Il allait assurément falloir que Raphaël garde à l'esprit qu'il serait préférable de ne pas s'évanouir ce soir, alors qu'il était plus ou moins censé faire bonne impression. Déjà qu'on le prenait pour un malade chez lui, il n'allait pas en plus passer pour une pauvre petite chose toute sensible devant quelques millions de téléspectateurs, et un paquet de jeunes gens visiblement bien plus à l'aise que lui. Il faut dire qu'il avait toujours eu du mal avec la foule. Quand les gens ne passaient pas leur temps à l'ignorer, ils le passaient à le mépriser, alors il évitait généralement d'attendre quoi que ce soit de ces derniers. Pourtant, il savait qu'en entrant dans ce jeu, de nombreuses choses allaient changer. Notamment au niveau de sa sociabilité. Pour commencer, il faisait la connaissance d'une jolie brune, à qui il venait de se présenter pour le moins maladroitement. Et à cet instant précis, une question avait tendance à torturer légèrement son esprit : allait-elle se moquer de lui, lui faire comprendre qu'il était tout bonnement ridicule ? Visiblement pas, non. Puisqu'elle se montra gentille, et même compréhensive. Ce fut même suffisant pour qu'il se mette à sourire légèrement, quoi que toujours très gêné. « Je suis désolé, tout ça me met simplement mal à l'aise. » Et c'était peu dire. Il suivit alors ses conseils et respira un grand coup, histoire de se calmer. Sa partenaire se prénommait donc Candace. « Enchanté. Oui, allons-y » reprit-il, d'une voix toujours peu confiante, et tout en avançant aux cotés de la demoiselle. Ces gens semblaient tellement à l'aise, tellement sociables. Il était tellement différent d'eux. C'en était d'autant plus déstabilisant. « Oui, je veux bien. Merci ... de faire preuve de compréhension, je n'y suis pas tellement habitué, et ça me fait plaisir. » Cette jeune femme lui semblait sympathique. Pour autant ... « J'espère juste que tu ne vas pas éclater de rire, en me faisant comprendre que tout ça n'était qu'un stratagème démoniaque censé me blesser et ... hm ... oui, tâchons d'analyser leur comportement. » Pour le moment, tout ce qu'il constatait, c'est que les gens autour de lui braillaient, s'embrassaient ou parlaient très librement. Et lui, au milieu d'eux, faisait vraiment tâche, pas vrai ?

Ça pue ici. C'est le bordel, je ferme les yeux un court instant et me laisse voir la vision idyllique de leurs corps sans vie. Ça me met du baume au cœur et me fait sourire. Assez pour avoir l'idée folle de me préoccupé de mon partenaire. Je le prends part la main, tout sourire. Comme si c'était quelque chose de naturel. Mais putain, je déteste ça. Je me présente, Janette. C'est Janette. « Pourquoi ma partenaire est en soutif? » Je ris de bon cœur. Putain comme si j'avais un cœur, en tout cas je donne le change. J'ai vraiment l'air d'une pauvre minette. « Demande à la production. » je lui dis haussant les épaules. Non mais sérieusement mec c'est la seule question qui te traverse l'esprit là tout de suite ? T'es con ? Va falloir que je fasse tout le travail. J'attends avec une certaine impatience, qu'il ne peut même pas deviner. « Janka c'est... suisse? Polonais? » J'esquisse un sourire et récupère ma main dans une dernière caresse, pour ne pas paraître brutal. « Janette, c'est Janette. » je lui réponds sans aucune autre précision, yes je suis polonaise, non je te le dirais pas. Et oui c'est vrai que m’appelle Janka, oh ou peut être pas qui sait ? « Et toi ça rime avec connard non ? » Je lui demande sourire angélique à l'appuie. Le mec regarde mes pompes et je les découvre en même temps que lui. Ah c'est pour ça que je vois le monde de si haut. « Appelle-moi Gaspard, et si je dors aussi tout nu tu dors toujours toute nue? » Ah oui ça rime bien avec connard. Pour sa question je l'enregistre mais en attendant je me trouve bien trop grande alors je m'appuie sur son épaule et en deux trois mouvement me retrouve pieds nus, comme la fille aux tifs roses qui porte un pyjamas. « Bien sûr. » Je réponds donc. Parce que j'étais sérieuse et lui aussi n'est-ce pas. « Par contre, je baise pas. Dieu m'en a pas donné la permission. » Je lui annonce d'un ton sérieux. Il va penser que je suis vierge, en faite c'est le but. Ah et bonsoir Asmaa, tu peux fermer ta gueule pour voir ? Quelle conne. « Tu veux un verre ? » Je lui demande courtoise au possible, par contre je précise pas que je rêve de lui foutre sur la gueule, juste pour le plaisir.

