« Ce geste te vaudra de lasser tes chaussures toute seule, à l'avenir, mon enfant. » Je souris, ouais ça va, je ne le prend pas vraiment mal. Je sais, j’ai 18 ans, je suis jeune et j’ai l’air jeune. Je ne vais pas m’offusquer parce qu’on me traite d’enfant. Enfin, pas toute suite, peut-être une autre fois, ou plus tard… je sais pas en fait. « D’accord, papa. » Je l’ai froissé. Il doit probablement, à l’heure qu’il est, être incapable de me supporter. Tant mieux. Je suis habituée à ça aussi. Je souris toujours, encore un peu plus. J’ai l’air idiote, et alors. Je parle fort, comme souvent, parce que j’en ai envie, parce que c’est une façon comme une autre de m’exprimer, mais surtout, parce que je ne me contrôle pas vraiment. En fait je suis là, au milieu de parfait inconnu et je stresse, je stresse comme c’est pas possible. Et plus ce sentiment me gagne, plus je me perd moi-même, plus je risque de faire des conneries. Mais c’est quoi des conneries ? Pour moi, c’est plutôt normale. Il parle de Toys R Us et je ris. « Merde, en plus, j’ai oublié ma barbie chez moi, tu me fais penser à ça… » Je soupire fortement, croisant mes bras contre ma poitrine. Je suis tellement dans le rôle que je n’arrive plus à m’arrêter. C’est parti pour la soirée. « Et si, à la place d’avoir un balais dans le cul, t’essayais pas de te détendre un peu… » Je le fixe en haussant les sourcil. Cela à tout d’un commentaire constructif, je veux simplement qu’il s’amuse un peu, faut arrêter d’être parano. « Tu sais quoi, t’as raison, t’as vraiment besoin d’un verre d’alcool pour te détendre. Tu peux même boire la bouteille au complet si ça te fait du bien. » Je lève les yeux au ciel et me dirige à toute vitesse vers le bar, prenant soin de bousculer légèrement une grande brune (Everleigh) sur mon passage. « Oups… » Nouveau sourire angélique, j'ai bien vu comment elle m'a regardé un peu plus tôt. On va dire que je me suis accrochée dans ses grosses fesses. J’atteint le bar et m’empare de la bouteille de gin et de deux verres avant de revenir vers mon partenaire. « C’est vrai, je ne me suis pas présenté ! J’en perd mes bonnes manières ! Moi c’est Harlow. »

« Ça lui va bien, comme nom » « Ah tu vois ! » la coupais-je presque pour prouver à ma partenaire que je n'étais pas totalement en tord, bah ouais quoi. « Frère et sœur, donc ? » j'hoche la tête, je crois que Mado l'aime déjà bien, ça se voit sur son visage. « Genre, vous ne pouvez tellement pas vous passez l'un sans l'autre durant quelques semaines que vous avez été obligés de venir ici, tous les deux ? » j'échappe un léger rire, mais pas le temps de répondre que la frangine réplique. « Semble-t-il. On s'aime trop, je ne vois que ça. » et puis je rouvre la bouche pour tenter dans placer une... mais non. Toujours pas. La prochaine, peut être. « C’est dans sa nature de ne pas être très très gentille ? » Ah. Y'a un frisé qu'est apparu comme par magie, genre j'sais pas trop d'où, on dirait un hippy limite d'ailleurs. Ok. Ah et c'est à moi qu'il parle ? Cool. « De qui ? Mado ? Mais elle est adorable, qu'est ce que tu racontes ! » et le pire c'est que j'étais sincère, ouais, ma soeur était un ange. Avec moi seulement ? Ouais, peut-être, ce n'est pas le magazinier du coin de la rue qui vous contre-dira sur ce point. « Ezra, tu vois le grand débraillé là ? Bah, c'est mon partenaire. Il s'appelle Bob. Et il craint. Encore plus que la tienne, c'est dire. » je jongle entre le regard de ma frangine et la tête d'ahuri de l'autre type bizarre. C'est vrai qu'il m'a l'air louche, mais pas forcément mauvais ? Aucune idée ? Ouais, j'm'en fous en fait. « Oh mais tu sais, on s'entend déjà super bien avec la camp... Elo... Eno... Enfin bref, tu vois quoi. » petit blanc « Ma partenaire, quoi. » ouais, elle est adorable, vraiment. Comment ça vous ne me croyez pas sincère ? Bande d'huitres. « D'ailleurs, elle me disait sur le chemin combien elle adorait traire les veaux ! » aucun sous-entendu, bien évidemment. C'était possible de traire un veau d'ailleurs ? Ouais, surement.

