Okay, on se calme. Il est vrai que Keelan avait présentement toutes les raisons du monde d'en vouloir à Tweedy, mais tout de même, aller jusqu'à traiter cette dernière d'actrice, c'était peut être un peu fort ... Pour le coup, la jeune femme ne savait plus tellement quoi dire. Si elle tentait de le calmer, de reprendre une conversation des plus calmes, est-ce qu'il risquait de s'énerver davantage ? Sans doute. Ainsi donc, c'était très légèrement la merde. Parce qu'elle s'en voulait maintenant de plus en plus de lui avoir caché sa relation avec Finnick, vu comment il réagissait. « Tu me blesses, Keelan ... » articula-t-elle alors, dans un soupire. Mais voilà que Finnick prit à son tour la parole, ne manquant pas de réagir énergiquement aux paroles de Keelan. Tweedy l'écouta alors, baissant quelques peu la tête au fur et à mesure qu'il s'en prenait à Keelan. Il fallait arrêter cela, et vite. « On devrait arrêter d'en parler, je ... je ne veux pas que ça empire, s'il vous plait ... On se calme et on pense à autre chose » fit-elle alors, comme une demande. Parce qu'elle n'avait pas tellement envie de revivre une énième fin de prime difficile, figurez-vous. Tournant la tête vers Keelan, elle lui fit doucement : « On en discutera cette semaine, si tu veux bien. » Parce qu'elle ne l'y forçait pas, évidemment. Il était libre de la snober pour de bon, bien sûr. Mais voilà que le prix du candidat le plus boulet était décerné à ... Tweedy. Oh. La jeune femme ne fut pas particulièrement surprise, mais lâcha spontanément un petit rire. Okay, la situation ne s'y prêtait pas tellement, mais il valait mieux en rire qu'en pleurer, sans doute. Finnick y alla de sa petite réflexion et elle haussa doucement les épaules. « Non, ils doivent avoir raison ... » Tweedy le vivait bien, vraiment. Par contre, le coup du candidat le plus excentrique ... hm, curieux.

C'était pas le tout, mais j'allais finir par me dire qu'Irène avait perdu sa voix si elle ne faisait pas rapidement entendre celle-ci. Et contre toute attente, tel un miracle, des sons parvinrent de sa bouche. « Pour dire quoi ? De te la fermer ? Tu ne le feras pas… » Non, pas possible ! Irène venait de parler, elle venait de prononcer quelques mots. En fait elle n'était pas muette, non, elle avait juste décidé jusque là de m'ignorer et de faire la grève de la parole. « Non, ça c'est sur. » Elle n'était pas née la demoiselle qui me demanderait de la fermer et à qui j'obéirais. Et Irène était loin, très loin de détenir un tel pouvoir sur moi. « Au moins je constate que tu n'as pas perdue ta voix. » Cela n'intéresserait certainement pas grand monde, mais c'était toujours ça de su. Bon, maintenant qu'elle était apte à parler, elle allait poursuivre dans cette voie ou sombrer à nouveau dans le silence ? Difficile à dire. Et pendant ce temps Tweedy remportait le prix du candidat le plus boulet. Une grosse blague, franchement. J'en connaissais des boulets moi, et Tweedy n'avait juste rien à voir avec eux. Bref, c'était assez inexplicable. Ah parce qu'en plus de ça, elle était la plus excentrique ? Mais ma parole, ils avaient tous de la merde dans les yeux.

Bon j'avais été peut-être un peu dur dans mes paroles, mais bon, d'une autre façon, il aurait très certainement continué à me poser l'éternelle question. Es ce que j'allais bien ? Mis a part le fait que j'm'étais fait remballé par les deux personnes qui m’intéressaient, avait été déçu par un nombre encore plus important, avais mis deux mois à retrouver sa liberté, avait perdu son secret et que son meilleur pote ici risquait de sortir ce soir... ouais. J'allais bien, tout ça mis de côté. Et puis de toute façon je n'étais pas le genre de gars à craquer en public, non, je ne voulais en aucun cas avoir plus pitié de moi à l'heure actuelle. J'étais même plus drôle. « Désolé je, je … j'm'en rends pas compte. Ca m'fait juste chier qu'à cause de ça tu réagisses plus pareil avec moi … c'est tout. Alors ouais j'imagine que j'ai besoin d'être rassuré. » dt-il en baissant le visage. Un sourire se dessina sur mon visage alors que je prenais un instant le jeune homme dans mes bras « J't'apprécie énormément Sami, arrête d'en douter s'il te plait. » je lui frotte légèrement le dos, avant de me retirer, lui adressant un sourire. Finalement, je me replace bien dans mon siège. En fait la seule chose dont j'ai besoin là, c'est de sortir d'ici.

