Ils sont déjà plusieurs quand elle fait son entrée, mais ce n’est pas pour autant qu’elle compte s’installer aux côtés d’une personne déjà présente. Non, elle préfère rester dans son coin. Pas parce qu’elle n’est pas sociable – bien qu’elle ne soit pas douée dans ce domaine, elle ne fait pas une crise d’urticaire à l’idée de côtoyer quelqu’un pendant plusieurs heures – simplement parce qu’elle préfère ne pas entamer une conversation alors qu’elle ou son partenaire de prime peut être appelé à tout moment par Cupidon. Elle aime que les choses soient terminées et si elle sait que ce ne sera pas le cas, elle préfère autant ne pas les commencer. Mylah observe, commente les tenues dans sa tête, débute un classement des personnes les mieux habillées de la soirée. Elle regrette d’être séparée du petit carnet et du stylo qui ne la quittent jamais. Elle les retrouvera bientôt, qu’elle soit prise ou non. Elle apprécie la tenue de Ranja, très classe et qui lui va parfaitement. Elle apprécie moins celle de Kiri, trop moulante et presque vulgaire. Elle continue ainsi, détaillant les vêtements de chacun, jusqu’à ce qu’elle soit tirée de sa rêverie par une voix qui s’adresse à elle. Une voix qu’elle connait un peu, pour une phrase dont elle se serait volontiers passée. Dans un premier temps, elle lève les yeux au ciel de façon théâtrale. Elle aimerait bien se tromper quant à la personne qui vient de lui adresser la parole, mais en posant les yeux sur lui, elle constate que c’est bien lui. Sayid. Et qui lui fait une remarque sur son amabilité, alors que la sienne n’est pas très développée. « Et toi tu as presque l’air symétrique. » Elle siffle entre ses dents, agacée. Ils sont déjà une dizaine, si ce n’est plus, sur ce plateau, pourquoi s’est-il senti obligé de se diriger précisément vers elle ? Elle se serait bien mieux portée s’il avait été prendre place à l’autre bout du plateau. Elle répond sur le même ton que lui, bien qu’elle soit sérieuse. Ses yeux sont mieux que l’autre soir, mais il y a toujours quelque chose qui la dérange, elle ne saurait dire quoi. Ceci dit, elle doit pouvoir le regarder dans les yeux sans se sentir agacée par ce manque d’alignement, bien qu’elle n’ait aucune raison de lui accorder la moindre attention. « Tu vas vraiment rester là ? » Elle lance, quand il daigne enfin relever les yeux. C’est le comportement qu’elle cherchait, être admirée pour sa beauté, mais ce n’est pas pour autant qu’elle voulait que ce soit lui qui l’admire. Au contraire même, pour l’impression qu’il lui a faite, plus loin elle se tient de lui, mieux elle se porte. Elle a fait écho à ses propres propos lorsqu’ils se sont croisés en pleine nuit durant leur semaine aux abysses, afin de lui faire remarquer qu’il ne s’agit pas de paroles très délicates. Du moins, elle l’avait mal pris. Elle finit par relever la tête de façon bien droite, ignorant royalement Sayid à ses côtés. C’est la seule garantie de passer un bon prime. Cupidon fait son apparition pour effectuer un rappel des différents lots de la tombola, elle qui n’était pas satisfaite de son seule indice, force de constater qu’elle aurait pu tomber sur pire.

Il était à présent l'heure de quitter les abysses. La semaine venait de passer extrêmement vite. Cette expérience avait été enrichissante. Vivre dans des tentes, dans le noir, ne pas se laver , ni même se changer, tout ça était nouveau pour Anoushka. Elle avait plutôt l'habitude de vivre dans une routine bien construite. Bibliothèque, labo, laverie, feuilletons à la télé, etc. La russe était donc plutôt soulagée à l'idée de quitter le campement. Mais heureuse d'avoir pu y survivre durant une semaine. Les premiers jours avaient été difficile, mais Anoushka savait s'habituer à toutes situations. La jeune femme arriva dans les loges, comme au tout premier jour, la boule au ventre comme la semaine dernière. Qu'allait-il lui arriver ? Allait-elle rester dans l'aventure ou la quitter ? Elle s'habilla d'une longue robe brillante dans les tons gris. Ses cheveux tombaient en cascade sur ses épaules nues. Il était maintenant temps de rejoindre le plateau en compagnie des futurs candidats du nid. En arrivant elle fut de nouveau éblouie par les lumières, elle n'arrivait pas à distinguer les visages qui se trouvaient face à elle. La blonde continua tout de même son chemin et prit place sur un fauteuil à côté d'un candidat déjà installé. Elle attendit la suite des évenements.

