Nous étions tous convoqués au salon pour ce qui devait être une annonce exceptionnelle. Pas stressé pour un sou et assez intrigué il faut bien le dire, j'avais rejoins la dite pièce où la majorité des candidats se voulait d'ors et déjà présente. Ceux-là avaient probablement dû s'y rendre en masse quelques instants plus tôt, dans la panique la plus totale, néanmoins je n'étais de ceux qui flippaient pour ce genre de convocations étranges. Si Cupidon avait quelque chose à nous dire, il le ferait. Mais leurs sales tronches de constipés ne changeraient rien, qu'on se le dise. Bref. Je pris place sur un coin de divan, étant donné que j'étais l'un des derniers à arriver. Quelques regards braqués sur moi me firent lever les yeux au ciel - okay Andreas venait d'arriver mais remettez-vous les gens hein. Maintenant que Cupidon avait son auditoire, il pouvait peut-être cracher le morceau non ? Nous étions tous à l'écoute.

Cupidon nous convoquait tous dans le salon. Mais pourquoi ? En tout cas ce n'était pas pour une révélation ni même pour une soirée. L'objet de la convocation restait un mystère et je sentis une pointe de stress m'envahir, imaginez qu'il pète un plomb, l'angelot, et qu'il vire un des candidats comme ça sans explications. Bon, tant que la sentence n'était pas donnée autant ne pas stresser. Je me pointai dans le salon, posant mes fesses dans le canapé à coté de ma partenaire qui était déjà là, je l'interrogeai même du regard mais elle semblait aussi désemparée que moi. Bizarre...

Chers candidats,

Si Cupidon a tenu à vous réunir ici, c'est parce qu'il a une annonce de la plus haute importance à vous faire. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il tolère beaucoup de choses, mais s'il en est une qui est scrupuleusement INTERDITE, c'est bien la violence physique. Vous vous trouvez dans une émission de télé-réalité dont l'influence n'est plus à prouver, ainsi donc il est absolument INTOLÉRABLE de faire preuve de violence, qu'elle soit physique ou verbale. Ezéquiel pour ta violence physique envers Laoise (ici), Anabel (ici) et pour tes menaces envers Swann dans la salle aux indices, tu es nominé d'office. C'est au téléspectateurs de voter pour savoir si tu mérites de conserver ta place au sein du nid.

Ezéquiel, tu es donc nominé d'office cette semaine aux côtés des candidats désignés demain par les habitants. Sachez que tout acte de violence physique au sein du nid est intolérable et sera sanctionné.

Merci.

Tranquille sur son canapé, Adie ne mit pas longtemps à être rejointe et par... London. Sérieux, elle croyait quoi celle-là? Non mais là, c'était le pompon. En plus de passer pour une cruche, Adie allait également devoir supporter les blondasses se pavanant devant elle. Super... Vraiment super... Heureusement, cette dernière eut l'amabilité ou l'intelligence de ne pas lui adresser la parole et Adie en fit de même. Pas même un mot, quedal. Ignorance totale. Et puis finalement, le suspense fut rompue et la voix de Cupidon résonna dans le salon. Quelqu'un avait-il révélé son secret? Non, pas vraiment. C'était même pire. Et assez glauque. Ezechiel, Adie le connaissait peu, voir pas. Elle n'avait jamais échangé un mot avec lui ni même effectué une seule activité en sa compagnie. Il faut dire que le mec était assez imposant dans son genre et bizarrement, cette révélation ne l'étonna pas du tout. Elle était juste désolée pour Laoise, Anabel et Swann avec qui elle avait eu quelques contacts déjà et espérait que les 'attaques' n'aient pas été trop violentes. Sérieux, c'était quoi son problème à ce mec? Du coup, la nomination, il la méritait et Adie espérait qu'il parte. Elle n'avait pas envie d'être la prochaine sur la liste.

Cupidon fait son annonce, et je me redresse légèrement sur mon siège, lançant un regard aux demoiselles qui partagent ma situation, à savoir Anabel et Laoise. Visiblement je n’ai pas été la seule victime du grand noir, même si j’ai eu une certaine chance étant donné qu’il n’avait proféré que des menaces sanglantes après m’avoir agrippé le bras, ce dont je n’avais pas été particulièrement consciente étant donné mon état d’ébriété. Je m’étais contenté de lui rire au nez, et basta. Mais la partenaire d’Andreas semble avoir été plus sévèrement touchée par Ezéquiel, situation déjà évoquée dans les chroniques, tout comme Laoise. Je me demande ce qu’il a osé leur faire pour que la production réagisse, et cela me fait légèrement frissonner. Ils feraient mieux de l’exclure tout de suite, car on ne plaisante pas avec ce genre de choses. Il pourrait en étouffer un dans la nuit, assassiner un candidat dans les toilettes . . . Malgré les caméras, il reste toujours des possibilités de se débarrasser d’un individu si l’on est suffisamment déterminé. « Et sinon vous ne voulez pas nous envoyer un membre de la brigade d’intervention, en attendant ? » Je suggère, à tout hasard. Enfin avec un peu de chance il partira Dimanche, je n'aurais qu'à raser les murs jusque là.

