Premier pas dans le nid d'amour de Cupidon (22/09 - 19h30)

Je déteste ce genre de femmes. Elles veulent se donner des airs de bonhomme alors qu'elles ne sont rien de plus que des petites connes. Alors cette petite blondasse écervelée pourra vider son verre autant de fois qu'elle le voudra sur mon visage, elle restera une sous merde ambulante. Faut pas me prendre pour un con. Je ne suis certainement pas du genre à me laisser marcher sur les pieds. Tandis que des milliers de "mots doux" effleurent mon esprit, je parviens à garder mon calme jusqu'à ce qu'elle ne me provoque davantage en me parlant comme à une brave bête. Dans ma tête, c'est la bataille et sans que je ne sache vraiment pourquoi ma main vient écraser la pomme d'amour dans sa chevelure de poupée en carton. Je pousse même le vice encore plus loin en lui proposant de m'appeler "maître". Ben oui, Madame a un problème avec l'autorité. « Je vais le défoncer. Retenez-moi je vais le défoncer. » Fallait pas me chercher, ma douce. Maintenant, c'est trop tard pour chialer. « Tu te rends pas compte comment je vais te défoncer, attends juste que je pleure cinq secondes tu verras c'est qui le maitre t'es un fou toi. » Sérieusement, je n'en ai rien à faire de ses crises de larmes. Elle pourra s'aérer les yeux tant qu'elle voudra, je ne ressens absolument pas de compassion pour elle. Qui fait le malin tombe dans le ravin. Et alors que je décide de ne pas rétorquer, préférant même lui rire à la gueule, elle s'avance vers moi, tel un bonhomme pour me mettre un coup dans l'entrejambe. Chose qui me pousse à me cambrer aussitôt et porter ma main sur mes parties. Une douleur insurmontable parcoure mon ventre et je mets bien trois secondes avant de me relever. « T'as raison, santé. » Et alors que la petite chinoise est aux petits soins avec nous, je ne peux m'empêcher de l'ignorer pour le moment. De même que Lewis qui vient tout juste de rejoindre le nid. « Kurvin sine ! » Cupidon en rajoute une couche pour nous demander de nous calmer, je tourne donc le dos à ma "partenaire" et m'adresse à mes camarades. « T'avais raison, mon pote, c'est vraiment une pute celle-là. » Aussi, je souris à l'asiat, pourtant encore plein d'amertume. « Enchanté Jenni. Je suis Zoran. » Pour finir, un autre mec intervient pour me tendre du sopalin. Je prends ce qu'on me tend, le remerciant d'un mouvement de tête par la même occasion. Pour finir, Cupidon intervient à nouveau pour nous annoncer qu'il n'y aura pas de binôme cette semaine. Et encore mieux, que je ne me coltinerai pas l'autre pétasse. Dieu, merci !

PUTAIN QUOI, qu'elle se dit, entre autre. C'est horrible ce qu'ils ont fait, c'est dégueulasse. Elle était prête à se casser avant la fin, prendre le médiator de Nash et le foutre dans la gueule d'une personne, la plus proche et de péter ses patins. SES PATINS quoi. Mais WHAT quoi, être sélectionné en dernier c'est horrible. Elle en est presque devenu cardiaque la meuf. Mais bon, quand on voit la blonde qu'on lui a collé, finalement, elle va éviter de taper un scandale. Nan, mais, rien à son visage, elle a l'air d'une bombe. Ca c'est de la compensation et dire qu'Eibhlin l'aura toutes les nuits à côté d'elle, jusque la finale – parce qu'elle va gagner Eibhy, évidemment – et qu'elle pourra la peloter dans le noir, genre ni vu ni connu, c'est le drap qui t'as frôlé. D'ailleurs, discrètement, l'irlandaise va vers une blonde qui poireaute, en roulant doucement évidemment. « Genre on a le droit à une prime pour être les derniers sélectionnés ? » Qu'elle dit, en se mettant à côté d'elle ; bras croisé. Non parce que bon faut bien le dire, les autres ont profité et pas elle. Du coup Eibhlin débarque comme une fleure et ça, elle aime pas. Elle a d'ailleurs déjà une mine renfrognère sur le visage. Et Putain qui n'a pas été sélectionné. Ouai, en fait elle répond ça à la place de son prénom, parce qu'elle va bien le connaître assez tôt pour le lui dire maintenant. Et puis elle parle en leur deux nom, arf, eurk, berk quoi, elle se croit déjà en couple. Mais non, oh bah non on apprend une nouvelle. Eibhlin fait la gueule et se met à côté de quelqu'un (LIBRE), pour dire : « PUTAIN, on m'avait mit un canon et finalement je ne suis pas avec... » Elle fait une grimace. Ca craint.

