Le prime est commencé depuis un bout de temps, et comme c’est mon job, je dois faire des minis interviews avec certains candidats. Sydney y va donc de sa chronique, et à la suite d’une intervention de Cupidon, c’est à mon tour de parler. Je replace ma cravate et me lance. « C’est le temps de poser quelques questions à nos chers candidats et je commence avec... Emmeline ! » Un sourire, je pose mon regard sur la demoiselle. « Emmeline, jolie rousse, tu es à l’honneur cette semaine dans la chronique de Sydney ! Que se passe-t-il ? En revoyant les images, est-ce que tu aurais agit de la même façon avec Myles ? »

Evidemment, c’était une façon comme une autre de lancer la conversation. Peut-être aurait-il pu se contenter tout simplement de lui demander s’il pouvait se joindre à elle. Ca aurait été sûrement plus simple. Mais non. Il eut fallu qu’il aille de sa petite réplique taquine. Il faisait référence à un prime passé ensemble, il y a de cela… deux semaines. Deux semaines, oui. C’était le bon temps avant. Elle lui expliqua alors qu’elle n’avait besoin de rien. Emilien se contenta alors d’un hochement de tête. D’accord, elle n’avait besoin de rien. Et il n’avait pas besoin de s’inquiéter. D’accord. Alors qu’il s’apprêtait à reprendre la conversation, quelques images sur l’écran attirèrent son attention. Chut. Silence. La fameuse rubrique. « On a vu… ». Il n’avait pas vu lui, il se contentait juste d’écouter les récits de la chroniqueuse. Récit souvent erroné. Les premières images montrèrent Emmeline avec Myles… d’accord. Les commentaires qui accompagnaient les images n’étaient peu flatteurs pour la partenaire du jeune suisse. Emmeline, agissant de façon désespérée. Il lui lança un bref regard, reportant son attention sur l’écran. Des images de Mado et lui… elle lui hurlait dessus, apparemment. Enfin, il ne l’avait vraiment entendu hurler, lui. Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien raconter comme bêtises, vraiment. Le jeune suisse secoua doucement la tête. Alors qu’un petit passage d’Ezra et lui passa à l’écran. Un petit sourire se dessina alors sur ses lèvres. Un petit sourire un brin naïf. Emmeline le fit descendre de son petit nuage, décrétant alors qu’elle allait chercher à boire. Voulait-il quelque-chose en particulier ? « Non… pas vraiment, prends ce que tu veux ! ». Tant que ce n’était pas de l’alcool fort, trop fort pour son frêle corps. Il lui adressa un sourire, tant dit qu’elle partit alors à boire. Lorsqu’elle revint, c’était sans compter sur William qui vint alors lui poser une question.

Mes notes longuement réfléchies et transmises à la production pour en faire une moyenne avec celles des autres candidats je revenais m’installer sur l’un des canapés, tout le monde était déjà occupé à parler avec d’autres personnes, c’était souvent comme ça et le contraire aurait été moins normal je pense mais je me sentais abandonnée, je ne voulais pas aller à nouveau vers Myles qui semblait bien occupé avec Everleigh, Harlow et Cameron. Bob n’était pas présent, surement malade ou peut-être tout simplement en retard, la même chose pour Israel et Mickey était déjà occupé, nous ne nous étions de toute manière pas vraiment adressé la parole dernièrement, il m’avait plutôt mal parlé lors de la soirée Mariage et je ne comptais donc pas faire le premier pas ce soir, à moins que je décide soudainement d’être mature et de passer outre. Je repérais Mado qui était avec Fitz, pourquoi ne pas aller vers eux ? Deux candidats avec qui je m’entendais plutôt bien, que demander de mieux ? Approchant tranquillement je leur adressais un petit sourire. « Hey les amis, vous allez bien ? Je ne dérange pas ? »

