Pour cette première soirée au sein du nid d'amour, un petit flashback s'impose. La première guerre mondiale vient de s'achever, la deuxième est sur le point de débuter mais évidemment vous l'ignorez. Une fête à été organisée et tout le village se déplacera pour assister à cet événement. Messieurs sortez vos plus belles bretelles et vous mesdames, chaussez vous plus beaux talons puisque ce soir vous allez danser au rythme de Marcel le célèbre accordéoniste venu spécialement pour vous. Les danses de salon sont à l'ordre du jour, à la lueur des lampions qui décorent toute la place. Faites tournoyez Jeannine et n'oubliez pas d'isoler Célestine derrière l'église. Grillades et autres chipolata sont à griller sur le petit barbecue, et bien sûr pour vous hydrater du vin rosé de la région qui va couler à flot. Des salades. Tomates et autres crudités serviront d'accompagnement.
Evidemment des tenues d'époque vous attendent dans l'épicerie.

Cupidon vous souhaite une excellente soirée ...

J'attendais cette première soirée avec impatience. Pour avoir vu les précédentes saisons à la télévision, j'avais eu cette impression qu'elles étaient intenses. Alors, sous les recommandations de Cupidon, j'enfile un espèce de pantalon à bretelles et un tee-shirt blanc. Il me semble que c'est comme ça qu'on était sensé s'habiller à cette époque. L'histoire et moi ne sommes pas amies mais peu importe, je suis ouvert à tout. Je sors de l'école des garçons, une clope à la main que je porte bien vite à ma bouche, un espèce de vieux chapeau sur la tête et je me dirige à l'endroit de la fête d'où émanent quelques notes d'accordéon. Je souris, ils ont vraiment tout prévu de A à Z. J'ai plus l'habitude de me déchaîner sur des musiques tendances qui passent en boîte et j'avoue ne pas du tout savoir danser sur ce genre de musique. De la valse je crois. A moins qu'elle n'ait été inventée plus tard ? Je suis paumé, vraiment. Et ce n'est pas peu dire. J'inspecte la place, tirant sur ma clope comme un forcené et j'attends. J'attends qu'elle se remplisse, que les gens prennent place. Je suis plus du genre à suivre le mouvement plutôt qu'à être l'inquisiteur. Je préfère me fondre dans la masse, attendre qu'on fasse et recopier. Je m'appuie contre un arbre et je fume tranquillement tandis que mon pieds s'agite au rythme des notes de ce certain Marcel.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, Daphne avait toujours aimé l’histoire. Elle était d’ailleurs particulièrement fière de l’héritage historique et artistique offert par la France, pays de la tolérance par excellence. Ainsi, lorsque Cupidon proposa aux candidats de remonter le temps l’espace d’une soirée, la belle ne pouvait être plus réjouie. Elle opta pour une robe blanche d’époque et un chapeau de paille asymétrique. Elle décora son décolleté d’un long pendentif en argent, telle une parisienne élégante et chique. Arrivée sur la place, chaussée de ses talons vertigineux, la jolie blonde se servit un verre de rosé, préférant s’asseoir en retrait.

L’annonce arrive alors que tout le monde l’attend. Je n’entends parler que de ça depuis ce matin, et j’ai fini par comprendre que le mercredi était synonyme de soirée organisée par la Production. Elles sont grandioses, paraît-il, et les pronostics vont bon train. Je ne comprends pas la moitié des thèmes supputés, mais il semblerait que certains soient caractéristiques de l’émission. Et lorsque le véritable thème tombe, il me suffit de regarder autour de moi pour savoir que la guinguette est un inédit. Je surprends un moment de flottement, durant lequel personne ne parle, personne ne bouge, et brusquement, tout le monde se remet en mouvement au même instant. Direction l’épicerie, d’après ce que j’ai compris, afin de récupérer les costumes. Je suis le mouvement, à croire que je ne sais faire que ça. Sur place, je m’attends à un dimanche de solde, chez Gucci, mais il n’en est rien, la Production ayant prévu un costume bien défini pour chacun. Quelqu’un près du portant, hurle mon prénom, et je lève le bras pour signaler ma présence. C’est ainsi que je récupère la housse à mon nom, et retourne tranquillement en direction du dortoir. L’effervescence et à son paroxysme, chacun s’extasiant ou se plaignant devant sa tenue du soir. J’ouvre ma housse et constate que je serais un élégant, visiblement. Chemise, cravate courte, gilet et costume à fines rayures. Sans oublier le borsalino. J’ai l’impression d’être Al Capone, mais je suis plus vraisemblablement Pierrot du Gang des tractions avant. J’enfile le tout, puis consent à m’observer rapidement dans un des miroirs en pieds de la salle de bain. C’est bien ça, je suis Pierrot le fou. Il ne manque plus qu’une femme à mon bras, et si possible une femme gainée de bas à couture apparente. J’aime le beau du passé. Ma cigarette aux lèvres, les mains dans les poches, je déambule jusqu’à la place du village. J’aurais pu attendre Ismay, mais quelque chose me dit que Pierrot le Fou ne possède pas une galanterie exacerbée, lui.