On en était venu à parler de n'importe quoi. Un gros N'IMPORTE QUOI. Conneries de chiens, de plantes alcooliques, le prime et la solitude nous faisait faire ... Des projets débiles. « Quand je repense il y avait bien ce berger allemand là, et... » Je l'écoutais, intéressée, lorsqu'il s'arrêta, et chiotte, j'avais peut être là l'indice crucial de sa vie, celui qui me permettait de savoir ce qui l'avait poussé à venir ici. Non. Non il n'avait jamais parlé aux plantes « Je dois dire que non, ça ne m'est encore jamais arrivé. On a qu'à se trouver un créneau cette semaine, si tu veux ? » Je laissais retomber mon sourire, prenant un air faussement sérieux, déclarant ouvertement « Tu sais, les plantes sont des êtres vivants et quand on prend la peine de les connaitre, de leur parler, on apprend beaucoup d'elles ... » Un sérieux qui ne dura pas, éclatant de rire, je fini par délirer toute seule « Je crois que le stress commence à retomber, je dis n'importe quoi ... Et pour te rassurer, je n'ai jamais tenter de parler à quelconque plante. En plus, je suis sûre qu'ici, elles sont toutes fausses. » J'en oubliais Martha, les partenaires, les autres, il ne me jeta pas sa coupe de champagne à la figure alors je pris parti de lever la mienne vers son visage, attendant le même geste de sa part et levant la voix pour déclarer « A l'aventure !! A nous !! A moi !! » Oui, moi, Luce, 25 ans, qui était entrée dans cette nouvelle vie. [/color] et revenant un instant sur les derniers mots qu'il lâcha « Ou alors j'ai trop regardé American Horror Story, j'en sais rien... » Je souris, punaise j'étais devenue fan de cette série et je rencontrais, là, devant moi, un gars qui osait en parler, qui déclarait publiquement que ... « Tu sais quoi? Je t'aime ! »S'il avait pu comprendre une seule seconde d'où ces mots, sortis de nulle part, repensant juste à un mot, une phrase ... J'étais comme ça. Mélangeant tout dans ma tête. Certainement le stress. Encore.

Et là, sortant de nulle part, l'ayant carrément zappé, oublié. HYRAM ! je sursautais presque en sentant son souffle dans mon oreille, m'incitant à respirer. Et puis sa main, sans la mienne, je laissais tomber mes yeux et ... « Oh bordel, toi ! Je t'avais carrément zappé ! Mon partenaire. Israel, je te présente euh ... ? Enfin, lui, apparemment, c'est celui qui déjà ne me lâche plus, qui m'aime de tout son cœur, prêt à partager ses plus belles nuits avec moi ... » J'avais pris une pose magistrale, présentant avec délectation mon partenaire et sa fabuleuse ... Chevelure reluisante.

Elle avait beau faire mine de rien, enfin disons qu'elle était bien trop occupée à jouer la coincée du cul pour admettre qu'elle était contente qu'un type vienne vers elle. Qui plus est c'était, comme dit il y a 13 mots+1 point, un homme. C'était toujours mieux qu'une grosse paire de nichons dégueulasses ? A entendre par là les filles qui n'arrivent pas à admettre leur véritable taille de soutif. D'ailleurs sa situation aurait pu être pire, genre tomber avec un partenaire féminin, et donc par conséquent "une" partenaire. Elle n'était pas là pour trouver l'amour mais elle aurait sincèrement été dégoutée, bien que le mâle qu'on venait de lui attribuer semblait être de la catégorie "gueux". On ne frustre pas BabyM comme ça; Marthe cinquième du nom n'aime pas qu'on la contrarie. Ainsi Marthie aime se venger, en sortant sa grosse langue de vipère par exemple. Fake Lover a du voir juste puisque la belle fait partie des rares personnes à savoir maitriser ce genre d'atout, et avec originalité s'il vous plait. Élevant un petit « Hm... » dans les airs lorsque le grand poilu se prononça à propos de leurs partenaires, Marthe fut grandement fière d'elle lorsqu'il lui demanda s'il lui faisait si peur que ça. « Non mais... ce n'est pas ça... » Esquissant un timide sourire en coin lorsqu'il ria, elle se vit proposer un verre qu'elle ne pouvait refuser... danser la jupe en bustier et le soutif en lunettes c'était comme une seconde nature chez elle mais... non, il ne fallait pas dérailler. « Marthe. Mais ne dis rien à ce propos s'il te plait ! C'est pas très jolie... Elle même avait envie de gerber tellement elle en faisait trop mais soit, c'était amusant. Je peux goûter dans le tiens avant ? Je ne voudrais pas gaspiller si jamais je n'aime pas. » Parler comme une pucelle de vingt-cinq ans était quelque chose d'assez difficile à faire plus de cinq minutes. Preuve d'un grand courage.

