Dans un premier temps, mieux valait sans doute rester loin de sa partenaire. Avec un peu de chance, il y aurait confusion, et on croirait qu'il était avec quelqu'un d'autre. Quelqu'un de charmant et aimable, tant qu'à faire. Harry irait la voir à un moment plus propice, genre, quand elle dormait, ou quand elle mangeait et qu'elle ne pouvait pas parler, par exemple. Enfin, heureusement, de charmantes jeunes femmes arrivaient au compte goute dans le jardin. Décidemment, jusqu'ici, coté candidates, il n'y avait rien à jeter. Alors qu'Ines s'adressa à lui, il répondit simplement, un mince sourire au coin des lèvres.

- Non, bien sur. Mais si je pouvais éviter de finir torse nu à chanter I will survive dans le jardin le premier soir, ça m'arrangerait. Je garde certains talents en réserve pour la suite, tu comprends.

Il haussa les épaules et continua de sourire. S'il n'avait pas tant l'habitude d'afficher une telle expression en société, il aurait presque mal. Et oui, être beau, c'est du travail ! D'ailleurs, Zoey semblait être de cet avis. Il ne fit aucun commentaire, pour ne pas passer pour un gros lourd, mais un regard furtif à son attention ne laissait pas vraiment place au doute. Le champagne était certainement aussi un peu en train de faire effet. La musique se mit alors en route. La, rien à faire, plus de sourire qui vaille. Il se tourna légèrement vers sa partenaire, Henley, qui avait eu la réaction appropriée, pour une fois. Alors qu'il allait aller de son commentaire, Harry se tourna vers l'asiatique folle qui arrivait dans le jardin. Ouah. En voilà un cas. Elle était sans doute agréable, parfois. Assommée, enfermée dans un placard. Il dit, pas trop haut, histoire que seules les personnes les plus proches puissent entendre.

- Cette chanson, plus la petite asiatique, je crois que le gagnant sera celui qui aura mis fin a ses jours le dernier.

Bon, voilà, j'avais été abandonné par à peu près tout le monde, du coup je me sentais seul. J'essayais de tenter des trucs, genre pouce-pouce mentalement, pour m'occuper, sauf que c'était plutôt difficile et bientôt prévisible, du coup c'était pas très drôle quoi. Y'avait les gens qui parlaient autour de moi, et pleins de mains qui arrêtaient pas de clapper enfin bref, j'avais vachement de mal à me concentrer moi, avec tout ce bruit. Alors je me disais que si je jouais au roi du silence, eh bien personne ne parlerait plus. Sauf que ça marchait pas trop comme ça. Heureusement mon nom ne tarda pas à être prononcé, ce qui me fit plutôt plaisir. Non, à vrai dire, au début je croyais qu'il parlait d'une Camille, et pas d'un Camille, parce que je croyais que la fille qui était avec moi était un homme. Mais non. De toute façon, elle était trop petite pour être un homme. Et puis elle était rousse. Ça existe pas les hommes roux, enfin, si, mais genre, c'est une espèce en voie d'extinction. Du coup j'ose pas trop lui parler de sa couleur de cheveux, parce que ça pourrait être un sujet sensible... « Moi c'est Camille... Tout le monde m'appelle Camille... » je suis pas très doué en communication, du coup j'essaie de combler comme je peux quoi. « Mes professeurs m'appellent Camille, et puis mes parents m'appelaient comme ça aussi... En fait non, ma mère m'appelait Doudou, mais genre, que quand y'avait personne à la maison... » non mais sinon je ne suis absolument pas stressé non. « Il fait chaud, tu n'trouves pas ? » moi je préfère demander parce que bon, si il fait pas chaud, c'est que je vais tomber dans les pommes en fait. Enfin, peut-être pas quand même. Du coup on entre ensemble. Un, deux, trois, quatre asiatique. Ah non, elle est blonde elle, ça existe pas les asiatiques blonds. « Tu aimes les noix ? J'adore les noix... Tu crois qu'ils en ont ? » non mais j'en sais rien moi, je n'fais que demander.