Enfermé dans la loge qu’on m’a assignée, je me tourne les pouces, attendant patiemment la suite des évènements. Je ne suis ni soumis au stress, ni plus excité que de raison, mon entrée dans le jeu tient d’avantage d’une formalité. Formalité qui ne me fait ni chaud, ni froid. Lorsqu’on a vécu une vie telle que la mienne, une simple arrivée dans une émission de télé-réalité n’a rien de bien effrayant. En revanche, je me retrouve quelque peu effrayé à l’approche de ma partenaire de jeu. Paradoxe. Elle est grande, sublime, rousse incendiaire, aborde un décolleté comme on en fait pas d’où je viens et pendant un court instant j’ai l’impression que le nœud de papillon qui s’accorde avec ma tenue est trop serré. Mais rapidement, tout sentiment de léger malaise est balayé par son sourire timide, qui me laisse deviner qu’en réalité elle n’est pas si débordante de confiance en elle que son physique peut lui en octroyer le droit. Du coup, vu que je suis un garçon gentil, je l’invite à grimper à bord de la voiture de golf en première d’un geste, sans galanterie mal placée. « Je m’appelle Corto. » je lui annonce une fois qu’elle m’eut dit son nom, en observant ses traits, qui sont quant à eux tournés vers le panorama environnant. Je tourne mes yeux à mon tour vers celui-ci, observant d’un œil rêveur ce qui m’entoure. On se croirait dans un film traitant de la seconde guerre mondiale. Oui, parce que c’est l’effet étrange que me donnent tous les villages français, moi qui ne les ai vu qu’à la télévision. Je m’attends presque à croiser des collabos en pleine discussion dans une ruelle sombre, à moins qu’il s’agisse de ces groupes dont on s’approche, qui jette des coups d’œil inquisiteurs à leurs voisins. On finit par s’arrêter, je descends en me passant une main dans la nuque alors que mon regard se pose sur une nana aux cheveux roses, autre chose qu’on ne croise pas tous les jours chez-moi. Bien. Je prends une respiration et commence à faire quelques pas pour me joindre aux autres candidats lorsque je sens des doigts fins me retenir en arrière. Curieuses, mes pupilles viennent se poser sur eux, avant de remonter lentement jusqu’à leur propriétaire. Je l’interroge du regard, mais elle se contente de s’excuser, semblant presque aussi surprise par ce mouvement que je le suis. « On peut rester là, aussi. » je décide, comme si de rien n’était. Mes iris glissent vers une auto transportant deux jeunes femmes, dont l’une est incapable de faire une phrase sans allonger les voyelles plus que de raison. «Oui. Ca pourrait définitivement être une bonne idée. » je poursuis, le regard rieur, affichant un sourire amusé au bout des lèvres.

