Je comprends pas trop pourquoi moi je suis avec un garçon, alors que tous les autres garçons eux ils sont avec des filles. Ça me gêne pas trop, mais c'est juste que c'est pas pareil que les autres. En plus il a un prénom de fille. Et puis il est vieux aussi, il doit au moins avoir l'âge de Papa. Peut-être plus même. « J'ai un pénis » Lentement je mets ma main devant ma bouche, et je le regarde avec des yeux ronds. C'est pas ce que je lui ai demandé, il aurait pu répondre plus simplement. Je lui réponds rien,je veux rien avoir à faire avec ses paroles. Alors je hoche la tête silencieusement. « Mon prénom est mixte. » Je suis pas sûr de comprendre ce qu'il veut dire par là, je préfère quand on utilise des mots plus simples moi. « Ca veut dire que c'est un prénom pour filles et garçons ? » Je crois que c'est ce que ça veut dire. Mais je suis pas sûr, alors je lui demande, on sait jamais. « J'sais pas. Cupidon aime sans doute les variantes. » Alors il est bizarre ce Cupidon. En plus il a un prénom bizarre, c'est encore plus bizarre que Peyton. En tout cas, c'est pas une réponse très convaincante. Moi je pense plutôt qu'il en a aucune idée. « C'est pas bien grave d'avoir oublié. Te mine pas le moral. » Je m'en fais pas trop, c'est juste que j'aime pas trop quand j'oublie des choses. Généralement Papa il me gronde quand j'oublie des choses, mais là ça va il est pas là. « Oui je sais. Mais je voulais pas que tu penses que je voulais pas te donner mon prénom. Parce que je l'aime bien en plus. T'as pas l'air d'aller super bien en tout cas » Je le vois bien quand même, je suis pas bête moi. Il a pas l'air trop à l'aise ici, j'espère qu'il est marrant quand même.

Bon dieu qu'elle était protectrice envers son frère la Mado. C'en était comique. Au moins, entre le frère et la sœur, on savait tout de suite qui portait la culotte, hein. « Alors quoi ? Tu vas me dicter ce que je devrais dire maintenant ? » Elle était drôle la Mado, tout de même. « Dis à ton cher frère d'être moins con et on verra après, d'accord ? » termina t-elle, finalement. Puis, lançant un faux sourire, elle s'était tournée vers le partenaire de la brune. Finalement, un sourire se posa sur les lèvres de la blonde. Enfin quelqu'un qui pensait comme elle. Bon, en même temps, à regarder Ezra et Mado, il n'y avait pas de question à se poser. C'était obligé de penser la même chose. Disons que pour ce premier soir, ils ne donnaient pas tellement une bonne image d'eux. Du moins, c'est ce que pensait Enora. La seule chose qu'ils avaient su montré, ce soir, - bon, mis à part le fait qu'ils étaient fous l'un de l'autre (et oui, ça sonnait plutôt bizarre pour une soeur et un frère) - était un côté assez désagréable. Peut-être cela changerait au cours de l'aventure ? Ouais, la jeune femme n'y croyait pas tellement. Quelle entrée, néanmoins. Elle qui pensait passer une super soirée et tout ça. Plutôt raté. « Moi c’est Bob » avait ainsi repris le candidat. « Enora, enchantée. » se présenta la blonde, à son tour. « J’crois qu’il va falloir qu’on se soutienne pour réussir à supporter les consanguins. » Et très franchement, elle était plutôt d'accord, pour le coup. « Ouais, tu m'étonnes. » approuva la blonde, accompagné d'un signe de la tête. Puis, cette fois-ci, Mado s'adressa à eux. Ils ne pouvaient pas aller plus loin, c'était trop compliqué ? « Vous vous alliez contre nous ? Mais quelle horreur. Ezra et moi, on ne s'en remettra pas. » Enora leva les yeux au ciel. Désespérant. Elle ne prit même pas la peine de lui répondre. De toute façon, elle avait limite l'impression qu'elle n'aurait jamais le dernier mot avec elle. Et pour être clair, elle n'avait pas envie de se fatiguer la voix pour elle.