La soirée commençait bien. A peine es-tu arrivé, que tu lances le premier clash de cette nouvelle saison. Fallait bien que ça arrive à un moment, et face au caractère plus que détestable de la demoiselle, t’as pas su te retenir de faire une réflexion. Alors oui, tu te la joues preux chevalier, comme elle dit. Mais t’es rentré ici avec une personne, et maintenant, India est devenue ta meilleure alliée dans le jeu, que tu le veuilles ou non. Et puisque tu es quelqu’un d’entier, de franc et de loyal, la plus naturelle des réactions a été de la défendre. Bon au final, elle a pas vraiment besoin de toi, et si depuis le début de la soirée, la demoiselle a montré la face timide de sa personnalité, les choses sont maintenant bien différentes puisqu’elle n’hésite pas à attaquer la blondasse sur son physique. Tes yeux sont grands ouverts, tu t’attendais tellement pas à une telle réaction de sa part. Mais la surprise laisse place à un sourire, et après cette magnifique réponse, tu la trouves encore plus canon. Parce que forcément, une femme de caractère, c’est toujours attirant. Et après ça, t’as même plus envie de répondre à la nana qui se croit le nombril du monde. Au moins, toi, t’es soudée avec ta partenaire, alors que le sien est déjà en train de se faire draguer par une autre. Tu fais alors une requête à Cupidon, qui l’exauce… mais pas de la meilleure des façons. Tu voulais un gros son, de quoi mettre l’ambiance, et tu te retrouves avec Mary Poppins. Le pire, c’est que tu la connais par cœur, puisque t’as du le regarder un tas de fois avec ta sœur. Tu regardes tous les regards accusateurs sur toi, mais tu t’en branles. S’ils sont pas contents, qu’ils aillent se faire. C’est India qui te surprend à te proposer un défi, soit, de refaire la danse du film. Tu ris. « Va falloir que tu me suives alors, parce que je peux pas faire Mary Poppins. », rétorques-tu avec un grand sourire, avant que le mec ne commence à chanter. Tu commences à réciter les paroles en même temps, répétant les actions du film que tu ne connais que trop bien. Peut être qu’on te prendra pour un con, mais tu t’en fous. Au moins, toi, tu t’amuses, et tu râles pas. Tu ne tardes pas à remarquer l’arrivée de nouvelles personnes, dont un couple de deux asiatiques. Tu ne peux retenir un rire en voyant l’une des deux faire. Le vrai stéréotype de l’asiat. Puis, ça continue de se remplir. Et là, t’entends un « MON CHATOOOOON » de l’autre côté de la pièce. Tu te tournes, Lulu-Belle. Elle arrive et te saute dans les bras. Toi, t’as un putain de sourire sur le visage. « Mon bébé ! », dis-tu en la réceptionnant. Tu déposes un baiser sur son front, et la reposes au sol. « Bébé, j’te présente India, ma partenaire. India, ma petite sœur Lulu-Belle. »