ASMAA
NIVEAU II

Qui dit soirée, dit stimulant. Je n'avais pas envie d'être mise à l'écart, je voulais m'amuser et profiter des autres autant que je le pouvais. Ouai, autant que je sache, les première nominations allaient arriver à grands pas et personne n'était à l'abri de tomber dimanche. Comme indiqué par l'angelot, je m'étais dirigée vers l'épicerie tout en mâchant mes feuilles, à la recherche de ma robe d'époque, un peu/beaucoup vieillotte, à la mode à cette époque. Je ne me voyais vraiment pas dans ça, pourtant, j'allais carrément jouer le jeu. Ma tenue enfilée et parée de chaussure sobre noire à talon, j'essayais de dompter ma crinière crépue. À la mode d'entre deux guerres. Finalement je n'arrivais à rien et je laissais mes frisettes retomber en une simple queue de cheval ébouriffée, accompagnée d'une fleur discrète. Mon maquillage parfait, j'allais rejoindre le lieu de la guinguette. Quelques personnes déjà présentes, que je ne connaissais absolument pas, mis à part Arès. Vers qui j'aurai pu aller, sauf que j'suis là pour me faire des connaissances et pas m'arrêter au simple personnes avec qui j'ai déjà pu parler. Toute guillerette, j'arrivais à hauteur du deuxième homme. (OTELLO). Je m'arrêtais à côté de lui, mais sur ma hanche, sourire aux lèvres. « T'es classe dis donc, pour une guinguette. » J'suis d'jà à fond dedans !

Spoiler:

Ce soir avait lieu la toute première soirée de notre aventure, et nous nous retrouvions replongés dans les années trente à quarante, autant dire une époque que nous n'avions pas connu. Mais puisque c'était le thème de cette première soirée, nous nous devions d'arborer un costume en raccord avec ce dernier. Parmi les accoutrements proposés dans le cellier, je tombai bientôt sur une fidèle reproduction de l'un de ceux portés par le célèbre Fred Astaire dans l'un de ses films dont le nom m'échappait. Je me sentais particulièrement élégant là-dedans, bien que cette tenue serait certainement mieux allée à un plus grand, plus beau mâle. Mais je l'avais trouvée le premier, alors voilà, je l'avais revêtue. Je me rendis ensuite sur la place du village, où je vis notamment une jeune femme porter le même chapeau que moi... Je fis le tour sans aborder personne, en scrutant autour de moi les candidats présents comme ceux en train d'arriver. Je ne faisais pas trop tâche, il me semble, néanmoins il aurait fallu que je pense à me décoincer un peu. La production allait bientôt penser qu'il y avait erreur sur la personne qui avait passé, il y a quelques semaines, les castings. Où étaient passés mon enthousiasme, ma joie de vivre qui me caractérisaient tant d'ordinaire ? Avec un peu de volonté, je pouvais parvenir à redevenir moi. Je n'avais pas encore pris mes marques, voilà tout. Mais cela n'allait probablement pas tarder. Il y avait de la salade, non loin de moi sur un buffet. Je m'approchai donc de celui-ci et me servit, simplement. Je remarquai alors la présence de quelques uns des candidats que j'avais déjà eu l'occasion de rencontrer et avec qui j'avais aussi pu converser. Mais je ne bougeai pas. Je restai à ma place, à picorer mes bouts de salade, comme un neuneu.

La soirée c'est LE moment de la semaine, le moment joyeux j'entends. Enfin il parait, tout le monde ne parle que de ça. Ils sont tous excité à l'idée de passer une soirée monumentale. Ils ne mâchent pas leur mot, ils me fatiguent à crier à ce point. L'heure passe, Cupidon prend la parole et annonce le thème. Guinguette. Je ne suis pas française mais je ne suis pas stupide, je sais de quoi il s'agit. Je suis septique, je pourrais ne pas me pointer, je pourrais bouder cette fête et agir comme une candidate capricieuse que je ne suis pas. Sauf que finalement, je me pointe, c'est l'occasion de se confronter aux autres, de faire connaissance. Hum. Alors je suis la masse, l'excitation en moins. Un portant trône dans un coin, l’apocalypse semble avoir eu lieu. J'attrape la housse contenant ma tenue. Une robe blanche brodé, le classe à l'état pure. Je suis plutôt satisfaite du choix. Je rejoins mes quartiers et l'enfile. Je m'apprête légèrement, rien de très extravagant, chausse mes talons de douze, légèrement vintage pour rester dans le thème. La place est décoré presque aussi outrageusement que lors de la soirée de dimanche. Des candidats sont légèrement éparpillés, tout ce que je remarque c'est un candidat dont le prénom m'échappe totalement mais qui semble s'être échappé d'un vieux film de mafieux. Je m'avance vers lui. (OTELLO) « Dis Tony, t'aurais pas une clope ? » Je demande tandis que la métisse un peu tarée (ASMAA) se ramène et critique sa tenue. Je ne peux m'empêcher de rire. « Non Kirikou, on t'as simplement refilé la vielle nappe qui traînait... » Je commente dans un sourire qui contraste totalement avec ma remarque.