On dirait un enfant. Un enfant perdu dans un rayon de supermarché. Du moins ce à quoi elle s’imagine que ça ressemble. Londres. C’est dommage qu’il ne parle pas plus, comme toute femme qui se respecte, l’accent anglais lui donne des frissons. Mais tout ça n’exclue pas la possibilité d’une maladie mentale. Parce que s’il était seulement timide, le bougre ne devait pas sortir beaucoup. « Moi c’est Inès. » Elle s’en rend compte après coup mais elle a bien articulée ses paroles, comme s’il était sourd. Ou vieux en réalité. Comme s’il souffrait d’un quelconque handicap. A priori, c’était vraiment le cas donc elle en comptait pas s’excuser, ou quoi que ce soit. « Tu vas bien ? » Elle s’inquiète un peu, des fois qu’il tombe dans les pommes devant elle. C’est une robe de créateur qu’elle porte, elle n’apprécierait vraiment pas un autre contact que le sien. Finalement, leur duo devient trio lorsque son partenaire débarque. Celse. Il ne mesure pas la chance qu’il a qu’elle s’en souvienne encore. Son sourire est contagieux, elle se surprend à le lui rendre. Plus qu’étonnée, elle l’observe soulever sa main pour l’effleurer de ses lèvres. L’habitude, et seulement l’habitude l’empêche du moindre mouvement et lui évite, par la même occasion un jolie bleu. « Je ne peux qu’approuver. » Elle avait l’impression d’évoluer dans un autre monde. Très, trop différent du sien. « Merci. » Et Celse, vil flatteur qu’il était n’avait pas manqué de le remarquer. A vrai dire, il semblait le premier être humain parfaitement civilisé à croiser sa route. Bénit soit la production qui en avait fait son partenaire. « Je pense que tu commences vraiment bien. » Certes, elle lui en voulait un peu, juste un peu de l’avoir laissé toute seule dans ce monde de brutes mais elle avait dans l’idée qu’il saurait se faire pardonner. Quant à l’invitation, elle ne comptait pas refuser. « Tu as ma permission et surtout toute mon approbation. » Elle répond, un sourire aux lèvres. Inès pose sa main au creux du coude du jeune homme. Après tout, il semble assez éduqué pour saisir que ce n’est pas une autorisation tacite lui permettant d’explorer plus en avant son corps. « Oh hm. » Elle se rappelle le gars, au dernier moment. « Tu veux venir avec nous ? » Elle se sent obligée de lui demander, sa bonne éducation la perdra. Finalement, bon grès, mal grès, elle l’attrape par la main et l’emmène avec eux au bar. « Alors, quel cocktail déclame, je suis vraiment désolée, charmante Inès de t’avoir abandonné toute la soirée à une bande de rustres individus ? » Elle lève les yeux vers lui et soulève un coin de sa bouche en un sourire amusé. Finalement, Cupidon annonce que les couples sont loin d’être officiels et donc que Celse, le seul être humain sensé qu’elle ait pu rencontrer ne sera même pas dans la même maison qu’elle. Visiblement, quelqu’un essayait de mettre ses nerfs à l’épreuve. Une légère moue prit forme sur les lèvres d’Inès alors qu’elle observait Celse. Son fort intérieur le suppliait de ne pas la laisser mais elle savait que c’était le jeu.