Ses billes bleues embrassaient avec attention l'assemblée déjà présente. Était-ce par simple curiosité, par bonnes manières ou parce qu'elle attendait une réponse de son partenaire ? Aucune réponse ne lui venait à l'esprit tandis que son regard se posait avec délice et envie sur les coupes de champagnes les attendant à quelques mètres de là. Une moue charmante mais toujours désintéressée (afin de ne pas avoir l'air trop affolée par la situation) Carmen se permit un léger rictus tandis que l fameux Nodan répondait à ses précédentes présentions. Cette impression de déjà vu n'étant pas fondée, l'italienne balaya cette idée de sa jolie tête blonde d'un haussement d'épaules adorables tandis que sa main serrait joyeusement celle de son partenaire, propre sur lui. Riche, très certainement. Il lui rappelait Andrea dans quelques unes de ses mimiques et dans ses attitudes. Un instant, la blondinette cru revenir plusieurs années auparavant, plus amoureuse que jamais. Envoyée sur n petit nuage, elle en oublia presque de desserrer son étreinte. « Laisse tomber. » répondit-elle un poil plus sévère, très peu encline aux taquineries de ce genre. Longtemps caractérisée comme Carmen-la-pauvre, la jeune femme ne supportait que très peu les blagues – si compté qu'on puisse les appeler ainsi – s'imaginant constamment attaquée. « En fait, la ville d'où je viens est aussi pluvieuse qu'ici. » rectifia-t-elle, un sourire laconique accroché au lèvres tandis que sa mains, frêle mais assurée, attrapait sans gêne aucune celle de Nadan afin de le traîner jusqu'au banquet organisé pour l'occasion. Elle attrapa deux coupes et en fourra une sans ménagement dans les mains de son partenaire. Il portait un costume, il se devait d'aimer le champagne. Aussi fit-elle tinter son verre contre le sien. « Alla tua. » minauda-t-elle à l'image d'une adolescente fêtant son premier petit ami, son bac, peu importe, tout était propice à porter un toast en Italie et Carmen comptait bien transférer cette joie de vivre (joie totalement subjective, il en convenait) à son partenaire, morose et renfrogné. « T'as le droit de sourire, tu sais. Je ne te sauterai pas dessus si jamais il te rend encore plus craquant, t'en fait pas. » lui lança-t-elle comme par défit, les yeux plissés, ses lèvres rouge carmin sensuellement accrochées à son verre. Carmen l'extravagante.

Et leurs coupes trinquèrent à leur soirée, à leur première soirée. C’était chic de penser cela quand même. D’ailleurs, cela devait bien être le thème subtil de la soirée… chic, et kitch. Oui, parce que souvent les gens associent ces deux termes ensemble. Pourquoi ? Bonne question. A vrai dire, c’est un mystère de la langue que personne n’a sûrement su dévoiler. Oh et puis passons… nous ne sommes pas là pour parler linguistique. Avant de faire sa proposition désinvolte d’aller danser, Emilien épia rapidement du regard les autres candidats présents. Il était curieux de savoir quel prénom, quelle personnalité se cachait derrière tous ses visages qui lui étaient inconnus. Mais cela, il savait qu’il aurait tout le temps pour faire connaissance avec les autres. Du temps, il en aura ici. Il en était sûr. Son sourire pendait aux bouts de ses lèvres lorsque la dénommée Emmeline accepta. L’avantage, c’est qu’il ne s’était pas pris de stop violent, et cela, le jeune homme s’en félicitait. Il ne savait plus vraiment pourquoi il lui avait fait cette soudaine proposition. Sûrement parce qu’il avait émis l’hypothèse qu’une vraie fille aimait danser. Oui, sûrement était-ce pour cela. Mais il aurait dû s’en douter que quelques mots emporteraient la jeune femme dans un court monologue fantasque. Chose qui le fit doucement rire. Elle était plutôt marrante à parler, parler et encore parler. Elle se voyait déjà gagner le jeu, évoquant une belle somme d’argent et des projets. Puis, elle s’interrompit dans ses naïfs délires. Lui dire si elle faisait peur… Emilien se contenta d’un haussement des épaules, et de secouer la tête afin de dire non. Peur, non. Il fallait pourtant bien plus que cela pour le jeune homme, pour avoir peur. « Allez, super partenaire, en piste, il faut qu'on prouve de quoi on est capable. ». Emilien approuva d’un signe de la tête. Prouver de quoi ils étaient capables, oui. Et sous ses petits airs innocents, naïfs ou que sais-je encore, il en avait dans le ventre le petit Emilien.
Il se saisit de la main de sa partenaire, lui lançant un petit clin d’œil. Puis il l’emmena sur la piste de danse. Un peu gentleman sur les bords, peut-être bien. « Prête à enflammer la piste avec de la Salsa ? ». Sourire amusé, il claqua des doigts comme pour faire changer la musique qui rythmait le cours de la soirée. Comme si ça allait marcher. Oui, le temps de se prendre pour un magicien… ou pas. Evidemment, son petit tour fut un échec. Chose qui le fit bien rire. Et malgré tout, les deux jeunes candidats commencèrent à enchainer les pas timidement. « Tu as l’air assez… excentrique, j’aime bien. » dit-il calmement, comme si cela faisait parti de la conversation.