Elle qui voulait entrer en avant-première, voilà que près de dix personnes sont passées avant elle. Tant pis, maintenant il serait temps qu'on appelle son prénom, elle est seule, Allen est parti dans le nid, elle a toujours son verre à la main mais il est vide. Alors elle prend la décision de partir à la conquête d'un autre verre et de s'intégrer à un groupe histoire de pas passer le reste de sa soirée en solitaire. Une fois sa flûte de nouveau pleine Ranja prend une gorgée avant de partir à la conquête de compagnie. Un groupe de filles semble être en pleine discussion et un peu de girlpower ne faisant jamais de mal, Ranja s'incruse gentiment. « Désolée de m'imposer j'ai été abandonnée comme une vielle chaussette par Allen... » plaide-t-elle pour sa défense auprès de Mylah et Olivia. À côté d'elles se trouve Mackenzi qui ne semble pas très intégrée à la conversation. Peut-être qu'elle n'ose pas s'imposer, et si elle n'ose pas, Ranja va oser pour deux. « Mackenzi ça va ? Pas trop stressée ? » demande une Ranja concernée mais pas non plus désespérée pour une réponse, elle fait un effort, elle tend la main, c'est à Mackenzi de la saisir. Le stress est une partie considérable de la situation, mais il ne faut pas se laisser dépasser. Toujours être maître de soi, faisant tourner l'alliance d'Allen à son doigt, Ranja gagne une constance. Un petit sourire légèrement timide elle attend une réponse de la part des trois autres filles.

Maintenant que Sayid lui a fait le plaisir de déguerpir loin d’elle, Mylah peut enfin s’imaginer passer un bon prime en compagnie d’Olivia. Certes, à première vue la rouquine ne semble pas être la compagne idéale pour ce genre de soirée. Nerveuse, timide, à l’écart… Probablement que si Sayid ne l’avait pas abordée, Mylah ne l’aurait même pas remarquée. Ce qui est bien dommage, car leur premier contact s’est malgré tout bien déroulé, bien que leurs deux personnalités soient à l’opposé l’une de l’autre. Quoi qu’il en soit, à sa question sur l’eau du lac, Mylah est bien obligée d’avouer que sa peau n’est plus aussi douce que dimanche passé et cela va – malheureusement – mettre quelques jours avant de revenir à la normale. Mylah conseille ensuite à Olivia d’être moins nerveuse, ne se doutant pas que cela est plus facile à dire qu’à faire. Et la réponse de la rousse la surprend quelque peu. « Tu as conscience que si tu es sélectionnée, ce sera ainsi tous les dimanches ? » Si elle ne supporte déjà pas celui-ci, elle risque de ne pas supporter les autres dimanches qui se profilent si elle fait partie des heureux élus. « Hmm, hmm. » Elle acquiesce silencieusement aux paroles d’Olivia. Oui, Claudia le mérite, elle doit bien l’admettre. D’autant plus que grâce à elle sa potentielle cagnotte s’est déjà alourdie. Mais Mylah ne digère toujours pas de ne pas avoir été la chef. Elle n’était pas présélectionnée, certes, mais c’est son rôle habituel, d’être la patronne et savoir que ce rôle lui ait passé sous le nez est encore douloureux. Ses pensées dérivent bien vite sur le costume qui se présente face à elle. Ou plutôt la silhouette, mais Mylah est trop obnubilée par les vêtements que par la propriétaire de ceux-ci pour prêter attention à autre chose, pas même à ses paroles. « Ta tenue est magnifique. » Elle prononce, presque des étoiles dans les yeux. Cette classe, ce sex-appeal, cela devient bien trop rare, et pour ce qu’elle en a vu, on ne peut pas dire que les femmes bien habillées soient nombreuses ce soir.