Qu'est ce que Cupidon allait encore nous dire ? En tout cas il n'était pas pressé, l'ange boursoufflé, et prenait même son temps. Apparemment il fallait que nous soyons tous présents dans ce salon pour qu'enfin la bombe soit lâchée. Ce fut chose faite quelques instants après mon arrivée. Bien, Cupidon pu enfin passer aux aveux et nous n'en fûmes pas déçus. Le grand black, nominé d'office pour s'être montré violent envers trois demoiselles, rien que ça ? Mais qu'est ce qui clochait chez ce type ? C'était quoi son problème au juste ? Outré de voir que certains n'hésitaient pas à lever la main sur des femmes - geste que je ne pouvais tolérer et pour cause... -, je décidai de faire à mon tour entendre ma voix, après que Swann eut brisé le silence installé depuis quelques minutes au sein de cette pièce. « Ce type est complètement cinglé. Ça choque personne qu'il ait tenté d'étouffer une candidate ? On est où là ? Ce jeu c'est pas un remake de Psychose, merde. » Le principal intéressé se voulait lui aussi présent dans la pièce, et je ne manquais pas de le désigner d'un geste de la main, au cas où quelqu'un ici aurait oublié de qui parlait là. Je ne comprenais pas ce qu'il foutait encore ici d'ailleurs. Monsieur laissait parfois s'exprimer ses pulsions meurtrières ou je ne sais trop quoi, mais à moi il ne me faisait pas peur. Même, maintenant qu'il se retrouvait nominé d'office pour avoir eu un tel comportement, je pensais que ça le calmerait pour un moment. De toute manière tout ce qu'il obtiendrait en agissant de la sorte serait l'exclusion définitive pure et simple. C'était ce qu'il voulait ? Peut-être, peut-être pas. De toute manière, je pense que beaucoup espéraient qu'il se barre à présent. Voyez un peu l'image qu'il devait donner aux jeunes irlandais. Non, un mec violent et psychologiquement perturbé n'avait rien à faire dans une telle aventure. S'il ne dégageait pas dimanche prochain, je m'employais personnellement à le pousser vers la sortie.

Pour être étonné, je l’étais. Cupidon commença par nous dire que la violence était totalement interdite dans la maison, je me demandais qui avait été suffisamment violent pour s’attirer les foudres de l’angelot en culotte courte. La réponse n’aurait même pas du m’étonner : Ezequiel. Ce candidat qui terrorisait la pauvre Anabel depuis le début du jeu et qui, manifestement, s’amusait à étouffer de pauvres jeunes femmes. Et à en menacer une autre. Tout ça allait trop loin et j’espérais que le candidat ne serait plus de la partie d’ici à dimanche. De plus je le savais proche de Tweedy et je me mis à m’inquiéter pour elle, et s’il lui faisait du mal aussi ? De toute manière peut importe qui il blessait, c’était inacceptable. Laoise et Anabel sont, de plus, deux candidates que j’apprécie et je leur lance à toute les deux des regards compatissants, j’aimerais pouvoir le prendre par la peau du cou et le mettre dehors, mais même si j’en avais la force, je n’en avais pas le pouvoir. Andreas prit la parole, je levai les yeux sur lui, il avait raison. « On verra dimanche. » je fais en le regardant. Puis c’est Ezequiel que je regarde mais ce type fait un peu peur, je me lève. « Un type comme toi ne devrait même pas être libre. » je fais avant de partir. Un fou furieux complètement cinglé et dangereux, c’est ça qu’il est. Et on laisse des gens comme ça en liberté ? Encore un peu et il tuait deux femmes ! J’étais outré, j’avais clairement besoin d’une putain de clope, parce que ça m’énervait cette histoire. Les femmes, les enfants et les personnes âgées sont les personnes auxquelles ont ne touche pas, jamais, sous aucun prétexte. Cet homme était un lâche.