Devenir une pseudo star le temps de quelques heures, c’est plutôt cool. Même si je préfère que ça dure quelques mois, voire même toute une vie. Tout le monde s’occupe de moi comme s’ils avaient le prince de je ne sais quel pays riche en face d’eux. Des nanas courent dans tous les sens pour me faire essayer des fringues pendant qu’une autre me tartine le visage de poudre compacte et qu’une brunette tente de dompter ma chevelure soyeuse. Elles sont sympathiques mais semblent dépassées par les évènements. Gentiment je stoppe tous leurs faits et gestes. Sourire charmeur sur le visage j’explique que je vais me débrouiller et qu’elles peuvent aisément s’occuper de la jeune femme en pleur qui ne trouve aucune robe de créateur à sa taille. La pauvre, il faut manger moins de fast food dans ce cas-là. Je suis mauvais et ça me fait marrer un instant. Je l’imagine déjà dans une robe qui va la faire ressembler à un boudin. Elle va se taper une honte monumentale. J’ai presque de la peine. Je dis bien presque parce qu’il y a des choses bien plus grave dans la vie. Sans même m’en rendre compte je hausse les épaules et retourne à mes occupations. J’enfile un pantalon classique noir, une chemise à manches longues de couleur bleu marine de laquelle je détache le premier bouton afin d’éviter de m’étouffer. Chaussures de ministre aux pieds, j’attrape mes cheveux pour les tirer en arrière et les attacher grossièrement. J’ai ce petit côté bad boy chic que les nanas adorent. Prêt, j’emprunte un long couloir sombre. Une fois au bout, un type qui court dans tous les sens m’installe une oreillette et me fait signe d’y aller. C’est souriant et totalement décontracté que je fais mon entrée sur le plateau. Le public a les yeux rivés sur les potentiels futurs candidats qui sont tous regroupés dans un coin et que je ne tarde pas à rejoindre. Je m’installe à côté d’une demoiselle brune (AGATA) qui semble morte de trouille. Instinctivement je pose l’une de mes mains sur l’un de ses genoux. « Ils ne vont pas te manger, t’inquiète pas. » Un sourire qui se veut rassurant sur les lèvres, je pose mon regard sur elle quelques secondes avant de retirer ma main d’un geste vif de son genou. « Désolé. » Je ne veux en aucun cas l’embarrasser encore plus.

+tenue

Alors que j'attendais patiemment, une jeune femme vient s'asseoir à côté de moi. J'essayais de faire fonctionner ma mémoire, @Shay il me semble. Elle était avec Ranja dans la tente si je me souviens bien. J'étais contente de voir qu'elle vienne comme ça vers moi, alors que j'étais tellement angoissée que je pensais que ça ce voyait. « Oui c'est ça. » lui dis-je en souriant, essayant de cacher mon malêtre. Elle était très élégante, je ne pouvais pas le cacher. « Je te retourne le compliment, j'aime beaucoup ta jupe ! » Puis je reposais mon attention sur le grand écran, alors que Shay me demandait comment est-ce que je me sentais. « Hum... Difficile à dire... Je suppose que tous les autres candidats ont peur de savoir s'ils vont rentrer ou non, moi je crains plus de savoir avec qui je vais ou ne vais pas rentrer ce soir... C'est un certain stress aussi finalement... » lui dis-je en regardant mes mains entrelacées. « Et toi, comment te sens-tu ? » lui demandais-je, alors que Cupidon se faisait de nouveau entendre. Ca y est, les couples commençaient à entrer dans la maison. Cecil et Lamine avaient été sélectionnés, et j'étais contente de savoir que j'allais retrouver mon binôme de tente et mon sauveur de la cabane abandonnée dans la villa. Plus que 28 places...

