Je suis coincé dans une espèce de petite pièce entouré de bande de chieuses et de chieurs. Je me laisse faire en silence. On me touche les cheveux, le visage. Je serre les poings. J'ai bien envie de leur foutre une baffe et de leur dire d'aller se faire voir à ses pétasse. Mais lorsqu'elle me regarde de travers se demandant avec leurs petits yeux de rat si je vais bien, je me contente d'un sourire lumineux qui les apaise toute de suite. Mais qu'elles sont connes, bonnes à rien. Elle me présente différentes tenues je fais semblant d'être intéressé, mais en vrai qu'est-ce que j'en ai à foutre. Si j'avais le choix c'est la tenue d'Eve que je choisirais pas les dernières friperies à la mode. « Choisissez pour moi, je vous fais entièrement confiance. » Que je leur sort le regard brillant, le petit sourire en coin. Je suis ultra mignonne avec ces petites fossettes qui se dessine. Et on imagine pas une seule seconde que je rêve de crier et de tout envoyer valser, maquillage, vêtement, chaussures, tout. Et tout ça dans leur face de rat. Alors quand elle me colle entre les mains un haut de maillot de bain blanc à frange, ben je n'ai pas d'autre choix que d'obéir. Puis je m'en fiche de ce que ça donne, ça me blase toute ces préparations. Putain. On me montre le paravent de ma main alors que j'ai déjà laissé tombé le haut. Elles/ils me regardent tous, stupéfait. Quoi ? C'est pas comme si j'avais quelque chose à caché. Attendez je suis censé faire la pudique ? Très peu pour moi, on va être mitraillé part des caméra toutes la journée, je pense qu'un bout de sein ou un bout de fesse va vite être capturé alors autant se mettre à l'aise. J'enfile le haut de maillot de bain donc et j'attends la suite. Une jupe, ok. Avec des étoiles. Ok. De la même manière que pour le haut je fais de chichi et je balance tout à assistant numéro un, celui avec le mono sourcil. Je regarde mon reflet et fait tourner la jupe comme une pauvre pucelle, dans sa court de récré. Ils adorent ça et me regarde presque sur le point d’applaudir. J'ai envie de rire, de me foutre de leur gueule. Au lieu de ça, je souris émerveillé. «C'est cool. » Je leur dit pour signifier mon contentement. Alors ils m'envoient la veste en jean, motif drapeau américain. Quoi on leur à pas dit que j'étais polonaise et fière de l'être ? Je ricane toute seule. Et puisqu'ils sont cons ils pensent que j'adore, alors que j'ai aucune opinion là dessus, c'est une veste merde. Putain ça hurle d'un coup, on me dit que je suis trop lente. On me colle une paire de pompe dans les mains et on me pousse dans une voiturette de golf en même temps qu'un type. J'ai pas le temps d’analyser les pompes je les met et puis comme si ça m'intéressais ? Et encore moins l'autre figurant à coté de moi, j'en ai rien à casqué. Je ferais l'effort tout à l'heure. Putain moi je croyais que j'allais être dans un château, pas dans la cambrousse, c'est quoi une kermesse ? Manque plus que les couvert en plastique. Putain ça claque. Le genre humain est tellement con, il peut avoir le meilleur et se contente de... de la merde. C'est détestable. J'affiche un regard émerveillé, je crois que les gens aime ce genre d'ambiance. Obsolète, ils jouent sur la nostalgie. Je regarde les candidats, y a de la salope. Y a de la gay pride. Y a même un comptable ou je rêve ? Y a la soeur de Tokyo Hotel aussi, en moins allemande. Je colle ma main dans celle de mon partenaire, et je luis souris vivement me décidant à enfin le considérer. « Je suis Janette. Et je dors toute nue que ça te plaise ou non. » Oui ça me semblait important de lui préciser qu'il n'aurait pas le choix je ne ferais aucun effort sur ce point là. Je regarde les autres, je veux pas leur parler, ni maintenant ni jamais. Alors on va dire jamais. Alors je regarde mon partenaire, avec insistance, et silence. Je veux lire son âme.