J’entends l’annonce de Cupidon. Poauf, je m’y attendais, je vous le jure. Sauf que, je m’y attendais pas à ce stade du jeu. Ce que j’attendais enfaite, à ma venue ici, depuis le premier jour et depuis que je planifiais mon aventure, c’était qu’on me vire définitivement au bout de la semaine n°6. Ouais, c’est ce que j’avais planifié d’office, car au bout de cette semaine, j’aurais surement foutu quelque chose de mal, pas trop mal au point de s'alarmer, mais disons que c'était pas du tout blanc. Mon plan aussi comportait une mise en garde venant des forces spéciales, j’avais tout prévu, donc calmons le jeu, mes trucs je les gère. Y'a un détail qui m’échappe, et c'est le vote du public. Maintenant que je suis nominé, j’ai le droit de foutre le bordel ? Non. On a dit nominé, donc il restait une chance, peut être très infime, mais il en restait une. Y’aura surement des réactions… Et alors ? Je ne ressens franchement rien du tout, et si seulement je le pouvais pour me saisir de la gravité de la chose, mais non, cette information vient de me traverser sans laisser un quelconque effet sur mon état d’esprit. Laoise franchement c’était pas de la violence, Anabel c’était par le coup de pulsions, et puis j’avais mes mots à dire, sauf qu’il n’était pas encore le temps de les révéler ces mots. Bref, je me lève et je me barre. Je serrais où ? Aucune idée, venez pas me chercher, et puis je doute que quelqu’un le fasse après ça. Si quelqu’un s’avise de m’approcher aujourd’hui, je le crame, au moins on m'aurait viré pour quelque chose, et pas comme ça, bêtement alors que pour moi, je n'ai fait que dire salut à une nana. C’est clair maintenant. Je veux juste réfléchir à l’étape suivante car c’est celle qui m’importe, pas cette nomination. Je suis venu ici dans un but, et pas n’importe lequel, donc faut que je gère. Cupidon a de la chance, j’ai terminé mes tests, donc je ne crois pas qu’il y’aura d’autres débordements si ce n’est dans un futur loin. Sinon j’ai une question : Si je baise, on me vire pas non ? Bref, dans le futur, je devrais être plus subtil, on va dire, car je ne promets pas une guérison complète, non, mais si vous voulez ça, faudra penser à me virer direct pour éviter les bobos de vos gentils candidats. Maintenant que je suis nominé, je risque de partir… Bof, j’ai connu bien pire. A présent, je suis l’ennemi public N°1, vous me direz qu'on le savait tous avant, mais là, ça vient de s’intensifier… ça donne du piment pour mes futurs plans, ouuhh… Quelle sensation !

Je ne suis pas certain que d'avoir conservé les ciseaux à la main eut été une excellente idée compte tenu des circonstances... Cupidon a pris la parole, et avec lui est arrivé les raisons de notre présence en ses lieux : Ezéquiel. Un prénom tombe, puis un deuxième, au troisième j'ai déjà la paume meurtrie par l'acier que je serre sans y accorder la moindre attention. Naturellement, si Laoise et Anabel ont droit aux images, pour Swann c'est différent, salle secrète oblige, on ne peut qu'imaginer ce qu'il s'est passé, et la teneur de ces-dites menaces. D'ailleurs, la blonde prend la parole, tentant l'humour, puis c'est au tour d'Andreas, ulcéré par cette nouvelle. Moi je ne dis rien. Je me contente de me lever, mes ciseaux à la main, et d'aller me planter devant le black. « Avec ou sans élimination, tu recommences ne serait-ce qu'une seule fois à jouer avec la peur et la vie de qui que ce soit, pour assouvir des pulsions dégueulasses, je te jure que je vais commencer à assouvir les miennes de pulsion. Je ne cherche pas à te faire peur, c'est inutile, je t'informe juste. » Point. Pas besoin d'entrer dans le débat, y en a pas. Je soutiens son regard un instant, et je me casse. J'ai fait en sorte que personne, à part lui, n'entende ce que j'avais à lui dire. C'est entre lui et moi.

Les minutes s'écoulaient et les interrogations se faisaient de plus en plus nombreuses dans l'esprit de Tweedy. La jeune femme se trouvait assise près d'Hamad, Ezéquiel et de son partenaire, Finnick, qui venait tout juste d'arriver. Ouais bon, que se passait-il ? Le suspense était à son comble, si bien que ça en devenait limite flippant. Que comptait donc leur annoncer Cupidon ? Quelque chose de grave ? Sans doute. Et tandis que les candidats commençaient doucement à s'impatienter, l'ange prit la parole. Ainsi donc, il était question de violence physique. Ah bon ? Comment ça ? C'était intolérable, certes, mais la petite brune peinait à comprendre où voulait en venir ce cher Cupidon. Puis finalement, celui-ci cita le nom d'Ezéquiel, et la suite fut plus que prévisible en fait. Le grand black avait semble-il violentées deux candidates et menacée une troisième. Merde. Et pour tout ça, il était nominé d'office. Merde bis. Tweedy posa alors son regard sur Ezéquiel, dans le silence le plus total, et se retint de pousser un petit soupire. Et puis il y eut diverses interventions censées l'accabler. Pour le coup, la jeune femme était perdue. D'un coté, elle était formellement contre la violence - qu'elle soit verbale ou physique - et ne pouvait tolérer un tel comportement. Mais d'un autre coté, elle déplorait que leurs camarades s'acharnent de la sorte sur Ezéquiel. En plus, ils semblaient tous assez naïfs pour penser que le jeune homme en aurait quelque chose à faire. Tweedy était bien placée pour le savoir : il se fichait de pas mal de choses. La jeune femme vit alors partir Ezéquiel, Finnick, Loxias ... Bref, tout le monde semblait se barrer. Cool. Elle, elle resta assise comme une imbécile, encore quelques peu déboussolée par une telle annonce. Très franchement, et elle assumait totalement cette pensée, Tweedy ne voulait pas voir partir Ezéquiel. Ce qu'il avait fait été révulsant, mais elle ne voulait pas le voir partir pour autant. Oui, cette fille était paradoxale. Mais ça, ça n'était pas tellement nouveau.