Pour le grand soir, Daphne avait opté pour un look design et futuriste. Parmi le panel de robes proposé par les stylistes de la production, la jolie blonde avait jeté son dévolu sur un tissu gris métallisé, épousant à merveille sa silhouette avantageuse. Ses pieds étaient chaussés de bottines ornées d’un faux métal des plus originaux. Le trompe-l’œil s’avérait saisissant. Ses longs cheveux blonds, légèrement ondulés, reposaient sur ses épaules délicates et son maquillage charbonneux faisait ressortir ses yeux émeraude pétillants. Fin prête, la demoiselle fut conduite dans une voiturette de golf où elle rencontra pour la première fois son partenaire de jeu.
« Je ne sous-estimerai plus jamais Cupidon ! » Déclara-t-elle avec enthousiasme, adressant à Callan un doux sourire complice. Il fallait reconnaître qu’elle n’aurait espéré meilleur allié, physiquement parlant évidemment. « Je m’appelle Daphne, enchantée. » Ils arrivèrent ensuite à destination, sur la place du village, et pénétrèrent dans le fameux Nid d’Amour.

On nous a parqué dans des pré-fabriqué, j'ai besoin d'une clope mais cette nana à l'air plus encline à s'occuper de ma tignasse que clémente au point de me laisser sortir. Je soupire. Je la vois s'approcher avec ses ciseaux, je me braque immédiatement. « N'y pense même pas Lady Gaga. » Je fronce les sourcils, elle a une coupe à faire peur cette fille. Alors, j'attrape la brosse, et coiffe négligemment. Elle ne réplique pas. Bon point. Ensuite, une de ses copines avec un look moins bien étrange s'approche de moi. Elle me regarde d'un air septique. Qu'est-ce qu'elle me veut celle là ? Elle repart et se pointe avec un costume de créateur. Visiblement elle veut me fringuer en PDG, d'accord. Je hoche la tête. Il n'est pas si mal ce costume. Je l'enfile, je tâtonne, je questionne mais aucune façon de m'échapper fumer une cigarette. Je joue avec mon paquet, je l'ouvre, le referme, lorsqu'un gorille vient me chercher. Je le suis et découvre une blonde, très jolie. son commentaire me fait sourire. « on est d'accord sur ce point déjà. » je ne suis pas sûr qu'elle soit toujours du même avis en découvrant que je suis marié. Elle se présente. « Marié, enchanté. » Oh putain, je me mets à rire. « Callan, navré, ça commence bien. » Et puis finalement on arrive sur palce et on ne tarde pas à rejoindre les autres.

Je me porte très bien, je vous assure. Non, je ne vais pas tomber dans les pommes, je n’ai pas non plus l’intention de recracher mon dîner, ni même de faire une crise de nerfs. Y’a juste un léger sentiment de panique qui m’envahit, du coup, et ça me donne cet air crispé, même si je m’efforce – sans succès – de le camoufler derrière ce sourire passe-partout. « Putain sympa la robe, tu vas t'habiller comme ça tous les jours ? Non parce que si c'est le cas, hallelujah la prod, vous venez de me faire un cadeau en or là ! » Du coup, j’ai soudainement peur pour la suite. Il n’aurait quand même pas osé me coller avec un pervers, non ? Il avait fier allure dans son costume, mais il n’y avait pas justement un dicton qui disait que l’on ne devait pas se fier à l’apparence, l’habit ne fait pas le moine, quelque chose comme ça? Tiens, c’est d’ailleurs le genre de situation où, avoir été pratiquante, je me serais tournée vers le petit Jesus pour l’implorer d’être clément avec moi… Mais non, pas d’entité supérieure à qui me référer. Je vais devoir prendre sur moi, cette fois-ci. Et toutes les autres fois à venir, maintenant que j’y pense. « Je suis contente de voir que ça te plait... Mais… euh, ce n’est pas mon style habituel, à vrai dire. » Autant être poli plutôt que de mitrailler ces stylistes d’insultes – ce qui, de toute façon, ne serait pas mon genre. Ils ne font que leur boulot, c’est tout. Ils le font mal, mais ça, c’est une autre histoire. Je tente une approche à mon tour en le questionnant sur son nom. « Arès, et toi joli cœur ? » Tiens, ça m’avait complètement échappée d’ajouter cet élément dans la conversation. « Beatrice… Tris, je veux dire. » À nouveau, je m’efforce de lui sourire, et cette fois-ci, le résultat est plus qu’acceptable. La voiture nous dépose au centre de ce qui doit être un petit village, et je suis au pas mon nouveau partenaire, qui se dirige droit vers le buffet. Il me tend l’une des coupes, presque galant. Je le remercie d’un signe de la tête, avant de m’en emparer. « À la nôtre. » Je cogne mon verre contre le sien, comme le veut la tradition. « À cette aventure. » Mes lèvres se trempent doucement dans le champagne, mais je n’en bois qu’une toute petite gorgée, minuscule. Je ne tiens pas très bien l’alcool, alors vaut mieux éviter de jouer dans les excès dès le premier soir. Ma réputation en payerait cher.

Instinctivement son regard se posa sur la main gauche de son partenaire. Il ne plaisantait pas, il était bel et bien marié. « QUOI ?! De tous les candidats de Fake Lover je tombe sur un homme marié ?! Si je croise ce satané Cupidon, je lui fais manger sa couche et je lui broie les testicules avec ses flèches. » Elle prit une profonde inspiration, tâchant au mieux de reprendre ses esprits. « J’espère que ton mariage ne se terminera pas comme le mien. Divorcée. »

Quelque peu confuse, elle ne put s’empêcher d’ajouter : « Tu t’es pas trompé de casting d’ailleurs ? Fake veut dire faux, illusoire. Et Lover signifie amant. T’aurais mieux fait de tenter Quatre Mariages pour une Lune de Miel. Avec un peu de chance, t’aurais remporté l’émission et tu serais parti loin, très loin de moi. Je suis une briseuse de couple. Ne t’approche pas de moi. NE T’APPROCHE PAS ! »