J'aime bien ça.. Je veux dire, rencontrer de nouvelles personnes, leurs sourire, apprendre à les connaitre, même un tout petit peu. Je sais rien de... Ah oui, India. Mais ce que je sais, c'est qu'elle est ravie aussi. Et qu'elle s'appelle India. C'est déjà ça ! C'est le début, il faut un début à tout. Enfin bref, on s'en fout, non ? Elle dit que je suis plus jolie que la brune à qui mon cher coéquipier à qui je n'ai pas encore dit ne serait-ce qu'une parole. Je la regarde, des étoiles dans les yeux : « HAAAAAAAAAAAN, C'EST TROP MIGNOOOON ! ». Non mais c'est vrai quoi, elle me dit ça comme ça. J'fais une petite moue trop chou (enfin je crois), j'ai trop envie de la prendre dans mes bras, c'est ma nouvelle copine. « Mais ouais, un verre de truc rose, c'est pas de refus. » dis-je, en regardant le liquide. Le champagne, c'est trop pompeux pour moi je crois, enfin. J'y cours pas, déjà. « T'as gouté ? Ça a le gout de quoi ? » Je sais pas pourquoi, j'suis sûre que ça a un gout de médicament. Et puis paf, Antwon se tire. « EH MAIS ! », je lâche. Sans finir ma phrase, parce que je sais qu'il m'écoute pas. De toutes façons, je sais qu'il sait que j'aurai dit qu'il me casse les couilles et que j'ai envie qu'il reste avec moi parce que ça fait presque un an qu'on s'est pas vu. Il me casse les couilles sérieux. Non, j'en ai pas. Oui, j'aimerai presque en avoir. Non, pas pour mes les casser. On s'en fiche, merde ! Oh, Cupidon prend la parole, alors j'me tais, j'écoute, je détache mon attention d'India. Je lâche un soupire en sachant que je suis avec mon frère, par contre j'suis nettement moins contente parce que j'perds ma nouvelle copine. « Aaaaah non, tu t'en vas pas chez les jeunes... » je lâche, avec un soupire. « C'est horrible ce truc ! T'étais ma copine, j't'aimais bien. Merde quoi. » Que de déception. Bon, le mec avec qui j'suis en couple est che les autres, mais ça j'm'en ficherai presque du coup.

Elle avait conscience qu'elle pouvait énerver, mais autant que ça ? Si fort qu'on touche à ses cheveux ? C'était abusé, tout de même. Il fallait quand même dire que c'était de sa faute.. c'était lui qui avait commencé. Toute gentille qu'elle était, elle était venue lui donner une coupe de champagne et une pomme d'amour, et il avait juste trouvé une remarque désobligeante à sortir. Bien, très bien, c'était pourquoi elle venait de lui balancer du champagne en plein dans les yeux. Après coup, elle espérait l'avoir rendu aveugle, tiens. C'était pas si grave au fond. Après lui avoir gentiment foutu son genou dans ses parties intimes, ils se faisaient tout d'un coup rappelés à l'ordre par Cupidon. Cupidon, qui allait les frapper.. et puis quoi encore ? On va quand même pas abuser, hein, elle avait eu assez d'histoires pour la soirée. Les larmes qui coulaient toujours, elle se fit rejoindre par un garçon, plutôt beau gosse, accompagné de serviettes. Il lui en tendit deux. Elle lui sourit. « Merci c'est gentil. » elle essuya ses larmes tout de suite. Pour les cheveux, elle attendrait un peu, de toutes façons c'était déjà collant donc bon. « Je pense que oui, c'est gentil de t'en inquiéter. Je vais m'en remettre » qu'elle dit en souriant. Ce n'était pas si grave pour tous les mondes mais elle pensait que le monde s'était écroulé sur elle, là. Ses cheveux, sa vie. Et encore, heureusement qu'elle ne lui avait pas dit que son cul avait été refait, sinon il s'y serait attaqué. Cupidon intervenait ensuite, une histoire d'équipe, de lieux, chateau séparé en deux. Elle n'était pas partenaire avec l'autre abruti. « Ah bah enfin une bonne nouvelle » dieu merci.