« J’apprécie l’attention » Oui je sais, je suis trop bonne, la meilleure partenaire du monde. Qu'il ne le dise pas, je le sais déjà. Et là Cameron qui se ramène et qui en rajoute une couche. « Arrête, ne lui brise pas ses rêves ! » Je le regarde en haussant les épaules. « Oh t'en fais pas, il s'en remettra. » Et je les regarde, ils sont mignons tous les deux. C'est fou que je suis entrain de me faire cette réflexion, je préfère encore tourner la tête et m'inquiéter de Mason et de son cas. C'est bien plus intéressant. D'ailleurs, ça le fait sourire ce surnom. Non mais ça va, Myles ne dit rien. C'est plutôt affectif et pas franchement à prendre au pieds de la lettre. « C’est vrai tu trouves que je suis pâle ? Je vais mourir ? J’ai de la fièvre ? » Il est chou. « Mais non, ça doit être la fatigue c'est tout. » Non mais j'espère bien qu'il ne va pas mourir, manquerait plus que ça. Ca a beau ne pas être mon fils, mon frère ou je ne sais quoi et bien ça m'importe quand même. « Vous êtes mieux de tous me donner vingt sur vingt ! » C'est Harlow parce qu'on doit noter les autres. Je lui montre ma feuille, enfin je ne me cache pas comme mon cher partenaire, on se croirait à l'école. Il est drôle. Elle peut voir ce que j'ai inscrit comme note pour elle. Mais bon, c'est un peu ma fille hein. J'ai fini, je rends la feuille et là c'est le drame. Sydney. Emmeline, Myles. Quelle allumeuse celle là. Je lui avais dit que j'avais vu clair dans son jeu et même si je plaisantais, bah là hein. Je m'en fous hein mais bon. « Tombeur ! » J'adresse un sourire à Myles. La suite, hum, je m'en fous un peu. Juste que Mason n'a pas été super cool avec Harlow, mais bon de toute façon Myles se charge de le sermonner je n'ai rien à dire, je ne suis pas sa mère, néanmoins je le regarde quand même un peu triste. Et puis là, Harlow plaisante. « Tu vois Myles, on vient de prouver à tout le monde qu’on était capable de ne pas se toucher ! » Oui bon hein, ça va. Je préfère autant ne plus voir d'images de ce genre de ma fille. « J'aime autant ce qui est suggéré. » Je fais référence à elle et Cameron, beaucoup plus calme qu'avant. Et bon évidemment mon moment dans la piscine est diffusé. Instantanément j'ai tendance à m'appuyer contre Myles. Parce que j'ai pas franchement envie de voir ça. Je n'ai même pas le courage de croiser le regard de Fitz qui est avec Mado. Bon, elle devrait être rassurée là non ? Mais non, j'entends ses commentaire. « Je suis désolée que ça tourne comme ça, et crois-moi je n'ai pas la moindre envie d'en rajouter, mais là elle se fout de la gueule du monde. » Je soupire. Putain que j'ai envie de lui dire de se la fermer. Non mais vraiment mais ce n'est pas ce qui me choque le plus. Ce qui me choque vient de la personne à mes côtés. Myles. « Sérieusement vous en avez pas marre ? Vous êtes relou sérieux. Je croyais que s’en était fini des tergiversations et que tout était clair ? » Je sens mon coeur battre la chamade. Il a pas osé ? Non mais franchement ? Pas lui ? J'suis entrain de rêver. « Mais qu'est-ce que tu fous Myles ? Ouais c'est clair, c'est très clair alors merde, j'en rajoute pas » Non mais pourquoi il me fait chier avec ça ? Si Mason n'était pas à côté j'crois que j'en aurais ajouté quelque chose d'autre, il a de la chance. Je ne suis pas en colère, je suis juste blasée en fait. « S'il te plait, pas toi.. » Je soupire avant de me caler contre le canapé. Enfin Mado qui offre à Fitz un accès à la chambre. elle devrait être moins frustrée pour le coup. Je suis seconde au top et j'en ai rien à foutre à vrai dire.