« Tu crois au mariage toi ? Tu comptes te marier un jour ? Laisse-moi te mettre en garde, c’est la pire des blagues bibliques ! Moi aussi j’étais sceptique au début, mais Dieu a un putain de sens de l’humour. » S’exclama-t-elle à l’égard du garçon qui venait de l’aborder. Dès les premières minutes de l’aventure, il avait fallu que son partenaire lui parle de mariage, de quoi l’obséder pendant encore un petit moment. « Associer une divorcée avec un homme marié, brillante idée Cupidon ! Lui aussi c’est un petit rigolo. Ils doivent se tordre de rire là-haut. » Ah oui ! Le jeune homme lui avait posé une question. « Non Tatooman, je ne fume pas. Ça jaunit les dents. » Il l’avait appelée Blondie, elle avait donc pris la liberté de lui donner un surnom en rapport avec ses nombreux tatouages.

On nous a parqué comme des animaux, emprisonné, mis en cage. Je ne tiens pas en place, je suis sur le point d'exploser pourtant, j'ai l'air tout à fait calme. Je suis installée dans le fauteuil qui m'est attitré, et j'attends. Les heures passent, et personne n'est venue me voir. La seule chose que j'ai pour me distraire c'est mon reflet dans le miroir. Je m'observe inlassablement, j'analyse l'expression de mon propre visage, puis au bout d'un moment une petite blonde s'approche de moi. Hésite, est-ce que je fais peur à ce point ? Je reste aussi stoïque qu'à mon habitude. J'attends dans un silence religieux. Elle s'approche avec une Valentino. Mon héroïne, je l'enfile sans rechigner, je la laisse même s'occuper de mes cheveux. Elle semble avoir du goût, je peux lui accorder cette confiance. Elle me prépare, et finalement on me conduit au lieu de rendez-vous, là. Un homme, pas désagréable à regarder, jeune, clairement trop jeune, mais peu importe se tient là. Il semble perturbé, presque apeuré, je lui souris instinctivement. Déjà, on ne m'a pas refilé une grande gueule, c'est appréciable. Il balbutie. Raphael. C'est noté. « Salut. » Je réponds sur un ton neutre. « Ça devrait bien se passer, respire un bon coup. . » Je lui signale, parce qu'on a vraiment l'impression qu'il va clamser sur place. « Je m'appelle Candace. On y va ?. » Je demande en balayant la foule du regard. Je reconnais immédiatement la silhouette prêt du buffet, mais ne m'y attarde pas. Plus tard peut être. Je reporte mon attention sur Raphael. Je suis incroyablement serviable, souriante, peut être qu'il se calmera un peu de cette manière non ? Je l'observe un instant. « Si tu préfères on peut rester là un moment, histoire de se faire une idée de leur personnalité, ce sera sans doute plus facile pour toi. On est bien ici. . »Observer, c'est une bonne tactique de toute façon. J'entends une blonde, se plaindre d'un homme marié, et critiquer les mariages. Drôle.

