Si elle n’a pas voulu paraitre trop inconvenante, son sourire se fait pourtant plus appuyé lorsqu’elle examine sa tenue. Inès est superficielle, c’est un défaut proéminent de sa personnalité qu’elle considère pour autant comme une sorte d’atout. Elle considère la mode comme un art délicat et est plus que ravie de constater que Celse est plus que charmant dans son costume. Elle doutait que ce soit son choix mais au moins avait-il accepté de le porter, c’était déjà plus que certaines personnes ici présentes. Tant bien que mal, Inès essayait d’occulter leurs camarades pour se consacrer entièrement à son partenaire qui les conduisit jusqu’au bar. Et le grand brun peu bavard, évidemment. Si elle l’avait trainé jusqu’ici, elle en oublia pourtant vite sa présence, toute concentrée qu’elle était à observer Celse lui préparait son cocktail. Loin d’être féministe, elle se rapprochait bien plus du côté conservateur, proche des valeurs un peu plus anciennes de la société. Cela combiné au fait qu’elle avait simplement l’habitude de se faire servir faisait de Celse le partenaire idéal. Un sourire effleura ses lèvres lorsqu’il finit par lui tendre son verre. Une dame de cœur. Ce n’était pas son favori mais il avait son approbation. Sa petite taille l’oblige à lever les yeux, ainsi que le menton pour observer son camarade mais c’est une chose à laquelle elle est déjà accoutumée. Prendre quelqu’un haut tout en mesurant une vingtaine de centimètres de moins nécessite pas mal d’entrainement. Son regard ne portait aucun jugement, si ce n’est positif sur Celse pour autant. Aucun mot grossier, compliment sur compliment, cet homme était un ange descendu du ciel. « Un très bon début » qu’elle lui répond finalement. La première gorgée de son cocktail est bien aigre puisqu’elle apprend que les couples ne sont pas définitifs et que la maison sera coupée en deux. Au moins, ce n’est pas définitif. Étonnamment, savoir que sa déception est partagée lui remonte quelque peu le moral. Même si cette dernière se veut un brin exagérée. L’audace de Celse lui tire un sourire. « Je n’ai encore jamais partagé un diner à travers une vitre. » Invitation à peine voilée. Ses yeux pétillants se rivent au sien alors qu’elle porte de nouveau son lèvre à ses lèvres. Dans l’expectative d’une réponse, positive à n’en point douter, elle admet finalement. « Délicieux. » Et il l’était. Le cockail.

Honnêtement je ne suis peut être pas la plus sociable du groupe, parce que je ne vais pas forcément vers les gens comme ça mais bon. Je ne suis pas contre les nouvelles rencontres bien au contraire, en plus si elle est aussi adorable que son frère ça ne peut qu'être bénéfique. En plus c'est vrai qu'elle est plus jolie que l'autre demoiselle. « HAAAAAAAAAAAN, C'EST TROP MIGNOOOON ! » Je fais un pas en arrière mais ce n'est pas contre elle, j'ai juste peur qu'elle me prenne dans ses bras. Je n'aime pas du tout ça. Enfin c'est une fille donc ça pourrait aller mais non. Enfin je lui souris parce que sa bouille est trop chou quand même. Je veux lui offrir un verre pour pas qu'elle croit que j'ai peur d'elle ou que je suis bizarre. Je le suis mais bon. « Mais ouais, un verre de truc rose, c'est pas de refus. » Super, j'en attrape un. Et j'en attrape un autre pour moi au passage parce que j'en ai pas bu et que c'est la moindre des choses de l'accompagner même si je risque d'être pompette si je continue dans cette voie. « T'as gouté ? Ça a le gout de quoi ? » Je fais une grimace parce que malheureusement non. Je secoue la tête et fais la moue, une moue désolée comme si la phase du monde en dépendait. Alors que non. « Non je me suis cantonnée au champagne, je crois que je ne suis pas assez courageuse mais j'vais t'accompagner on bravera le danger ensemble.   » J'espère que ce n'est pas trop fort en tout cas. Et que ce n'est pas un colorant qui a du goût. Au pire tant pis je le reposerais plus loin ni vu ni connu. Antwon disparaît et je me sens tout à coup gênée. J'espère que je ne l'ai pas fait fuir, s'il voulait passer du temps avec sa soeur. Et je le vois partir en direction d'une candidate qui a une pomme d'amour dans les cheveux, oh mon dieu, la pire horreur du monde. La pauvre, je crois que j'en pleurerais aussi. Cupidon intervient et ça sent la fin. Et en fait ça ne me plait pas du tout cette séparation parce que les deux seules personnes que je connaissais elles ne sont pas dans mon groupe. C'est un peu horrible et du coup Antwon n'est pas réellement mon partenaire. Zut, l'idée me plaisait bien c'est nul. « Aaaaah non, tu t'en vas pas chez les jeunes... C'est horrible ce truc ! T'étais ma copine, j't'aimais bien. Merde quoi. » Je suis rassurée de voir qu'elle est aussi triste que moi. J'avoue que j'aimerais bien faire l'école buissonnière et aller avec eux. « J'ai pas envie de partir, moi aussi je t'aimais bien, mais bon si on est copine on le sera encore la semaine prochaine, on ne s'oublie pas hein ?   » Je dis ça comme si on allait être séparés toute une vie, alors que non, mais bon c'est importants les liens qui se créent, enfin je trouve, on est là pour ça. Enfin je suis là pour ça. Bref. « Tu crois que je doive partir maintenant ? Je ne sais même pas avec qui je suis.   » Je crois que j'dois avoir l'air d'un lapin pris dans les phares de voiture. C'est idiot.