J’ai cette impression que tout ce déroule à une vitesse d’escargot autour de moi. Comme si je venais à déconnecter mon corps de mon esprit, faisant abstraction de l’action qui se déroule autour de moi. Si action il y a. Le regard quasi vide le temps d’une demi seconde, je me réveille soudainement lorsqu’on accroche l’épaule. Un wake-up call pour un retour à la réalité alors que mon focus n’est que sur l’entente mon prénom. C’est que je ne prends même pas plaisir de cette seconde soirée de prime. Je regarde aussitôt la jeune femme qui se différencie de nous tous par sa peau marbrée. Je sais qu’elle se prénomme @Imma. Il est difficile de ne pas la remarquer, bien que je n’ai jamais été vers elle. Ce n’était pas l’envie qui m’avait manqué, seulement le temps, avec tout ce monde, on ne pouvait pas apprendre à connaître tous les candidats en une seule semaine, je dis. « Oh, non mais ça, t’inquiètes. » Ce n’est pas comme si elle m’avait fait mal ou quoi que se soit. Et même si cela avait été le cas, je n’aurais même pas relevé. Ce n’était tout simplement pas comme cela que je fonctionnais. J’étais impulsive, mais pas de cette façon. « Imma, c’est ça? » J’espère ne pas me mettre les pieds dans les plats. « T’as robe est vraiment jolie. » j’ajoute, pour la mettre en confiance, mais aussi parce que c’est la vérité. D’ailleurs… « Tu es très jolie. » Je devais le lui dire. C’est la première chose que j’ai pensé lorsque mes yeux se sont posés sur elle. J’accompagne mes paroles d’un sourire alors qu’on nous annonce les premiers candidats de cette édition. « Tu stresses? » Je crois qu’elle ne devrait pas. Je suis persuadée qu’elle sera sélectionnée.

Les lumières, le public, la chaleur, tout sur ce plateau était fait pour l'intimider et la rendre mal à l'aise. Elle n'avait jamais été trop sûre d'elle et elle essayait de faire de son mieux pour éviter l'attention des caméras. Elle n'a pas encore l'habitude de l'enfermement, peut être qu'avec le temps elle oubliera que des objectifs sont braqués sur elle prêts à enregistrer le moindre de ses faits et gestes. Elle décide de s'isoler au moins pour les premières minutes du prime, le temps de calmer son rythme cardiaque, en se glissant sur un fauteuil dans un coin du plateau. Inspiration. Expiration. Inspiration. Expiration. Le même rythme répété inlassablement le temps qu'elle se calme. Elle finit par retrouver un rythme cardiaque normal ce qui l'a rend tout de suite beaucoup plus encline à se mélanger avec les autres. Ce fauteuil est pourtant si confortable qu'elle n'a pas vraiment envie de le quitter. Si seulement quelqu'un pouvait venir spontanément vers elle. Aussitôt dit, aussitôt fait puisqu'un jeune homme vient lui demander s'il peut prendre place à ses côtés. « Oui, oui bien sûr, je sens que la soirée va être longue. Je suis Adélie. C'est quoi ton prénom ? » . Elle l'invite d'un sourire à s'asseoir avec elle pour continuer les présentations. Elle a peut être dû croiser le jeune homme dans le nid mais son prénom lui est toujours inconnu. Il était temps de réparer cette erreur. Le jeune homme remarque que la production était vraiment sadique de leur imposer cette soirée une nouvelle fois. La jeune femme n'a pas le temps de répliquer qu'une petite asiatique surgit pour les informer qu'elle a très envie d'aller se soulager. « Tu peux toujours faire ça dans un coin du plateau, la production ne dira rien, on sort des abysses c'est normal d'être encore traumatisé. » . Elle réplique dans un sourire alors que les premiers noms sont déjà annoncés. La pression monte.

Putain je crois que j’ai jamais autant aimé prendre de douche. Le camping des crados c’était bien sympa et pas dérangeant sur le coup mais finalement on est jamais aussi bien qu’avec une chemise blanche propre et un jean bleu tranquilou. J’ai pas misé sur la grande tenue pour ce soir, je l’avais fait la semaine passée et on m’a pris pour un con donc merci mais non merci. J’m’installe sans trop de précipitation sur le plateau aux côtés de ma désormais ex-partenaire @Nirvana –ouais j’ai eu tendance à la considérer comme telle- quand finalement l’angelot me l’arrache cruellement. Elle se casse avec le mec que j’ai rencontré dans la forêt, le type à qui fait promis d’exaucer un vœu là. « Hey m’oublie pas dans ses bras. » Il a l’air cool mais tout a des limites quand même. Moi aussi j'veux découvrir ce qu'il y a derrière le portail qu'on a tenté de braver dans le plus grand des échecs. Veinarde.