L’excitation d’une nouvelle aventure qui se pointait le bout du nez pouvait faire naître chez différentes personnes une gamme étonnante d’émotions. Autant certains prenaient cet évènement avec calme, autant d’autres étaient énervées comme un gamin le matin de Noël. En bref, chacun son truc. Il fallait que j’arrête de me faire une idée toute faite d’une personne après seulement deux petites minutes, ça n’allait pas le faire, mais pas du tout. Mon partenaire méritait que je lui laisse une petite chance, non ? Et puis, il semblait vouloir corriger le tir, c’est bien. « Ouais je vois. La coiffeuse qu'on m'a filée a complètement ruiné mes cheveux. Mais sur toi, ça rend vraiment cool. » J’ai cette folle envie d’encore réfuter ces propos, mais je vais m’écraser en prendre le compliment pendant qu’il passe. Je croise quand même mes bras sous ma poitrine, gênée, puis lui fais un léger sourire. « Ma styliste, elle va être heureuse d’entendre ça. » C’est toujours un plaisir, de se faire complimenter pour son travail. J’en sais quelque chose. Les critiques négatives nous font avancer, mais parfois, une petite critique positive, ça nous flatte l’égo, et ça ne fait que du bien. « Va pour Tris alors. » Mieux valait qu’il en soit ainsi. Non pas que je détestais mon prénom, mais aux États-Unis, ce n’était pas tant commun. Tris avait été un substitut naturel, et à force, c’était devenu comme mon deuxième prénom. Ou plutôt le troisième, dans mon cas… Hm. L’endroit où l’on nous avait déposés commençait à être bondé, il faut dire que les candidats arrivaient en vague, à coup de deux, à intervalles assez réguliers – oui, j’avais le temps d’observer ce genre de petits détails. Je restais quand même au côté de mon partenaire, n’ayant pas encore eu l’occasion, ni même l’envie, de me mêler aux autres. Je sirotais mon verre, mon regard scrutant la foule, un peu perdue dans mes pensées. « T'aimes pas l'alcool ? » À me voir, on dirait presque. « Je vais te chercher un coca sinon, hein. » Je secouais la tête légèrement. « Non, non, ça va, t’inquiètes. Le champagne, c’est parfait. » Disons seulement que je savourais la chose, c’est tout. Mais pour le convaincre que je n’avais rien du tout contre l’alcool, j’en pris une bonne gorgée. Juste pour marquer le coup. Sur l’entrefaite s’invita dans notre petit duo un nouveau venu (Malik). « Bonsoir vous deux, han c'que vous êtes beaux... Hum, Malik. Je suis Malik. » Je tendis la main pour lui serrer la sienne, en guise de bienvenue. Je sais, normalement on fait la bise en Europe, je crois, mais mes mœurs d’américaines prudes parlent pour moi, je ne peux m’en empêcher. « Tris, ravie de faire ta connaissance. » Je laissais le soin à mon partenaire de se présenter par lui-même.

Et là, j'venais littéralement de chuter dans une autre dimension, où Dieu n'est qu'un être diabolisé, où la bible n'est plus qu'un vieux bouquin de sorcellerie, très certainement utilisé par une des trois soeurs dont le nom sera censuré. J'étais dans le monde de Blondie. Et la chute était plus violente que je ne l'aurais esperé. C'est ce moment là que j'avais choisi pour que Dieu lui même me vienne en aide. « Tu crois au mariage toi ? Tu comptes te marier un jour ? Laisse-moi te mettre en garde, c’est la pire des blagues bibliques ! Moi aussi j’étais sceptique au début, mais Dieu a un putain de sens de l’humour. » je la regard, de cet air neutre qui trône si bien sur mon visage. Préférant la laisser terminer, avant de prendre la parole. Peut-être même la laisserais-je dans son monologue, face au silence. Méditation. « Associer une divorcée avec un homme marié, brillante idée Cupidon ! Lui aussi c’est un petit rigolo. Ils doivent se tordre de rire là-haut. » encore fallait-il que je cerne la source du problème, qui semblait de tout évidence venir d'elle, et personne d'autre. Mais comme vous deviez vous en douter, je n'écoutais qu'un mot sur deux de ce qui pouvait bien sortir de ses lèvres « Non Tatooman, je ne fume pas. Ça jaunit les dents. » je ne relevais même pas le surnom, en ayant déjà entendu des biens pires me concernant. « Le sujet est donc clos. » lâchais-je simplement en avalant une nouvelle gorgée de champagne. Puis, finalement, je me contentais de lui refiler mon verre, qui était encore à moitié plein. « Prends. » cela sonnait presque comme un ordre d'ailleurs. Ne voulant pas paraitre trop catégorique, je me permettais alors de rajouter « T'as sérieusement besoin de te décoincer. Tes problèmes, j'en ai rien à foutre. La seule chose que je remarque, c'est que là, tout de suite, tu te prends la tête toute seule, ironique lorsque l'on sait que ce genre d'aventure est parsemé d'embuches. » et le tout dit le plus calmement possible.