Et donc c'est ça, Fake Lover. Enfin, l'ambiance des primes, tout ça. Il est clair qu'elle n'avait pas imaginé ne serait-ce qu'une seconde à quel point c'était ennuyeux. Franchement, on va pas se mentir, à part glander et mater des petits culs, la blondasse s'était fait chier. C'est pas facile la vie. Enfin quoi qu'il en soit, après avoir entendu les quelques interventions venant de la production, ainsi que les candidats déjà sélectionnés - elle était ravie pour eux d'ailleurs -, elle commençait à s'endormir, m'enfin ça c'était juste avant que Cupidon n'annonce son nom.  « Vas-y c'est pas trop tôt, c'est pas comme si je suis habillée comme une chaudasse » elle avait le short ras la moule - appelons un chat un chat - et les seins qui commençaient à se barrer - bon franchement y avait pas grand chose mais parait que ça se soigne - et les autres là ils la faisaient attendre. Où va-t-on. On la transportait hors du plateau, elle arrivait dans un SAS avec un type. Plutôt mignon, elle avait surtout envie de lui donner une bonne fessée sur les fesses pour lui faire comprendre que ce genre d'émissions n'étaient pas de son âge mais après tout, pourquoi pas. Elle se rappelait soudain ce qu'elle s'était dit si elle rentrait : faire la miss sans cesse. Une fois la porte ouverte, elle entrait dans le chateau, bras écartés, parcourant toute l'allée en marchant comme une déesse. « Prosternez-vous » qu'elle fit. Une fois arrivée en bout de piste, elle rigolait comme une cruche. « On se marre bien, j'ai été convaincante ? Non plus sérieusement j'ai soif. » aussitôt dit, aussitôt fait, elle se dirigeait vers le buffet. Flutes de champagnes, des petites sucreries ici et là. Ca tombait bien, à vrai dire. Elle prit une flute, puis deux. « C'est ma tournée, t'en veux ? » qu'elle fit à son nouveau partenaire (Zoran), toute sourire. « Attends t'as faim aussi ? Tiens. » Elle lui remit une pomme d'amour entre les mains, sans lui demander son avis.

Bon c’est fait. Je suis sélectionnée et il n’est vraiment, mais vraiment plus question de retourner en arrière maintenant. Pas que je regrette, c’est pas ça. C’est juste que c’est tout de même un gros truc. Le genre de chose que je n’aurais jamais pensé faire dans ma vie en fait. Pas le temps d’être sentimentale non plus là. Je me dirige vers le partenaire qu’on m’a assigné, ça va, il ressemble à sa photo, y’a pas eu trop de photoshop. Je lui souris, il est mignon lui aussi. « Moi c'est Camille... Tout le monde m'appelle Camille... Mes professeurs m'appellent Camille, et puis mes parents m'appelaient comme ça aussi... En fait non, ma mère m'appelait Doudou, mais genre, que quand y'avait personne à la maison... » Je vois ouais. Respire mon chaton, sinon tu risques de perdre connaissance. « Enchanté Camille. Mais en fait j’aime Doudou. Je vais t’appeler Doudou. » Oui, c’est très chou. « Moi c’est Nicola... Et ouais. Voilà. Les gens m’appelle Nicky aussi... Et ma mère m’appelle Nini. » Ouais, les mères, elles sont graves parfois. « Je te donne la permission de me surnommer Nini, mais juste à toi han. » Je lui souris et lui prend le bras pour l’entraîner vers l’entré. J’ai aussi peur de me péter la gueule du haut de mes talons, alors je préfère prévenir. « Il fait chaud, tu n'trouves pas ? » Pas tant que ça. En même temps, il a l’air si stressé, pas étonnant qu’il ait chaud. « Tu peux enlever ta chemise, il paraît que c’est une habitude qu'on les mecs avec moi. » Je parle de Cian, mais il ne le sait pas. Pas grave. On entre enfin, et je regarde l’ensemble de la pièce, me gardant de tout commentaire pour l’instant. « Tu aimes les noix ? J'adore les noix... Tu crois qu'ils en ont ? » Les noix ? Il aime les noix ? Je crois qu’il me prend au dépourvu là. Je m’attendais pas trop à ça comme question. J’aurais plus demandé: Tu veux une coupe de champagne ? Tu as envie d’aller parler aux autres. Mais non, les noix. « Je euh... Je... Mouais. J’adore les noix. » Mon dieu, ça sonne un peu suspect dit comme ça. « Tu veux pas de l’alcool à la place ? Ça te détendrait peut-être un peu... » Je dis ça comme ça. Sinon, on peut essayer de lui trouver des noix.