Je suis trop, trop excité. C’est trop cool. Moi je pensais pas que je pouvais être pris, j’avais juste essayé parce que je trouvais ça rigolo. Et puis un jour on m’a appelé, du coup je suis là. Ce matin ya une voiture qui est venue me chercher devant chez moi. Mais c’est pas la même voiture que Papa, celle-là elle est plus grande et moins cassée aussi. Puis après on a roulé, deux heures voire trois je pense, c’était très long surtout que j’avais les yeux bandés alors je pouvais pas compter les voitures rouges qui passaient. A la place j’ai imaginé comment allait être la maison dans laquelle nous allions être. Je pense qu’il y aura une grande roue et peut-être du feu qui sort du sol. J’aimerais bien qu’il y ait une grande fontaine de chocolat aussi. Après être sorti de la voiture, je pensais que j’avais fini d’attendre, que ça allait commencer tout de suite. Même pas. On m’emmène dans une loge et là-bas on choisit mes vêtements. Pourquoi ? Je sais m’habiller tout seul quand même. Depuis que j’ai douze ans c’est moi qui choisis mes vêtements. J’ai dix-neuf ans maintenant. Et puis j’aime pas qu’on me dise quoi faire. Alors je tape des pieds, et je m’enferme dans le silence, refusant de porter la tenue que l’on veut m’imposer. Ya que Papa qui a le droit de me dire quoi faire. Ainsi, pendant une heure je ne dis rien, je reste bien assis sur ma chaise me contentant de déchiqueter en petits morceaux le papier qui se trouve devant moi. Je fais la tête pendant une heure avant qu’un vieux monsieur vienne me gronder pour me dire de me changer. J’aime pas les personnes vieilles, et j’aime pas me faire gronder non plus. Une fois qu’il a le dos tourné, je lui tire la langue, je regarde les vêtements que je suis censé porter et je pousse un long soupir. C’est moche en plus. Mais j’ai pas envie qu’on me crie dessus une nouvelle fois, alors je mets les trucs qu’on m’a prêté. Et puis après même pas on vient me chercher pour que je rentre, on me fait encore attendre. Attendre et encore attendre, j’ai pas que ça à faire moi. Ils sont pas très marrants ici. En plus, ils m’ont même pas laissé des feutres pour dessiner ou des lego pour faire des maisons. Alors je tourne sur ma chaise, mais ça me donne le tournis. Alors vu que j’ai pas de feutres, je fais de la buée avec ma bouche sur le miroir, et je dessine dessus avec mes doigts. Et puis c’est plus rigolo comme ça je peux recommencer et faire autant de dessins que je veux, mais par contre ya pas de couleurs. Je suis tranquillement en train de dessiner Sapin qui joue avec Papa quand on me dit que c’est l’heure d’y aller. Déjà ? Le temps passe vite quand on s’amuse en fait. Et puis on m’emmène quelque part, je sais pas trop où. Je me retrouve avec une autre personne, ça je savais déjà, j’ai déjà regardé les saisons d’avant moi ! Pourquoi c’est un garçon et pas une fille d’abord ? « Peyton. » En plus je voudrais pas dire, mais ça c’est un prénom de fille. « C’est un prénom de fille ça. T’es sûr que t’es pas une fille ? » fut la première chose que j’eus à lui dire. On entre alors, il y a beaucoup de gens. C’est très rose aussi, je suis pas une fille moi. « Pourquoi tous les autres ils sont un garçon et une fille ? » Je lui demande, parce que moi je comprends pas trop. C’est bizarre, j’aime pas trop quand les choses sont bizarres, des fois ça me fait pleurer. « Je m’appelle Mason au fait. J’avais oublié de te le dire. » Des fois j’oublie des choses aussi, je fais pas exprès.

"Je m'appelle Ithaque. Le reste je te le dirais plus tard."

Puisqu'elle accepte mon bras, une fois à l'intérieur je me laisse entrainer là où bon lui semble, son prénom en tête que je répète silencieusement en boucle histoire de l'imprimer une bonne fois pour toute. Beaucoup de monde était déjà sur place, un verre à la main en train de parler, en couple pour la plupart. J'imagine que le temps de la présentation officielle avec tout les autres pouvait attendre puisque la plupart connaissait déjà mon prénom a savoir l'essentiel de ce que j'étais disposer à leur apprendre de vive voix de toute façon. Alors mon attention se reporte sur Neila qui me souri avec une sincérité admirable. Si seulement j'étais capable d'en faire autant je lui rendrait son sourire mais chez moi les deux fils responsables de la bonne humeur réussissent rarement à se rencontrer.

Je déboutonne ma veste et enlève mon écharpe, on est en plein décors hivernal de saison et pourtant il fait un peu plus de vingt degrés je vais étouffer. Ou peut être que mon malaise ne viens pas de la température mais de la décoration de la soirée. Moi qui n'ai de goût que pour le noir. Je dois avouer que le rose, le bleu et les petits coeur a profusion n'ont pas non plus sur moi l'effet escompté. Je reporte donc mon attention sur ma partenaire, emporté par rien d'autre que les règles de la bienséance, et l'envie de trouver un endroit ou m'assoir pour observer tout ce petit monde pendant qu'elle me raconterais sa vie ou pas. Je veux juste qu'elle me parle de tout de rien c'est pas important. Je veux juste me faire une meilleure idée de qui est avec moi et surtout, pourquoi.

"Je vais nous chercher à boire, qu'est-ce qui te ferais plaisir ?"

« Semble-t-il. On s'aime trop, je ne vois que ça. » avait donc répondu Mado. Ezra n'ajouta rien de plus. « Comme c'est mignon, dis donc. » venait d'ajouter la jeune femme, sarcastique. Puis, un autre candidat prit la parole. Limite, Enora se demandait d'où il venait, n'ayant pas remarqué sa présence avant. Elle avait été trop occupée à fusiller du regard son.. partenaire. Pardonnez-là. La française en déduisit alors que le candidat devait être le partenaire de la brune. Enfin, c'était probable. Après, si c'était bien cela ou non, elle n'en savait strictement rien. Bref, Enora tourna la tête un instant, histoire de regarder autour d'elle ce qui pouvait bien se passer. Il commençait à y avoir du monde, mine de rien. Et tout ce petit monde serait réuni durant plusieurs semaines. Enfin, mis à part ceux qui seraient éliminés entre temps. Finalement, elle reposa son regard sur les frères et sœurs ainsi que le troisième candidat qui était à ses côtés. Il s’appelait Bob, apparemment d'ailleurs. Et l'autre qui reprend la parole. L'autre étant Ezra, oui, c'était évident. Exaspérant. Vraiment, il était exaspérant. « D'ailleurs, elle me disait sur le chemin combien elle adorait traire les veaux ! » Il le faisait exprès, c'était ça ? Il s'était décidé à l'énerver ? Très franchement, ça marchait. Mais bon, la demoiselle ne commencerait certainement pas à se mettre à crier pour cela. Non, elle n'était pas du genre. D'autant qu'elle n'avait pas tellement envie d'attirer l'attention sur elle, dès le premier soir. « Va te faire foutre. » lança t-elle finalement à l'attention de son partenaire, les dents serrées. Si il se croyait drôle, une fois encore, c'était raté. « Je ne sais pas ce que t'en pense, mais je crois que nous sommes tombés sur les pires de la saison, si tu veux mon avis. » Elle regarda Bob un instant, histoire de voir si il serait de son avis. Évidemment, il avait fallut qu'elle tombe sur un chiant de première. C'est le jeu, comme on dit. Autant dire qu'il était déjà bien lancé.