J'ai pas ressenti le besoin de feindre la surprise en apprenant ma sélection. Et pourtant j'me suis jamais dit que j'allais forcément être pris, hein. Mais j'sais pas, faut croire que j'étais quand même un minimum confiant. Bon on s'en fout, j'ai été sélectionné et c'est bien ça, le principal. Je sais pas trop quoi penser de la fille avec laquelle j'suis entré par contre. Physiquement j'aurais pas grand chose à lui reprocher, mais je la sens pas cette nana. J'crois qu'on a simplement pas le feeling elle et moi. Et d'ailleurs elle me le prouve, tenez, notamment lorsque je lui fais savoir que ce serait sympa de sa part de m'apporter de quoi bouffer. J'y ai mis les formes, tout ça, alors j'comprends vraiment pas pourquoi elle réagit de cette façon. Elle me propose d'avaler ma salive, et j'suis désolé mais ça en fait rien de plus qu'une connasse à mes yeux. Parce que moi, je voulais juste me remplir un peu la panse. Et elle, même pas elle prévoie un seul instant de se bouger pour m'apporter ça ? Mais on peut rien lui demander en fait, à cette meuf. Okay j'ai compris, j'peux crever la bouche ouverte quoi. « Je m'en souviendrai, va. » Autrement dit, viens donc me quémander quoi que ce soit par la suite, tu vas être bien reçue cocotte. Cupidon intervient ensuite pour nous annoncer que contre toute attente, ces histoires de binômes constitués sont bidons et qu'on va d'ailleurs se retrouver séparés en deux groupes. Les anciens et... ouais non j'm'en fous, je retiens juste que je fais partie de ce groupe-là et que ma si serviable partenaire, se retrouve dans l'autre. Voilà qui me donnerait presque le sourire. « Ma vie est finie. J'vais me pendre, je reviens. » Non en fait si c'était mon genre, j'effectuerais bien une ou deux cabrioles sur place. Parce que la nénette, là, j'suis bien content de ne pas avoir à me la coltiner la semaine à venir. Faut se rendre à l'évidence, ça l'aurait pas du tout fait. « Je sais que je vais atrocement te manquer, mais que veux-tu, Cupidon est impitoyable. » Tu parles, le mec c'est un roi, il m'a débarrassé d'une sacrée casse-couilles si vous voulez mon avis. J'suis pas certain d'assimiler toutes les informations qui nous sont données. Mais j'fais l'effort d'écouter, c'est déjà pas mal.

La raison de leur rupture était tellement banale (et prévisible) que c'en n'était presque risible en y repensant. - J'en suis ravi pour vous deux. Mais bien sûre. Il n'en gardait pas moins le sourire, malgré cette pernicieuse infidélité dont elle a fait preuve lorsqu'ils étaient en couple. Il était parvenu à passer outre, s'estimant qu'il valait mieux que cela. Il ne s'abaisserait jamais à cela. Pour la simple et bonne raison qu'il avait des principes auxquelles il dérogeait rarement. Tout portait à croire qu'il jouait les victimes. Ce n'était plus qu'un mauvais souvenir qu'il lui avait laissé un goût amer, sa fierté ayant pris un sacré coup. Maintenant, c'était l'histoire ancienne. Si elle croyait avoir touché un point sensible, elle se trompait. Il rit légèrement à sa remarque. - Ce qui nous distingue, vois-tu, c'est que moi, je n'ai pas couché pour réussir. Et ma libido se porte très bien, si tu veux tout savoir. D'ailleurs, je te remercie de m'avoir ouvert les yeux. Et encore, il était resté poli dans ses propos. Il n'en était que plus amère. Vint alors la lassitude, résultant d'années de disputes saisissantes. Il se rendit compte que leur relation n'avait jamais été réellement idyllique. - J'ai commis l'erreur de t'avoir fait confiance. Maintenant, tout ce que je veux c'est que tu disparaisse de ma vue. Je ne veux plus te voir, ni te parler, compris ? J'en ai fini avec toi. Le pire dans tout ça, c'est qu'il l'aimait à en crever. Il n'éprouvait que de la haine à son égard. Et il comptait bien lui faire comprendre. Elle était en train de jubiler de cette situation. Il ne trouvait pas cela drôle. Il restait de marbre face à ses provocations. Il préférait se retirer, lui tournant volontairement le dos. La discussion était terminée. Il s'approcha du buffet et soupira, excédé. Il dénoua légèrement sa cravate. Il entendit une voix familière. Il tourna la tête vers sa voisine qui n'était qu'autre que Freddie. Un sourire amusé naquit sur les lèvres, suite à l'observation de celle-ci. - Vous avez bien raison. Je me demande ce qu'ils ont mis dans leur champagne pour qu'ils soient tous aussi éméchés, ce soir. La concurrence en devenait d'autant plus féroce entre les candidats. Il ne serait pas surprenant qu'un d'eux puisse faire dans la concurrence déloyale. - J'en aurai bien besoin pour me détendre un peu., qu'il souffla, virant ses yeux sur une flûte de champagne qui lui faisait envie. Il prit alors son courage à deux mains et se saisit d'un verre. - Je me lance. Il en but une gorgée, il savoura l'arôme sur son palais. Il grimaça. Pas terrible. Tant pis. Valait mieux cela que rien du tout, pensa-t-il. - Il est mauvais, mais je ne décèle aucune trace de substance illicite. Ce n'était pas un expert en drogues, loin de là. C'était simplement pour faire la conversation. A présent, il était plus détendu. Plus disposé à se montrer sous son meilleur jour. Il prit un verre qu'il tendit à la brune. - Voilà pour vous. Santé ! Ils trinquèrent, leurs verres s'entrechoquant.

