Marthe balbutiant quelques mots n'ayant pas grand sens une fois mis bout à bout, il était évident que la curiosité de Fitz allait se pointer au bout d'un moment; à moins que ce soit un genre de je-m'en-foutiste. En règle général ils sont rares dans ce genre de jeu. Jouer la jolie timide c'était bien beau, mais encore fallait-il savoir broder au fur et à mesure. La jolie Marthie n'avait rien prévu après le "ce n'est pas ça", et là il lui fallait donc ruser. « Tu n'es pas effrayant. » Hm, ok belle dérive, good job honey. Vint le moment où il se fouta de la gueule de son prénom. Ok pour le rôle elle l'aimait pas mais en réalité elle en était vraiment fière. Ce prénom était celui de sa mère, de sa grand-mère, de son arrière grand-mère et de son arrière-arrière-grand-mère... comment pouvait-il l'offenser ? Ses yeux la trahirent, ils s'arrondirent, choqués. « Mais là tu viens de le dire ! » Aux oreilles du poilu ces paroles devaient sonner comme niaises ou qu'importe puisqu'il devait avoir d'elle l'image d'une cucul la praline, sauf que là c'était Marthe la vrai de vraie qui lui parlait. Mais après tout, cela importait peu puisque cette Marthe là n'avait pas pour intention de sortir de sa ruche jusqu'à son élimination. Galant, il lui propose son verre tout en ajoutant qu'ici ils ont que peu faire du gaspillage. « Oui mais pour moi c'est important. Si tout le monde pensait comme eux on serait envahis de déchets. Il faut penser aux enfants de Madagascar. Ils sont... tous petits et tout maigres... et ... euh... voilà. » Tu t'es enfoncée baby ? Ooooooooh oui. Passe, vite. Après un court silence quelque peu gênant, Blondie prit la peine de se concentrer sur le principal objet : le verre. « Merci. » Portant ses lèvres au liquide alcoolisé, elle laissa échapper un petit sourire. « J'aime beaucoup ! Tu... m'accompagnes chercher un verre ? » Mh oui, et si possible bras-dessus bras-dessous, histoire de montrer à l'autre peigne-cul ce qu'il ratait. Enfin c'était surtout pour ne pas être seule. Encore.

L’avantage était que cette tentative –peu fructueuse– de la part d’Emilien amusa Emmeline. Au moins, elle ne le prenait pas pour un idiot, un boulet de première classe, ou un truc du genre peu gracieux. Emilien esquissa un petit sourire lorsqu’elle se proposa de pousser la chantonner afin d’accompagner leurs pas… Cela était peut-être une bonne idée, mais le jeune homme fit une moue de la tête, affichant un « non ». Non, pas qu’il remettait en doute les talents de chanteuse de sa partenaire (loin de là), mais bon, il ne tenait pas à se faire remarquer dés le premier soir. Le comble aurait été qu’elle le fasse, malgré qu’il ne le veille pas. Imaginez si elle avait la voix de Bianca Castafiore, nos pauvres oreilles, nos pauvres cils auditifs. Puis, il enchaina par un bref compliment. Il l’aimait bien, il aimait bien sa personnalité… tout du moins du peu qu’il avait vu d’elle. Il l’aimait bien, alors pourquoi le cacher ? C’est alors qu’Emmeline approcha sa bouche de son oreille. Un secret, lui avait-elle dit. Un secret à lui dire, déjà ? Déjà des confessions dés le premier soir ? Le petit cœur d’Emilien se mit à battre un peu plus vite… sûrement à cause de cette émotion à laquelle il ne savait pas donner de nom. Puis, c’est alors qu’elle se mit à lui parler de cannibale. Qu’elle espérait que personne n’était cannibale… au fur et à mesure de ses paroles, il ne l’écoutait plus vraiment. C’était déjà bien assez pour l’impressionner, et il écarquilla un peu plus ses yeux. Il cligna des yeux, une fois, deux fois. Se disant qu’il avait sûrement halluciné par ses paroles. Pourtant, elle avait vraiment l’air sûr d’elle dans ses mots. Emilien tourna la tête lorsqu’elle évoqua les « têtes bizarres » de certains. Il regarda tout autour de lui et haussa une épaule de façon nonchalante. « Ils ont peut-être une tête bizarre, mais ils sont peut-être gentils au fond… et puis, s’il y a un cannibale parmi tous ces gens, tu me protégeras, non ? Enfin, je veux dire par là, on se protégera mutuellement afin qu’on reste en vie le plus longtemps possible. ». Emilien se tut un instant. Quelques secondes, pas plus. « Tu crois vraiment qu’il y a un cannibale dans la pièce ? » lui demanda-t-il, prenant subitement un air grave.