Il n'y avait pas à dire, à cet instant précis Freddie savait qu'elle aurait tout à gagner à s'accompagner de quelqu'un qu'elle avait déjà eu la chance de côtoyer - quoi que ce soit finalement vite dit - par le passé. Parce qu'autant Libby lui paraissait agréable, autant elle avait comme l'impression qu'ils feraient vite le tour tous les deux, du moins pour ce soir, et il est vrai qu'elle n'avait pas particulièrement envie d'en venir à se balancer quelques autres banalités qu'ils gagneraient à garder pour eux. Ainsi donc, elle n'attendit pas d'apercevoir une autre bouille que celle d'Orson pour s'en approcher, estimant que puisqu'ils étaient entrain de discuter au moment où le jeune homme avait été sélectionné et avait du quitter le plateau, il n'y aurait rien d'absurde à ce qu'elle recherche à nouveau sa compagnie, pouvant à présent être certaine qu'ils ne seraient pas séparés avant un petit moment. Et quelle meilleure entrée en matière qu'une référence à la discussion qu'ils avaient partagé durant les castings, hm ? A la fois où Orson l'avait prévenue qu'un type avait versé des laxatifs dans le jus d'orange, lui ayant ainsi sauvé la mise. Oui, autant elle n'avait pas trouvé ça tout à fait tordant sur le moment, autant aujourd'hui elle se plaisait à le mentionner avec le sourire. Enfin, avec ce qui chez Freddie s'apparentait généralement à un sourire, à savoir une moindre esquisse. « Après réflexion, je ne suis pas certaine que le champagne y soit pour grand chose. Certains étaient probablement dans cet état avant de passer cette porte, et c'est sans doute le plus dramatique dans l'histoire. » Mais ça les regardait, hein, s'ils avaient envie de se faire remarquer. Elle, elle préférait la jouer soft, ne rien changer à son naturel et les observer en faire des caisses en se retenant de commenter ce navrant spectacle. Orson parlait de se détendre, et elle vit sans mal qu'il était justement tenté par le champagne. Bien. Mais risqué, peut être. Néanmoins il se saisit d'une coupe et commença à boire. Son commentaire amusa l'anglaise. « Vraiment ? Mais vous savez, je ne pensais pas à une quelconque drogue, moi, mais plutôt à un soupçon d'arsenic. Je me dis que tant qu'à éliminer la concurrence, autant le faire à fond, hein. » Oui, bon, c'était surtout qu'elle avait été confrontée à quelques cas d'empoisonnements par le passé, et qu'elle savait l'arsenic très prisé dans ces cas-là. Il lui tendit alors une coupe, et ils trinquèrent ensemble. « Santé » qu'elle approuva, hésitant à tremper ses lèvres avant de se raviser. « Je vais attendre un petit peu avant de boire. Imaginez que vos yeux se révulsent et que vous soyez soudainement pris de convulsions. Autant tenter de sauver celle qui peut l'être, non ? » C'est que deux morts, ça ferait peut être beaucoup pour un soir. Alors bien sûr, il n'y avait peut être rien dans ce champagne, mais pour une fois qu'elle faisait de l'humour ...