« Merci Emmeline d’avoir plus ou moins répondu à ma question haha ! Et sinon, j’aimerais maintenant poser une question à... Mickey ! J’ai cru comprendre qu’il se passait peut-être quelque chose avec Emmeline justement ! Parles nous donc de votre relation ! Et est-ce les images d’elle et de Myles te dérangent ? »

Je m’ennuie, qu’est-ce que je m’ennuie, et puis je suis fatigué. Beaucoup trop fatigué, si j’avais su j’aurais pris mon oreiller avec moi, et mon doudou aussi. Je finirai peut-être par m’endormir sur Myles, de toute manière il aura le droit de rien dire, il me doit bien ça. « T’as qu’à dormir la nuit » Il croit quoi lui que je dors pas peut-être ? Je dors juste moins bien depuis que Peyton est parti, je m’étais habitué à dormir avec lui et ça me fait bizarre de dormir tout seul, j’aime pas tellement finalement. « Je dors mais c’est plus difficile maintenant sans Peyton. » Et je lui ai déjà dit en plus, alors je comprends pas pourquoi il m’a dit une telle chose. C’est n’importe quoi. Comme cette histoire de notes d’ailleurs, j’espère que Myles va me mettre une bonne note en tout cas, parce que je la sens pas du tout cette histoire, ça commence à me faire stresser, et j’arrive plus à penser correctement. Et pour en rajouter voilà qu’ils me montrent en train de pousser Harlow dans la piscine. Je sais bien que je vais me faire gronder, je le sens. « Tu me feras le plaisir de t’excuser auprès d’Harlow » Je baisse la tête, j’aime pas quand il me fâche, surtout qu’il dit pas ça très gentiment. « Oui Papa. » Cette fois-ci je l’ai fait exprès de l’appeler comme ça parce que j’aime pas quand il me gronde. Pfff j’ai pas envie de m’excuser, mais bon sinon il va s’énerver. Et puis je crois qu’Everleigh aime pas trop non plus. Alors je me tourne vers Harlow qui est pas très loin de moi pour lui parler. « Je suis désolé Harlow, j’aurais pas dû te pousser dans la piscine. » je dis, tête baissée. Ouais voilà c’est tout, et puis après ya Myles et Everleigh qui font des histoires pour je sais pas trop quoi, j’écoute plus, je m’ennuie c’est tout. J’aurais dû amener un jeu de cartes.