Je pleurais. Pourquoi ? J'étais effrayée à l'idée d'entrer dans ce nid et de vivre cette aventure loin de tous mes proches restés en France. Sans m'en rendre compte, je rendais la tâche plus compliquée à la maquilleuse qui essayait tant bien que mal de me rassurer et de stopper mes larmes. « Je ne sais pas si c'est une bonne idée de faire cette émission. » Sur le coup, la maquilleuse était ma confidente, je trouvais cela un peu plus facile de me confier à une personne dont je ne connaissais même pas le prénom. Cette dernière ne manquait pas de me rappeler que c'était trop tard et que je ne pouvais plus faire machine arrière, c'était dommage, mais je l'avais bel et bien cherchée. La maquilleuse me fit un maquillage très simple suite à ma demande, je souhaitais être en accord avec ma tenue. Vêtue d'une robe à rayures de couleur noire et blanche accompagnée de mes bottes noires, je faisais très banale, je le reconnaissais. Je n'étais vraiment pas au point en ce qui concernait la mode et puis je n'avais pas les moyens de m'acheter de beaux vêtements, je devais donc de me contenter du minimum. Après cette petite séance maquillage offert par la production, un homme vint me chercher afin de me conduire en destination du lieu de l'aventure. Le stress montait de plus en plus, je me demandais alors ce que mes parents allaient penser de moi dans cette émission, allaient-ils découvrir leur fille sous un nouveau jour ? Seraient-ils déçus de leur travail fourni depuis dix-huit ans ? Je ne le savais point et c'était bien ce qui m'inquiétait le plus dans cette aventure en dehors de la révélation de mon secret. Perdue dans mes pensées, je ne vis pas le temps passer dans cette voiture, je descendis de cette dernière afin de me retrouver en face de mon partenaire, enfin non, mon partenaire était une fille, ce qui me surpris, plus qu'autre chose. N'étais-je pas censé être avec un homme ? Enfin, non, cela ne me dérangeait absolument pas d'être avec cette dernière, mais je ne voudrais pas que ma mère se fasse des idées à propos de mon orientation sexuelle, elle me renierait de suite. En effet, ma mère était contre l'homosexualité et je ne souhaitais surtout pas la décevoir. La jeune femme pris l'initiative de prendre la parole, je fus très surpris de sa phrase d'ailleurs, je ne trouvais pas de réponses à cette dernière. Elle allait bientôt s'en rendre compte, mais je n'étais pas très bavarde, il fallait faire la conversation avec moi. « J'ai dix-huit ans. » Repris-je en baissant légèrement les yeux. Elle avait sûrement remarqué que j'étais une petite timide et ma voix basse avec une petite touche de sensualité accompagnée de mon accent arménien, n'arrangeait absolument pas les choses. « Diana, enchantée. » Personnellement, je l'étais, je ne savais pas quoi penser de son cas. Bon, qu'est-ce que nous faisions planter devant le SAS ? Cet endroit me stressait plus que tout, je savais bien que j'allais passer par là, un de ses jours, mais bon, ne pensons pas à ça, pour l'instant. Nous entrons quelques secondes plus tard pour nous retrouver face aux candidats présents dans le jardin, je ne savais pas quoi faire sur le coup et j'en profitais de me rapprocher légèrement de ma partenaire. Cette dernière allait devoir me supporter pendant toute la soirée puisque je n'étais pas une personne allant vers les autres afin d'apprendre à les connaître. La jeune femme sortit un bonsoir, tandis que je me contentais tout simplement de sourire.