Sans que je ne m'y attende, tandis que je suis presque obsédée par le liquide coloré que je fais tournoyé dans mon verre, une voix inconnue cite mon prénom. Instantanément je vrille mes prunelles dans la direction de la concernée pour me rendre que si elle, connait mon prénom, cela ne fonctionne pas dans le sens inverse. Je n'ai aucune idée de qui elle est. Aucune. Je fais cependant bonne figure et comme elle a eu la politesse de me questionner, je lui réponds. Je trouve même cela gentil de sa part d'être venue jusqu'à moi, d'essayer de m'intégrer alors que nous ne nous connaissons ni d'ève ni d'adam. Un léger sourire, un sourire qui ressemble à beaucoup d'autres, se dessine sur mon visage. «Je ne suis pas tellement stressée non. » Parce que je sais que je ne crèverai pas si je ne fais pas cette émission. Je sais que la vie continuera et que je retournerai à mes petites habitudes sympathiques. A mon quotidien de femme au foyer. «Et toi, est-ce que tu stresses ?  » et c'est sur ces mots que j'entends mon prénom dans la bouche de l'angelot, je me retourne et aperçois mon portrait diffusé juste après celui d'un homme. Mes yeux se fixent sur le tableau, j'essaie de retenir son prénom. Je sais qu'il risque d'avoir beaucoup d'importance pour moi dans ce jeu alors le premier effort consiste à retenir ce prénom. Istvan. Istvan. Je le répète durant quelques instants avant de me retourner vers la blonde (@Ranja)  «J'dois y aller. On vient de citer mon prénom.  »  D'un simple geste de la tête, je lui désigne l'écran sur lequel on m’aperçoit toujours.  «A toute à l'heure peut-être. Là, je vais tenter de retrouver mon partenaire.  »

Ranja est une femme et comme beaucoup de femmes elle est sensible aux compliments, surtout quand on la complimente sur ses choix vestimentaires. Elle a un goût de la mode très pointu, pas toujours apprécié mais toujours on point. Elle vit pour la mode une bonne partie de l'année, elle assiste aux défilés des fashion weeks dès que possible, alors qu'on apprécie son look c'est vraiment un plus. « Oh ? Tu aimes ? J'avais peur qu'on me taxe de chaudasse parce que j'ai laissé la chemise aux vestiaires. Si on entre toutes les deux tu pourras l'essayer si tu veux, je suis sûre qu'il t'ira comme un gant. » propose-t-elle tout sourire. Avant de fouiller dans sa mémoire. « La semaine dernière t'avais une robe blanche et noire à motif non ? Je la trouvais tellement chic, t'as eu de la chance de l'enlever en entrant aux abysses sinon je te l'aurais arrachée du dos ! » plaisante-t-elle. Elle ne la lui aurait pas arrachée, elle n'est pas barbare Ranja. Parler de fringues, c'est un terrain calme, qui leur laisse le temps de ne pas trop réfléchir et de profiter de la soirée sans trop stresser. « Et toi Liv, c'était ta jupe... elle avait des sortes de plumes de paon ou quelque chose du genre non ? Tellement art-déco ! J'aime beaucoup le dos de ta robe ce soir d'ailleurs. » Ranja est contente de pouvoir les complimenter en le pensant, de ne pas avoir à mentir par courtoisie. C'est mieux de pouvoir être honnête quand on fait un compliment, ça facilite les choses.

Sur le point de me renfrogner en constatant que d'autres candidates se joignent à nous, je me vois tirée de mon intention par une remarque qui m'est destinée. Déjà que je ne me sens pas à l'aise lorsque des gens que je ne connais pas m'entourent, toute cette histoire de compliments est bien pire. Pour le coup j'ai de la chance, les compliments se portent sur mes vêtements et non sur moi. Autrement dit, je peux les accepter parce que je suis d'accord avec ce qu'elle dit. Si elle s'était aventurée à dire qu'elle me trouvait magnifique, moi, j'aurais tout de suite vu que ce n'était pas vrai et qu'elle essayait juste d'avoir mes faveurs par le biais de jolis mots qu'elle ne pense pas. Il faut féliciter Sarah, la maquilleuse, c'est elle qui m'a déniché cette robe... et forcé à la mettre. Parce que cela va de soi, je ne me serais jamais vue dans cette robe autrement. Je l'aurais donnée à quelqu'un qui la porterait bien mieux.

@Addil J'avais donc vu juste, le jeune homme s'appelant bien Addil. En échange de la confirmation, il me demandait mon prénom en retour. Nouveau sourire, je lui répondais sans réussir à cacher la tension dans ma voix :

Diego.

Je n'avais pas la tête à en dire plus, vu qu'on venait d'atteindre la moitié des sélectionnés et toujours pas mon nom dans le casting. Au fond, je m'y étais un tant sois peu préparé, mais cela ne faisais jamais du bien… Au contraire… Je l'écoutais d'une oreille attentive, me permettant d'hausser les sourcils surpris face à un de ses propos :

Je ne suis pas excité, juste impatient que tout cela se termine. Qu'on en voie enfin le bout de ces sélections sans fin.

Cela dit, je m'approchais d'un verre au bar et buvais une longue gorgée. Le stress me faisait avoir la gorge sèche. Un nouveau binôme féminin avait le droit d'entrer dans le nid. Les places fondaient comme neige au soleil. Je n'avais qu'une hâte, positivement ou négativement, il fallait vite que tout cela se termine.