Il serait malhonnête de la part de Mado de prétendre qu'elle ne s'était pas attendue à ce genre d'images. Clairement, elle s'était imaginée une discussion semblable à celle-ci, en tout cas tout aussi peu agréable. Mais c'était une chose de se l'imaginer et une autre d'y avoir officiellement droit. Car ce qu'elle voyait, ou plutôt ce qu'elle entendait ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Parce que, déjà, elle prenait conscience que ce qu'elle croyait réglé ne l'était pas, et rien que ça, c'était saoulait. Aussi, l'hypocrisie d'Everleigh la contrariait, et lui faisait même un peu de mal. Elle voulait bien croire que tout n'avait pas toujours été simple et qu'elle avait plus d'une fois été excessive dans sa façon de réagir à certaines choses, mais là, elle allait trop loin. A croire qu'Everleigh la prenait pour la seule responsable, la principale tout du moins, alors que Mado essayait depuis quelques temps de tempérer les choses. Oui, elle s'était récemment rapprochée de Fitz. Et alors ? C'est ça qui mettait la rage à Everleigh ? Elle qui donnait l'air de tant s'en foutre quand elle papillonnait du coté de chez Myles, pourtant. Alors c'était bien joli de reprocher à Fitz de ne pas agir comme il le pourrait à cause de Mado, mais grand dieu, qu'elle tente de s'interroger sur son propre comportement, parce qu'elle en devenait malhonnête. Bref, Mado était blasée, profondément. Pour autant, elle ne ferait pas de scandale. Parce qu'elle aurait pu se lever et faire comprendre à Everleigh que le mot "amie" avait perdu tout son sens pour elle à ce jour, mais ça n'était ni le lieu, ni le moment. De même, elle n'en tint pas rigueur à Fitz, estimant qu'au final, ses torts étaient bien moindres. Lui, il disait ne pas vouloir en parler. Elle comprenait, évidemment. Pour dire vrai, elle ne comptait pas non plus passer sa soirée à parler de ça. Comme si ça en valait la peine, hein. « D'accord, n'en parlons pas » souffla-t-elle. Il y avait un temps pour tout, et elle savait encore faire la part des choses, heureusement. Elle aurait besoin d'avoir une explication avec Everleigh, et de faire le point sur tout ça. Ça commençait à devenir un peu ridicule, sans doute. En tous cas, oui, elle fut assez fière de décrocher le téléphone. Peut être parce que ça lui changeait brusquement les idées. Peut être aussi parce qu'elle savait que Fitz était curieux de voir à quoi ressemblait la chambre secrète et donc que lui en donner l'accès lui fit plaisir. « Tout à fait. Je savais que ça te tenait à cœur, donc bon, je n'ai pas hésité. » Bah oui, il fallait bien qu'il voit de ses propres yeux à quel point cette chambre était "rustique", hm. « J'espère simplement que tu as un sens de l'orientation performant, ou tout du moins que les boussoles n'ont aucun secret pour toi. » Oui parce qu'Israël et elle avaient bien galéré pour la trouver, cette chambre. Et si Mado pouvait éviter d'avoir la honte une nouvelle fois, franchement, ce serait cool. Mais voilà qu'Alecia approcha. Son arrivée arracha un sourire à Mado qui, si elle ne manquait plus une occasion de la dépeindre comme la folle qu'elle était - mais c'était amical, hein - était toujours disposée à se satisfaire de sa compagnie. « Salut, toi. Me concernant, j'ai connu mieux, mais je relativise. » Et puis bon, se plaindre, elle laissait ça à d'autres, aussi. « Non, y'a pas de soucis. T'es pas trop stressée ? » Question bateau, oui, c'est vrai. Surtout qu'Alecia en avait vu d'autres, des nominations. Elle en réchapperait, espérons-le.

Mince, voilà qu'il avait lui aussi droit à sa petite question. Et s'il décidait qu'il n'avait pas envie d'y répondre, hm ? D'un autre côté il avait des choses à dire, oui, quand même. Pour une fois qu'on le laissait s'exprimer en plein prime en plus, il n'allait pas se gêner. Et bien sûr, on le questionnait sur Emmeline, eh oui, sinon ce n'était pas drôle. Bien. S’éclaircissant la voix, l'anglais prit la parole. « Notre, hum, relation est basée je pense sur la confiance mutuelle avant tout. Et puis... j'aime me confier à Emmeline, c'est une jeune femme que je sens impliquée, intéressée et qui me semble bienveillante. Je suis même certain qu'elle est tout ça. Je ne sais pas ce que vous entendez exactement par "il se passe peut-être quelque chose", en attendant je ne saurais désigner la nature exacte de nos rapports... Je sais par contre que j'ai beaucoup d'estime pour cette jeune femme, et je pense qu'elle me le rend bien. » C'était clair, ça leur allait ? Non ? Et bien tant pis. C'était bien la seule réponse à laquelle ils auraient droit sur le sujet. Quant à cette séquence montrant d'Emmeline entrain de fricoter avec Myles, que dire là-dessus, ses yeux avaient parlé pour lui quelques instants plus tôt. « Maintenant je suis déçu parce que je viens de voir, je dois bien l'avouer. Je ne la reconnais pas sur ces images, clairement, mais je ne la blâme pas non plus car elle est libre d'agir comme bon lui semble dans le nid. Alors pourquoi est-ce que cela me dérangerait ? » Rire crispé. « Allons, qui suis-je pour la juger... Elle écorche son image en agissant de la sorte mais je n'ai pas à le lui dire, elle est parfaitement capable de le saisir toute seule. » Et sur ces mots, il cessa de parler, se redressant sur son siège, et fuyant Emmeline du regard, surtout, car ne tenant pas à connaitre l'avis de la rousse sur la réponse qu'il venait de donner au chroniqueur. Au pire, il clamerait la liberté d'expression.