Lissant du bout des doigts la robe qu'on m'avait contrainte à enfiler, j'écoute distraitement les candidats qui pépiaient gaiement tout autour de moi, n'attrapant à la volée que quelques expressions par-ci par-là sans parvenir à reconstruire entièrement leur discours – je n'y prêtais pas suffisamment attention, et mon oreille n'était pas encore assez habituée aux différents accents pour tout comprendre instinctivement et sans le moindre effort. J'imagine que j'ai besoin de garder un peu de réserve, le temps de m'adapter à cette nouvelle situation. Pendant ce temps, je concentre mon attention sur le déroulement de l'émission, m'évertuant à écouter bien sagement tout ce que les différents présentateurs ont à nous expliquer (j'ai toujours été une élève modèle, ce n'est pas maintenant que cela va changer). Le temps passe, la soirée finit par toucher à sa fin, et mon nom n'a pas encore été prononcé. Vais-je rentrée bredouille ? Une amorce de mimique boudeuse se dessine sur mon visage à cette pensée, mais je la réprime vite-fait. Et enfin, victoire, la douce sonorité des trois syllabes de mon prénom parvienne à mes oreilles, et c'est avec un sourire enchanté que je quitte le plateau. Un jeune homme s'approche de moi et me guide alors jusqu'à un sas et, docile, je me laisse faire. D'ordinaire, je ne supporte pas m'en remettre aux autres de cette façon, mais bon, ce sont les règles du jeu, pas vrai ?

On me présente enfin mon partenaire, auquel j'adresse un sourire aimable avant de reporter mon attention sur l'entrée du château. Clairement, je ne regrette pas de m'être portée volontaire pour cette aventure ; le cadre est vraiment parfait. Nous pénétrons alors dans le hall et mon regard est aussitôt réquisitionné de toutes parts par la décoration splendide quoiqu'un tantinet tape-à-l'œil. Mon partenaire et moi avons à peine le temps de nous mettre dans l'ambiance que déjà Cupidon intervient, nous faisant part d'une annonce pour le moins particulière. Je porte alors mon regard sur Tiago, un léger sourire contrit au visage ; nous ne serons pas restés partenaires bien longtemps.

Bon, peut être que j'devrais plus sourire, ou moins faire de blagues vaseuse, j'sais pas. Mon but n'est pas de traumatiser les jeunes femmes qui me semblent sympathiques, je réserve ce privilège aux autres plutôt. « Un de mes nombreux talents. » Oh ah oui ? Ça pourrait m'intéresser ça. « T'avance pas trop je risquerais d'être déçu si c'est pas vrai. » Et hop un semblant de sourire pour détendre l'atmosphère j'ai bien compris que ça passait mieux et puis j'peux faire des efforts, j'suis un peu là pour ça en plus. Non mais c'est bien on équilibrés tous les deux. Elle sourit énormément et moi pas du tout, j'crois que c'est pour ça que l'angelot nous a foutu ensemble, ou parce qu'on forme un beau couple. Quoi que non vu que j'apprends que ma partenaire est fiancée, ouais cool. Enfin moi je m'en fous j'suis marié à la base. Ouais enfin c'est juste de la théorie ça. Enfin peu importe. « De toute façon je dors toujours avec un tazer sous mon oreiller. » Bah là je ris mais franchement quoi. Je recule un peu. « Promis je te toucherais pas ça défonce ce truc. » J'en garde des mauvais souvenirs de ces trucs de merde. Ouais hein, on s'éclatait bien avec les potes agent de sécurité quand même, on est surtout vachement cons. Ouais ça aussi. « T'as été ordonné prêtre ? » Je baisse les yeux vers ma tenue c'est vrai que bon j'ai une gueule de premier de la classe là dedans mais bon, c'est pas trop moi alors bon. « Moi ? Euh non. » Je n'en dirais pas plus, en ce qui concerne le verre. « T'as de la chance je suis assez bien élevé pour deux. » J'ouvre la bouche, oh, on va se calmer, j'suis bien élevé. Euh non en fait j'suis pas bien élevé. Je hausse les épaules du coup. En plus elle s'éclipse pour revenir avec deux coupes de champagnes. « A la fin de ton abstinence. » Je souris, mais bon j'ai pas le temps de répondre parce que Cupidon prend la parole et finalement je vais être séparé de la Nicola alors l'abstinence c'est encore pour un moment, puisqu'elle est fiancée et que j'ai peur du tazer. « Je suppose que je ne suis plus à quelques semaines près.. » Enfin bon je ne suis pas venu pour me taper la première venue, enfin pas qu'elle soit la première venue mais voilà quoi. J'suis pas un quetard. « Pas trop déçu hein ? Sinon je tente de soudoyer quelqu'un pour me faire passer de l'autre coté. » Moi ? Non. Pourquoi. Non non je ne suis pas déçu. « Non je prends ça pour un signe du destin, du coup on va quand même pouvoir ensemble c'est super tout ça. » Je ne sais pas si elle est aussi ravie que moi mais bon, enfin tout ce que je retiens c'est qu'on est pas réellement partenaires, ça c'est chiant.