Bien sûr que je m’inquiétais du sort des nominés. Plus particulièrement de l’un d’entre eux. Ennio, vous vous en doutez tous. L’un de mes plus proches amis dans cette aventure. Je ne sais pas trop comment j’allais faire sans lui, s’il quittait. Assurément, il risquait de me manquer. Nous étions assez proches pour que son départ laisse un trou derrière lui. « Tout va bien se passer, tu verras. » Voulut me rassurer ma voisine, et j’appréciais cette petite attention. Même si, au fond, elle ne pouvait en rien me garantir, en ayant tenu ce genre de propos, c’était exactement le genre de réponse que je m’attendais à recevoir. « Je crois que le mieux, c'est de se tenir loin de ce téléphone. » Effectivement, mieux valait ne pas lui répondre. Mais encore. Parfois, le hasard faisait en sorte que l’on se retrouvait quand même avec le combiné rose entre les mains. « C’est bien ce que j’ai l’intention de faire, mais parfois, il vient de lui-même vers nous… Et là, pas le choix de lui répondre. » Et là, les choses pouvaient tourner mal. Ou pas. Comme avec Malo, qui avait vu sa cagnotte renflouée de 6 000€, quelle chance. En comparaison d’avec Adie et Evan, qui avait connu un tout autre sort en début de prime. « Je vais bien, oui. » Réponse plus que simple, mais qui, en tout honneur, répondait à ma question. « Je suis contente de voir que tu vas bien, alors. » Que dire de plus, sinon? J'accompagne néanmoins ma remarque d'un sourire, puis, je jette un regard vers Santiago, que j’ai abandonné, là, derrière moi. Petit sourire désolé à son attention. J’espère qu’il ne m’en veut pas. La voix de Cupidon s’élève à maintes reprises sur le plateau, et quatre autres gagnants sont énoncés : le prix du plus sympathique va à Nora, et du plus drôle, à Ennio. Aucune déception jusque-là, je trouve que ces deux personnes méritent bien leur pole position. Puis, vint le prix du plus boulet, remis à Tweedy. Je ne sais pas si ce sont les évènements des dernières semaines qui ont joués, mais je sens que ça aurait pu avoir une certaine incidence… La pauvre. Je me demande si mon prix, ou le sien, est le pire, au final. Elle écope aussi du prix d’excentricité. Là par contre, je dois avouer qu’elle le mérite bien.

« Allô? » fit Sami, en courant vers le téléphone, se maudissant déjà de l'avoir décroché mais c'était comme un appel irrésistible. Il ne pouvait pas s'empêcher de décrocher, et puis il prenait le risque, tous les risques. S'il était nominé c'était le jeu après tout.

Le stresse monte à quelques heures du prime. Elle ne se sent pas particulièrement en confiance et cette fois clairement elle veut pas partir et ça la stresse. La dernière fois elle trouvait ça différent peut être parce que c'était elle qui était à l'origine de sa nomination. Elle est si stressé que la nuit dernière elle n'a pas beaucoup dormi en réalité deux trois heures d'affilé tout au plus. Ce soir elle st au bout du rouleau, elle prend tout de même le temps de se préparer une tenue et décide d'utiliser le temps qui lui reste pour aller se reposer pour être en forme pour le prime. Elle se fout sous ses couvertures on ne voit même pas une mèche blonde qui dépasse. Si bien que naturellement personne ne la réveille. Puisque personne ne la voit. Et quand elle se réveille naturellement, elle ne se rend pas compte immédiatement de l'heure. Ce n'est que lorsqu'elle a passé sa tenue qu'elle se rend compte qu'elle est seule. Elle regarde l'heure et se dépêche affolé d'arriver aussi en retard à ce prime que st si essentiel pour elle, pour son partenaire, pour Ennio et pour Eva. Elle se coiffe et se maquille en deux minutes et court sur ses talons haut jusqu'au plateau. Rouge et essoufflé elle foule le sol d'un pas rapide et se pose sur le premier fauteuil ne faisant pas attention a ceux qui l'entoure. Maintenant faut essayer de comprendre ce qu'il se passe. C'est tendu on dirait, elle regarde les gens perplexe reprenant son souffle.

Je finissais par lui répondre. J’étais bien obligé non, bien que pour ce que je venais de lui dire, un simple rictus aurait pu suffire à lui-même. « Non, ça c'est sur. » Je lâchais un nouveau rire léger. Evidemment et c’est pour cela que je ne lui demandais pas. Je savais bien qu’il ouvrirait sa gueule jusqu’à la fin du prime. Ce serait naïf de croire le contraire. Je roulais finalement des yeux. « Au moins je constate que tu n'as pas perdue ta voix. » Non ça allait, bien que si j’étais restée à ne plus parler comme ça, j’aurai pu avoir un peu ma voix cassé. Finalement, elle allait encore bien ma voix. Les prix continuèrent de tomber. Tweedy boulet et excentrique, c’était vraiment bizarre comme prix. Comme quoi l’on pouvait remettre en cause celui de méchant d’Andreas. Le téléphone sonna à nouveau. Je leur laissais bien. Mes yeux se posèrent de nouveau sur l’allemand à côté de moi. « Effectivement… le hic c’est que je n’ai rien à dire à un connard comme toi. »