« C'est toi qui a un problème pour trouver cette chose un peu près comestible oui! » Ouais bon, qu’elle cause mais en attendant c’était plutôt pas mauvaise ce truc, peut être parce qu’elle avait mordu dedans avant moi ? Non ça c’est une théorie débile, la nourriture n’est pas meilleure si quelqu’un d’autre l’a mastiquée avant. Oh mais beurk quoi. J’suis pas un oisillon ! « Sale gamine. » Je rétorque avec un petit sourire. Je sens déjà que notre binôme va faire parler de lui, ça va gueuler, on va faire les cons et putain j’ai hâte. « On fait un truc simple hein. Genre je te demande un truc, tu réponds...blah blah blah ! » Dit-elle après avoir engouffré un autre truc que, manifestement, elle a kiffé puisqu’elle l’a mangé. Je prends moi-même une sorte de mini pizza que je mange aussi en hochant la tête pour lui faire comprendre que j’ai capté et que j’adhère. « Selon toi, avec lequel je vais coïter ? » Intéressant dites-moi… Trop facile en plus. « Moi, évidemment. » dis-je en haussant les épaules comme si c’était l’évidence même. « On va dormir dans le même lit donc c’est inévitable. » Et là… Je lui ai fait peur. « Ok c’est à mon tour… Tu vois ce couple de mec là-bas ? Lequel va tromper l’autre en premier, à ton avis ? » Je mise tout sur celui qui est pas tatoué, hein, perso. Parce que l’autre il a déjà l’air outré de ce faire embrasser alors bon.

Mes sourires se font réguliers tandis que la petite place où nous siégeons se remplit peu à peu. J'ai la soudaine envie de me barrer en courant. L'inconnu ne m'a jamais fait peur mais là, c'est complètement différent. J'étouffe. Et le seul moyen pour moi de me reprendre en main, c'est de boire. J'ai pas le temps de finir ma coupe, d'observer un peu ce que la production nous a envoyer que ma compère et moi sommes accostés. Je souris, timidement – quoi, je suis un gars timide moi – à l'inconnu qui se présente à nous. (Malik) « Bonsoir vous deux, han c'que vous êtes beaux... Hum, Malik. Je suis Malik. » Il a l'air un peu paumé, un peu attardé aussi. Et puis merde, qui suis-je pour juger ce que sont les gens après tout. Faut être un peu timbré pour s'inscrire à une télé réalité après tout. Alors, au lieu de continuer à reluquer ce gringalet qui m'inspire confiance, je vide mon verre, me resserre et lui en propose un. «  T'es beau comme un cœur Malik. Hein qu'il est beau ? » ok, je me moque un peu, mais ça part réellement d'un bon sentiment. Il est beau après tout. Même si je ne suis pas de ce bord là. « Moi c'est Arès. » je réplique tandis que mes lèvres trempent de nouveau dans mon verre. Heureusement que je tiens l'alcool, j'ai l'impression que cette soirée va être longue et que, qui plus est, je vais vider l'étalage. « T'as perdu ton binôme ? » je m'enquière avec curiosité et sérieux. J'inspecte les environ à la recherche de la possible dulcinée de Malik mais rien ne me saute aux yeux si ce n'est une prositutée (Nicole) (?) en tout cas, elle habillée de telle manière que ça porte à confusion, qui se présente à tout le monde d'une voix criarde. J'arque un sourcil et, en me retournant de nouveau vers Malik, « Ah ouais, je vois. » il ne m'en faut pas plus pour comprendre et aduler la production pour le choix de ma partenaire. Vraiment..