« De toi à moi j'ai toujours préféré les blousons en cuir et les jeans troués. Mais bon les goûts et les couleurs tu sais... » Je ris parce que je suis sûr que je n'ai pas l'allure à être totalement accro à ce genre de types. Et puis j'dis qu'il est parfait mais là encore, je préférerais qu'il ne le soit pas, parce que ça risque d'être ennuyeux. « Je n'ai pas de doute quand au fait que tu dois être un vrai chieur, mais moi aussi donc ça tombe bien. » J'sais pas s'il s'en est déjà rendu compte, peut être, peut être pas. Je n'ai pas vraiment le temps d'y penser de toute façon. Je me sermonne sur le fait d'être stupide. « Une star ? Non, non pas vraiment. Je suis danseuse, et j'ai refusé d'être dans la version américaine de danse avec les stars donc non, désolée de détruire tes fantasmes. » Je ris et hausse les épaules. J'sais pas si ça fait parti de ses fantasmes, je ne crois pas. Mais il paraît que c'est cool de côtoyer une célébrité, mouais. Il s'exclame sur les vieux, y'en a de plus en plus. Quant à moi je râle contre une peste qui vient me bousculer au passage. Charmant. « Moi aussi je suis contente de faire ta connaissance Barbie. » Elle est déjà loin, mais après tout, je m'en fiche, elle est jeune, sans doute conne c'est de son âge. De toute façon, je l'ai oublié déjà puisque j'ai demandé à mon partenaire si charmant de m'offrir un verre ce qu'il ne semble pas très enclin à faire. Je fronce les sourcils. « Ouais, je me disais bien qu'il y avait une faille. » Je le regarde s'éloigner et revenir avec deux coupes de champagnes. C'est mieux que rien. J'hausse les épaules à sa remarque. « Merci, c'est déjà ça. » Je tends mon verre vers le sien et lui adresse un clin d'oeil complice, il me plait déjà. Ca ne va peut être pas durer mais pour le moment c'est plutôt pas mal. Pour ce qui est du reste, on verra plus tard. « Puisque tu proposes si gentiment, je veux bien ta veste, merci. » Ce n'était pas vraiment la question. Et alors ? Y'a Cupidon qui se pointe, on va devoir s'embrasser, ouais c'est le coup classique. Et puis y'a la météo. « Oh cool il va neiger, j'espère que tu as des vestes en trop... » Comment ça j'abuse ? Non mais que très légèrement alors.

Le champagne est bon, il est sucré juste comme j’aime, à croire qu’ils ont lu en moi avant de choisir la bouteille, ou plutôt les bouteilles vu le nombre qu’on est. Lui il boit… Du coca. Bah, je ne juge pas hein après tout. Je me demande si il y a une raison à ça, si c’est parce qu’il a été addict à l’alcool dans le passé ou si c’est uniquement parce qu’il n’a pas envie d’alcool maintenant. Il y a plein de raisons possibles, mais je ne le questionne pas à ce propos, au fond je m’en fiche un peu. Sa réponse me fait sourire. « Intéressant… Ce que je vais répondre ? Une autre question. Qu’est-ce que ça te fais de m’avoir enfin trouvé, hein ? Ne me réponds pas que tu es déçu, pitié ! » Fis-je avec un rire franc. Le rire passé, je trempai mes lèvres dans la boisson pétillante, le liquide me chauffa agréablement la gorge, c’était délectable.

Spoiler:

Je suis pas déçu non. Je suis supris. Je suis même surpris d'être surpris. Je me suis déjà rencontré, je me connais même depuis 27 ans j'aurais jamais pensé que quelque chose dans ce jeu puisse me surprendre et surtout pas à la première minute de mon entrée officielle dans le jeu. Et pourtant, c'est comme si Cupidon avait lu dans mes pensées et m'avait collé la représentation la plus fidèle à ma Roxane, parmi les candidates retenues pour participer à l'aventure. Toutes proportions gardées et physiquement, bien sur. Car pour le reste il est encore bien entendu, bien trop tôt. De l'imagination à la réalité il y a tout de même un vaste vide dans lequel si j'étais elle, je ne m'amuserais pas à plonger. De sa question et de son rire, elle me décroche tout de même un sourire qu'elle ferait mieux de photographier mentalement pendant qu'il en est encore temps car il ne se représentera pas de si tôt.

"Si je te dis que tu es exactement telle que je l'imaginais, ça te fait peur ?"

Ca pourrait lui faire peur effectivement, je pense pas être exactement comme elle m'imaginait encore moins du point de vue de mon caractère qu'elle aura le loisir de découvrir plus tard et qui ira décrescendo. La tout de suite, je suis au maximum de ce que je suis capable de faire en terme d'accueil chaleureux. La compagnie de Neila m'est étonnement rassurante, il n'empêche que je ne sais toujours pas vraiment ou je suis ni qui sont tout ses gens qui se découvrent pour la première fois et certains, qui entre déjà en collision a base de qui aura le mot plus haut que l'autre. Et ça pour le coup, c'était tout bonnement prévisible.