu comptes attendre les prochains arrivants ou tu penses bouger ton derrière avant que j'ai l'idée de te tirer grâce aux fils de ton micro ? » lui lançais-je avant de reprendre ma marche et d'être bluffée devant les premiers décors qui m'entouraient.

Gabrielle était entrain de se préparer, elle fermait ses paupières pour que la maquilleuse fasse son boulot. « Aller, crache le morceau.. » lui demanda t-elle avec un air malicieux. « Il est comment ? Beau ? Laid ? C'est un gougat ? Un jeune ? Un vieux ? » la bombarda t-elle de question, sans lui laisser le temps de répondre. La rouquine ouvrit les yeux et posa ses prunelles vertes sur la maquilleuse qui semblait lui dire du regard ta gueule Gabrielle. La rousse soupira, et une moue enfantine se dessina sur son visage, elle était déçue. Elle s'habilla, on lui avait mit une robe bleue marine, courte et à bustier, son maquillage était léger, elle n'avait pas besoin de beaucoup pour être sublimée, ses cheveux flamboyants et ses yeux verts étaient mis en valeur. Il était temps pour elle de rentrer dans le jeu. Elle se rendit dans l'entrée où elle eut l'occasion de rencontrer son partenaire. Lui adressant un bref sourire, son regard se porte sur une blondie qui se jettait sur tous les mecs. « Est-ce que tu vois la même chose que moi ou j'hallucine ? » lui demanda t-elle doucement en désignant du regard la blonde qui embrassait tous les mecs. Elle avait un doute, en plus cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas fumé, son cerveau était peut-être en manque. « Au fait, moi c'est Gabrielle. » déclara t-elle simplement, en l'observant.