Inès me rend mon sourire, ce que je considère comme une chance – les siens ont l’air encore plus rares que les miens. Elle a le type andalous du sud, dénote totalement à côté de moi et mon allure de l’Est, et je nous trouve étrangement bien assortis. Il faut dire que nos tenues aident à la chose : on dirait presque qu’on s’est concertés avant de les choisir. J’observe un instant le rouge de ses lèvres charnues tandis qu’elle passe une main autour de mon bras, comme pour se laisser guider jusqu’au bar. Bien vu Inès, je ne suis pas friand des femmes qui courent en haletant pour être les premières arrivées au débit de boissons. Sa docilité me charme, elle me détend sans s’en rendre compte, mais en entendant hurler une candidate dans mon dos (cri qui me glace les tympans), moi, j’en suis pleinement conscient. Inès nous arrête alors que nous tournons momentanément le dos à la foule agglutinée là pour s’adresser au type qu’elle observait avant mon arrivée. Grossière erreur de ma part : dans ma hâte de satisfaire ma partenaire esseulée, j’en avais oublié le garçon. La solidarité (clairement inattendue, il faut l’avouer) de ma partenaire est une surprise qui me séduit autant que son décolleté – imaginez un peu. Je jette un regard avenant au garçon qu’Inès attrape par la main pour l’entrainer à notre suite. Moins bien qu’un sourire, mais toujours mieux que de l’ignorer. Je ne peux pas m’occuper de deux personnes à la fois, et, honnêtement, mon choix est déjà fait. Inès m’arrache un nouveau sourire devant les bouteilles multicolores qui s’alignent devant nous. Avec douceur, je retire sa main de mon bras, la serre un instant, non pas en signe d’affection mais pour lui signaler que je ne la sépare pas de moi sans y être absolument obligé (lui servir de l’alcool tout en la tenant contre moi, honnêtement ?...), et prépare un cocktail que j’affectionne particulièrement : la dame de cœur (fraise, rhum blanc, sirop d’épices et pierrier). L’avantage de cette émission ? Tout, absolument tout ce qui est possible d’exister a été mis en œuvre pour nous servir. Y compris le rare et délicat sirop d’épices. J’aime cette émission. Je verse adroitement le mélange dans un verre à pied contenant un fond de glace pilée et y glisse une paille avant de le lui tendre en me penchant légèrement (malgré ses talons, je reste le plus grand). « Il faudra bien plus qu’un simple breuvage à la sublime Inès pour m’absoudre d’un tel affront, mais espérons que c’est un bon début dans la voie du pardon », je murmure dans un sourire sans la quitter des yeux. Inès vient à peine de porter la coupe à ses lèvres que Cupidon nous annonce notre prochaine séparation. J’apprends que je ne suis pas envoyé dans le même « camp » que la divine, et, si je lis du coin de l’œil la déception sur ses traits, je m’abstiens par galanterie de la regarder pour ne pas la mettre mal à l’aise. Après quelques secondes, je repose mes yeux sur elle et soupire brièvement. « Trop belle pour n’être pas éphémère. J’aurais été rustre de ne pas m’en douter », j’ajoute avec un sourire. Ce qu’il me reste d’Inès à partir de maintenant ? Une image muette. Je me redresse, masquant ma déception. « Je ne suis pas certain d’avoir très envie de t’observer au travers une vitre… » Le regard brillant, j’esquisse un sourire en coin. « Si tu insistes, peut-être… »