Je peinais à comprendre dans quoi je m’embarquais. Je ne sais pas ce qui m’avait pris pour envoyer un e-mail à la production de Fake Lover avec comme pièce jointe un premier casting. Je l’avais fait sans avoir de réelles convictions et pourtant les choses avaient été dès lors différentes pour moi. Il n’était plus question de se laisser abattre, je voulais être celle que j’étais avant cette putain de perte qui m’avait mise en pièces et avoir le grain de folie qui me caractérisait tellement aux yeux des autres. Après plusieurs entretiens avec différents membres de l’équipe de production de cette émission de télé réalité qui cartonnait à la télévision depuis un certain temps il m’avait été confirmé que cette saison je serais l’une des candidates. Je me sentais à la fois privilégiée par cette annonce et anxieuse. Je ne savais pas vraiment dans quoi je m’embarquais au final, que serait ma vie là-bas ? Après un voyage des Etats-Unis jusqu’en Irlande j’étais pendant un temps restée dans un hôtel histoire de ne pas donner une quelconque information à la presse et c’est là que j’avais vraiment pris conscience de l’histoire de fou que j’allais pouvoir vivre. Il n’était pas donné à tout le monde de participer à cette aventure et j’étais prête à vivre mon aventure de manière exemplaire. Ce soir j’avais opté pour la simplicité, un maitre mot qui me correspondait totalement, une simple robe aux motifs floraux et très colorés, jonchée sur une paire de talons de sept ou huit centimètres j’attendais patiemment mon tour, il était d’ailleurs temps pour moi de découvrir mon partenaire pour les prochaines semaines. Je le regardais brièvement de la tête aux pieds, pas que je sois intéressée par son physique et que je sois partante pour lui faire l’amour sauvagement à quelques minutes de rejoindre officiellement l’aventure mais uniquement pour me familiariser avec lui, pouvoir mettre un nom lorsqu’il me le donnerait sur l’image qu’il me donnait de lui. J’approchais suffisamment pour pouvoir lui tendre la main. « Alecia… Enchantée ! » Après une brève présentation nous pouvions enfin entrer, je retrouvais tous les candidats dans le jardin, cette aventure allait être aussi palpitante que la maison. Je n’en revenais pas, mes yeux brillaient de mille feux. « Bonsoir à tous… Moi c’est Alecia ! » Il y avait une moyenne d’âge beaucoup plus élevée que ce que j’aurais cru, une bonne chose au fond puisque j’étais moi-même déjà un peu âgée.

Le changement de comportement du blond laissa à Carmen un rictus amer. Elle qui avait prit sur elle le temps d'une soirée afin de faire bonne impression, gardant simplement cette attitude détaché qui lui correspondait si bien. Les sourcils froncés en une moue mécontente, la jeune femme soupira lourdement, reposant son verre sur le banquet. Alors monsieur se la jouait réellement milliardaire, adoptant même l'attitude de ces rats. Carmen la pauvre ne méritait pas même une poignée de main de cet homme. Grand bien lui fasse, elle lui crachait dessus, représentant tout ce qu'elle détestait des riches. « Que d'amabilité. » cracha-t-elle avec véhémence, son regard fusillant le sien. Elle allait devoir vivre avec un type pareil ? L'italienne ouvrit la bouche afin de protester, crier à l'ange qui l'avait affublé d'un être pareil qu'il lui fallait changer quand les commandements retentirent. Et merde, pensa-t-elle, grognon. Qu'à cela ne tienne, la blondinette reprit une coupe de champagne qu'elle descendit d'un traite tandis que son binôme bafouillait quelques mots d'un italien superficiel qu'elle accueillit du revers de la main. Qu'il s'en aille, ce vieux bourru, Carmen n'avait que faire de cet énergumène. Il lui suffirait de dormir avec lui sans trop prendre de place et le tour était jouer. Le laissant s'en aller sans même un regard, Carmen continua à arpenter le jardin, frôlant certains, souriant à certaine et finit, elle aussi, par prendre le chemin des chambres, à contre cœur.