« Merci, moi aussi je t'aime Leto. » Oh comme c’est mignon, une déclaration d’amour, je me sentirais presque tout chose là mais… hm… Non en fait c’est juste le champagne. Et puis son sourire taille XXL m’informe qu’en fait, elle déconne. Bon soyons bien clairs : je m’en doutais hein. Bref, elle me pose une question : avec qui elle va jouer au docteur ? Bah moi, évidemment et d’ailleurs je lui explique même pourquoi j’en suis arrivé à cette conclusion : on va pieuter ensemble. Donc je suis désolé mais étant un homme normal j’aurai envie de la peloter et elle va aimer ça – étant une femme normale j’imagine – donc on va inauguré ce lit comme des bêtes, si fort et si bien que les autres nous jalouserons, nous crierons dessus et iront pieuter dans la cour, au final. Ouais ça me semble un bon plan. « Ca me va, donc on fera l'amour ensemble, comme des sauvages. » Ouais ‘fin j’appellerais pas ça faire l’amour, personnellement… Je hoche la tête mais ne dis rien, on ne parle pas de ça : on le fait. Sauf que la j’me vois mal lui arracher ses fringues tout de suite, donc je m’abstiens. « Le tatoué first, parce-que je ferai en sortes qu'il ait besoin de me tringler. » Tant mieux. Finalement, elle lache un rire mais je ne doute pas qu’elle ait quand même envie de se le faire, hein. « Je prends l’autre. » Je décide. Ah oui chérie, je suis bisexuel et oui, toi là-bas, je compte bien faire de toi un de mes quatre heure. De toute manière si il aime les tatoués il ne va pas me résister non plus et le fait qu’il soit en couple, je m’en balance comme de l’an 40. « Faudra qu'on se chatouille vite fait parce-que je vais entrer dans la phase pas très sympathique du mois. A moins que tu ne veuilles attendre, et dans ce cas je commencerai par le tatoué. » Je rêve où on va carrément planifier une date et tout pour ça ? « T’as besoin d’un jour précis, un lieu, une heure ? » Non mais sérieusement, j’suis pas trop du genre à planifier, un peu de spontanéité bon sang !

« Salut. » je suis tiré une seconde fois de ma méditation interne. Je dois avoir une sorte d'aura qui attire les midinettes, je n'sais pas. Mais c'est toujours plaisant à constater, n'est ce pas ? Je la toise quelques secondes, elle arbore un look légèrement particulier, mais pas assez pour que j'y prete une attention particulière. « J’ai vu que tu t’étais fait voler. » dit-elle en me tendant une nouvelle coupe que je saisis sans trop réfléchir, à quoi bon, je voyais mal quelqu'un ici, capable d'empoisonner un autre candidat. C.f. ma partenaire. « Je suis Tasha et je crois que c’est un boulet. » continua t-elle en désignant la jeune femme qui venait de déverser son verre sur mon facies. « C’est déjà la deuxième fois ce soir qu’elle part comme une furie. » elle marque un point « C’est la cinquième fois que je me mange un verre en trois ans. » j'arbore mon premier sourire de la soirée « Si elle veut m'impressionner, il en faudra un petit peu plus que ça. » sur ce, je repose mes yeux sur la jeune femme dont l'utilité encore incalculable semble cependant bien au dessus de la moyenne. Un point pour elle, mais également à prendre, pour moi. « Je suis Lulu, et si on continue dans les énumérations, c'est la première fois que je me présente, ce soir. » je porte la coupe à mes lèvres, en bois quelque peu avant de la rabattre. « Cette soirée risque d'être encore bien longue. » inutile de la questionner sur sa vie, j'en saurai bien assez au moment venu. Et voilà qu'une nouvelle jeune femme rapplique. « Sympa les tatouages ! J'adore ! T'aurais pas une clope par hasard ? Jpouvais pas caser mon paquet dans la dentelle donc bon... » « Merci. » me contentais-je dans un premier temps de dire, mon corps était une oeuvre d'art, sculptée et dessinée par un de mes proches. « Il m'en reste une, mais je n'ai plus de feu. Si t'en as, ou en trouve, j'accepte de te laisser en tirer la moitié. » voyez comme je suis bon. Donnant donnant.