Contrairement à pas mal de personnes ici, t’es quelqu’un de naturellement gentil. Tu craches pas sur tout ce qui bouge juste pour te rendre intéressant, tu passes pas ton temps à râler, t’es quelqu’un d’avenant et t’aimes rencontrer des nouvelles personnes, apprendre à les connaitre et t’en faire des amis. Pour le coup, t’as été spectateur de l’embrouille, mais tu prends pas parti. Déjà, parce que tu ne connais aucune des deux personnes. Aussi, parce que tu ne connais pas l’histoire, tu ne sais absolument pas ce qu’il s’est passé, donc c’est inutile de choisir son camp. C’est pourquoi t’as apporté des serviettes aux deux. Bon, c’est sûr, la nana est canon, et tu ne peux pas t’empêcher d’aller voir comment elle va, et t’inquiéter quand tu vois des larmes sur son visage. Larmes qu’elle essuie directement à l’aide d’une des serviettes que tu lui as donné. Elle finit par te remercier, et tu réponds avec un sourire, avant que Cupidon ne prenne la parole. Instinctivement, tu jettes un œil vers Lulu-Belle et India. Si par chance, tu gardais ta sœur à tes côtés après la séparation, ce n’était pas le cas pour ta partenaire, qui se retrouverait dans l’autre aile. Bon, encore, elle est pas avec la harpie de tout à l’heure, c’est toi qui va te la coltiner. Tu reposes ton regard sur la candidate à tes côtés, et reprends la parole. « Tu veux pas aller nettoyer ça ? », demandes-tu en montrant les cheveux de la blonde, assez amochés à cause de la pomme d’amour qui avait été écrasé dans sa crinière.

Il a horreur des surnoms, surtout venant de personnes qu’il connaît à peine. En réalité cette Zoey il ne la connaît pas du tout, ce n’est pas parce qu’ils sont rentrés ensemble et qu’ils sont censés être partenaires, qu’elle peut se permettre ça. Il ne se sent pas obligé de l’apprécier non plus, il a toujours été très attaché à sa liberté, et il n’aime pas qu’on lui dicte sa conduite. Sous prétexte qu’ils sont partenaires il ne va pas se forcer à l’apprécier et à lui passer tous ses petits caprices. Il ne s’est pas encore fait un avis définitif sur la jeune femme, mais il est clair qu’avec lui elle ne part pas sur de bonnes bases. « Je ne me sens obligé d’apprécier personne. » Clairement, non. Et rien ne va l’y forcer. Et il en est de même pour boire, il n’a jamais abusé de l’alcool, c’est un homme raisonnable, il a appris à l’être avec le temps. Il n’a pas besoin de boire pour exister ou pour oublier ses problèmes. Il vrille son regard sur la brune lorsqu’elle lui demande quel genre de partenaire il aurait souhaité. « Quelqu’un de calme et qui ne se met pas trop en avant. » En gros, en très gros, il est très exigeant. Il lui épargnera les détails, il est concis, préfère aller à l’essentiel. Et Cupidon vient faire une annonce qui change tout. Quelque part il s’en voit soulagé. « Oui c’est mieux comme ça. » Elle a raison après tout, elle et lui visiblement ils n’ont rien en commun. Il ne sait pas s’il aurait pu supporter de partager son lit avec une personne comme elle, il espère simplement que la prochaine ne sera pas pire.

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